Poor Lonesome Cowboy
En entrant dans la salle de droite, j’ai croisé Isabella Rossellini qui sortait de celle de gauche. On peut dire que la séance commençait sous les meilleurs auspices (les siens en l’occurrence, puisqu’elle parraine le festival « Toute la Mémoire du Monde » dans le cadre duquel était programmé notre film).
Comment illustrer la solitude ? On peut la peindre au milieu de la foule, mais l’homme solitaire en CinémaScope, c’est également assez efficace, ce qui n’a pas (…)
Cinéma
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« La Chevauchée de la Vengeance » de Bud Boetticher (1959)
5 mars 2020, par Sébastien Bourdon -
« Un Divan à Tunis » de Manele Labidi Labbé
23 février 2020, par Sébastien BourdonPrintemps Freudien
Peu après la chute de Ben Ali, Selma, une jeune psychanalyste (la franco-iranienne Goldshifteh Farahani) décide de quitter Paris et d’installer son cabinet à Tunis. Si elle est d’origine tunisienne, elle n’y a jamais vraiment vécu. Les siens restés en France se demandent ce qu’elle est allée faire dans cette galère, et les locaux ne comprennent franchement pas comment on peut quitter un pays vu comme de Cocagne pour le plus ou moins joyeux bordel tunisien.
Il est vrai (…) -
« Sur la Route de Madison » de Clint Eastwood (1995)
11 février 2020, par Sébastien BourdonWhy don’t we do it in the road ?
Il n’est surtout pas interdit de revoir les films et parfois de reconsidérer son avis premier. Les œuvres voyagent en nous, et il arrive qu’avec le temps on ne s’y reconnaisse plus vraiment.
S’il y a un cinéaste grand public qui nous a toujours plu, c’est bien Clint Eastwood. Une certaine figure d’artiste et d’homme, plus ambiguë et complexe que ses détracteurs l’affirment, mais peut-être aussi trop indulgent envers lui-même et son art que ne le disent (…) -
« Illusions Perdues » Pauline Bayle - Espace 1789 le 30 janvier 2020
2 février 2020, par Sébastien BourdonLa Ville Tentaculaire
Hasard du calendrier, « Les Illusions Perdues » à l’espace 1789 succédaient dans l’agenda au « Conte de Noël » aux ateliers Berthier. Dans les deux cas de figure, les metteurs en scène se frottaient à l’adaptation de textes qui n’étaient pas à l’origine destinés au théâtre. Pauline Bayle prenait ainsi ses libertés avec un classique de la littérature (Balzac), quand Julie Deliquet faisait monter le cinéma sur les planches (Arnaud Desplechin).
La critique était (…) -
« Notre Dame » de Valérie Donzelli
22 janvier 2020, par Sébastien BourdonMine de Crayon
Par quel miracle arrive t’on si vite, en à peine quelques scènes bousculées et drôles, à camper la vie quotidienne à Paris au 21eme siècle ? Tout y est ou presque, de la pluie en continu à l’urgence pour tout. Ce qui oppresse au quotidien est ici transformé en course drolatique, par la magie du cinéma.
Valérie Donzelli, avec le très beau « La Guerre est Déclarée » (2010), avait su transformer le drame et l’effroi en tragi-comédie enlevée, insufflant en continu la vie dans (…) -
« Tabou » de Friedrich Wilhelm Murnau (1931)
18 janvier 2020, par Sébastien BourdonTristes Tropiques
Tourner ce film revint semble t’il à ouvrir la tombe de Toutânkhamon avec son fameux lot de malédictions diverses : incidents techniques, blessures, et même décès : un cuisinier et Murnau lui-même dans un accident de la route huit jours avant la sortie du film le 18 mars 1931.
Inspiré d’une légende tahitienne, l’oeuvre raconte les amours malheureuses de Reri et Matahi. Au sein d’un espace vierge et paradisiaque, ces deux jeunes gens se lient d’un amour indéfectible. (…) -
« La Vérité » de Hirokazu Kore-eda
14 janvier 2020, par Sébastien BourdonDans ce film, dans une indéniable mise en abîme, la plus grande actrice française joue le rôle... de la plus grande actrice française. C’est donc sans grandes difficultés apparentes que Catherine Deneuve campe Fabienne, actrice aussi caustique que rude.
Le japonais Kore-eda a connu un beau succès - mérité - il y a peu avec « Une Affaire de Famille ». Le voilà donc externalisé sur nos terres pour une expérience radicalement différente : après les exclus au Japon, les élites occidentales à (…) -
« Les Misérables » de Ladj Ly
26 décembre 2019, par Sébastien BourdonUn Monde sans Femmes
Le film est tellement tendu qu’il faut probablement s’accorder un peu de temps pour se permettre d’en parler. Par honnêteté intellectuelle, il faudrait sans doute même le revoir. Je suis sorti de la salle écrasé et tremblant, ça ne facilite pas le développement objectif.
Se dire que c’est un premier long métrage, un putain de premier film. Comment est-ce que ce type, Ladj Ly, a pu du premier coup, produire avec une telle force une œuvre qui fasse monde, presque (…) -
FASE Four Movements to the Music of Steve Reich - Espace 1789, le 13 décembre 2019
14 décembre 2019, par Sébastien BourdonTime is of the Essence
Bravant les frimas et la grève, c’est en masse que l’audonien - coeur fidèle - est venu assurer une deuxième soirée sold-out consécutive à une chorégraphie souvent décrite comme une pierre angulaire de la danse contemporaine (présentée pour la première fois en 1982 à Bruxelles).
Pas spécialiste de la question, mais curieux de la chose, me voilà sur le point de plonger durant à peine plus d’une heure dans de sacrées circonvolutions corporelles.
Deux jeunes femmes (…) -
« J’accuse » de Roman Polanski
30 novembre 2019, par Sébastien BourdonAnd Justice for All
L’affaire Dreyfus est archi connue, mais tout de même assez complexe, et la filmer ne se présentait donc pas forcément comme une pochade aisée à mettre en scène. Mais par sa maitrise de la tension et de la mise en scène, Polanski se fait efficace disciple d’Hitchcock.
Il fallait d’abord éviter l’effet naphtaline, forcément accentué par l’aspect costumé et le langage forcément désuet de l’époque concernée. Sans oublier les effets pervers de la reconstitution (…)