Avec toute cette pluie, on avait oublié le bruit de la neige. Ce son de nos pas étouffé, ce vague grincement, cette vibration qui meurt dans la ouate blanche et froide.
Il y a là quelque chose d’une infinie douceur, qu’un soleil de plomb sur une plage en été ne produit pas.
On a dans une vie d’occidental vaguement mobile visité des tas de ruines et, enfant, nos jeux de plage normands étaient imprégnés des ruines de guerre, le bunker au bord de l’eau semblant aussi naturel que les grandes (…)
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Voyages
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Glaciation de l’horreur
18 février, par Sébastien Bourdon -
Flush the Fashion
29 septembre 2024, par Sébastien BourdonParis, un samedi après-midi de début d’automne. Les rues du Temple et de Rambuteau n’ont plus grand chose de francophone, on y parle surtout anglais, et à voix haute, comme forcée.
On ne s’y habille pas non plus comme le tout-venant, on sent dans le mélange des genres un souci continu du choix des formes et des matières.
Quand bien même on aurait l’air de tomber du lit, la couche était haute et on a bien réfléchi à quoi mettre avant de toucher le sol.
Cycliste urbain beaucoup trop (…) -
Week-end Prolongé
2 septembre 2024, par Sébastien BourdonÀ cette heure matinale, il ferait presque frais, se dit-on en remontant la rue vers la pâtisserie. Quelques mètres avant cet établissement se trouve un lycée. Ici, les vacances ne sont pas achevées, ce qui donne à notre très éphémère prolongation estivale le charme de la simple continuation.
En réalité, ici comme ailleurs, la fin se profile. Devant l’école arrivent des gens qui, s’ils sont bronzés et légèrement vêtus, n’en portent pas moins des tenues qui trahissent la reprise du travail. (…) -
Fin d’été
31 août 2024, par Sébastien BourdonDerrière l’église Saint Pierre, il y avait un bouquiniste installé dans une petite échoppe pleine jusqu’à la gueule de livres. Les bouquins avaient créé leur propre géographie de l’espace, réduisant les volumes et les possibilités de circulation à la portion congrue.
Il ne fallait point être nombreux si l’on voulait pouvoir circuler entre les rayonnages, ou alors y aller avec des gens qu’on aime.
Il y avait de tout là-dedans, et on se demandait comment ce tout pouvait y rentrer. Cela ne (…) -
Caprices Météorologiques
16 août 2024, par Sébastien BourdonDans le premier « Fantozzi » (Luciano Salce - 1975), film qui ouvrit une longue série, l’impayable salarié du même nom (Paolo Villaggio) est sans cesse victime de tout un tas de déconvenues, drôles et pathétiques. Un de ses malheurs récurrents est l’apparition à chaque départ en vacances de « la nuvola dell’impiegato » (le nuage de l’employé) : sitôt chargée pour la route, sa minuscule voiture est poursuivie par une nuée pluvieuse qui ne le quitte qu’une fois de retour au bureau.
Il faut (…) -
Ricchi e Poveri
15 août 2024, par Sébastien BourdonUn peu de houle aujourd’hui, en bon citadin, on oublie combien une modeste agitation sur les flots produit également un environnement sonore prégnant, mais propice à la rêverie, maritime de préférence (ou carrément à la sieste).
Au pied de la falaise, l’entrée comme la sortie dans l’eau est plus compliquée avec les vagues : des sexagénaires aux gros ventres et aux bras maigres sont aidés pour s’extraire de l’eau d’une secouriste à peine plus jeune, mais autrement plus athlétique.
Sous (…) -
Fraîcheur Ferrovière
13 août 2024, par Sébastien BourdonJe lisais dans La Repubblica que l’été, les italiens réserveraient maintenant en masse au Nord de l’Europe, espérant échapper ainsi en vacances aux inhumaines chaleurs bien de chez eux. En attendant, un jour prochain, d’être là aussi rattrapés par la patrouille climatique ?
Ça fait d’ailleurs une paille que l’on parle de la Méditerranée comme d’une mer quasi morte, et force est de constater qu’il nous est arrivé dans le civil de prendre des bains moins chauds.
En Ligurie, le relief (…) -
Arrivé aux Thermes
11 août 2024, par Sébastien BourdonTerme Neroniane - Abano : il y a dans le concept d’établissement thermal quelque chose qui par vocation vous éloigne plus encore du fracas du monde. Franchement, qu’est-ce qu’il pourrait se passer ici d’autre que le passage du temps, rythmant l’aquagym, le soin facial et l’ouverture du buffet.
La population est majoritairement chenue - la notion de vieillissement de la population chère au démographe est ici parfaitement illustrée - et savoure un apaisement arthritique sous le soleil et (…) -
Paris (forme olympique)
8 août 2024, par Sébastien BourdonComme tout parisien de souche, on avait décidé de fuir en vacances sitôt les festivités olympiques commencées, confirmant là une conviction grincheuse de désintérêt pour la joie des masses, le sport et la perturbation de son quotidien.
Las, comme le rappelle la sagesse yiddish, « L’homme fait des projets, et Dieu rit ». Coincé à Paris et momentanément privé de vacances, on a essayé de persister à résister en allant au cinéma plutôt que de regarder la cérémonie d’ouverture.
On en a déjà (…) -
Écrevisse (de forme)
22 juillet 2024, par Sébastien BourdonEntre l’hiver 2023 et le printemps 2024, les pluies aussi récurrentes que torrentielles ont fait sortir la Charente à sept reprises de son lit.
L’été venu, on pouvait encore voir de cette eau subsister en mares et flaques, parfois à des centaines de mètres du fleuve. Il est vrai que la belle saison sous ces cieux persista, même dans un mois de juillet bien avancé, à ne pas s’affirmer franchement.
L’écrevisse goûtant particulièrement l’eau tiède pour ses ébats, elle profita de ces vasques (…)