Tu ne Baiseras Point
Dans leur livre « Cinquante ans de cinéma américain », Tavernier et Coursodon envisagent ce film comme pouvant à lui seul répondre à la question : « qu’est-ce que le cinéma ? ». Non pas qu’Élia Kazan soit éventuellement le plus grand des réalisateurs - c’est toutefois un point de vue qui pourrait se défendre - simplement est condensé selon eux ici ce qui fait l’essence de l’art cinématographique.
Au début des années 60, Élia Kazan est dans une forme particulièrement éblouissante (...)
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« La Fièvre dans le Sang » de Élia Kazan (1961)
11 avril, par Sébastien Bourdon -
« Contre le Développement Personnel » de Thierry Jobard
4 avril, par Sébastien BourdonLa Tyrannie du Bien-être
Mettre des mots - choisis - sur un problème pour mieux s’en saisir, c’est sans doute de cette incapacité que souffre le plus l’époque.
Cet égarement du verbe amène efficacement les âmes perdues vers la charlatanerie, car elle présente bien.
Et c’est ainsi que le français, par ailleurs plus gros consommateur de psychotropes de la planète, se jette aujourd’hui sur les livres de « développement personnel » (DP). A en croire le marketing agressif de cette « littérature », les (...) -
Bertrand Tavernier (1941 - 2021)
26 mars, par Sébastien BourdonIl ne passe plus rien au cinéma depuis des mois et c’est ce monde étrange que Bertrand Tavernier a soudainement quitté.
Peu de cinéastes ont réussi cette incroyable prouesse que de réaliser autant de bons films à succès tout en ne cessant jamais d’écrire et de parler du cinéma.
Ainsi, avec un bouquin aussi essentiel que « Cinquante Ans de Cinéma Américain » (co écrit avec Jean-Pierre Coursodon) Tavernier a permis à tant de lecteurs cinéphiles d’accéder à des voies de traverse, à des correspondances et à (...) -
« Guy » d’Alex Lutz (2018)
23 mars, par Sébastien BourdonOn Connaît la Chanson
Le comédien Alex Lutz goûte le déguisement et la transformation. Pour son deuxième film comme réalisateur, il a poursuivi dans l’exercice jusqu’à la métamorphose en interprétant le rôle d’un septuagénaire plus ou moins fringant (Lutz a quarante ans dans la vraie vie). Pour ce qui est de la mise en scène, il a opté pour le faux documentaire caméra au poing, installant son film dans un dispositif qui se révèle ne jamais être un carcan.
Guy Jamet est une vieille idole des 60’s qui (...) -
Confinement (ad nauseam)
19 mars, par Sébastien BourdonLe 18 mars 2021, journée mondiale du recyclage, le gouvernement français en profite pour refaire du 2020, et réitérer le coup - médiéval - du confinement.
Il y a à peine plus d’un an, nonobstant divers frémissements et l’inquiétude montante, salles de concert, cinémas, théâtres, restaurants, bureau et même tribunaux, restaient en accès libre pour peu qu’on en ait le devoir ou l’envie.
On voyait les gens, parfois on allait jusqu’à les toucher.
Puis on nous a brusquement expliqué que c’était la catastrophe, (...) -
« Le Choix des Armes » d’Alain Corneau (1981)
17 mars, par Sébastien BourdonHistory of Violence
La vie de Noël Durieux (Yves Montand), ex truand depuis longtemps rangé des voitures, a tout du rêve éveillé. Une femme belle et élégante (Catherine Deneuve, somptueuse), un haras au large de Paris, un personnel dévoué, des projets jusqu’en Irlande. Noël a renoncé à la violence et s’il se lève parfois encore au milieu de la nuit, c’est pour soigner une jument.
A l’autre bout du spectre, vient tout juste de s’échapper de prison dans la furie et le sang le jeune Mickey (Gérard (...) -
Avé Césars
13 mars, par Sébastien BourdonAvé Césars (2021)
Ma dernière séance, c’était « Adieu les Cons » d’Albert Dupontel, film au titre prophétique, mais fable punk autoproclamée qui laissait plus un parfum d’agréable Panaché que de Kro tiède.
Vendredi 12 mars, la séquence Corinne Masiero, nue et ensanglantée aux Césars pour incarner le sort fait à la culture : ça pour le coup, c’était hardcore.
Mais parlons palmarès 2020, je suis plus à l’aise sur ce sujet que sur la Ligue des Champions (tous les films évoqués ci-après ont fait l’objet de (...) -
Inertie 2021
10 mars, par Sébastien BourdonParis, sortie de bureau après 18 heures. Je laisse mon esprit divaguer, en prenant garde de ne pas me cogner à un automobiliste pressé.
Quelque part sans doute, le ministre Olivier Variant nous parle des Véran anglais ou brésiliens, on l’écoute distraitement (l’exposition de son biceps vacciné a fait plus vagues).
Si ça se trouve, il y a plein d’informations qui circulent (comme les virus !), mais on ne les entend plus qu’obscurément, elles bourdonnent au loin, contradictoires et contredites. (...) -
« Un Amour » de Dino Buzzati (1963)
1er mars, par Sébastien BourdonAin’t no cure for love
Le titre (« Un Amore ») précise ce dont il va donc être question : c’est un amour parmi tant d’autres, comme tant d’autres, mais évidemment intrinsèquement unique.
Antonio a cinquante ans, on ne sait pas grand chose de sa vie. Il est probablement mal à l’aise avec la gent féminine, mais il se distrait parfois les sens dans un bordel milanais. C’est là qu’un jour on lui offre les charmes d’une nouvelle recrue, Laïde, jeune danseuse de 20 ans.
Ce rapide frottement tarifé ne lui fait (...) -
City on Flame (with rock n’roll)
26 février, par Sébastien BourdonParis n’est que l’ombre d’elle-même. Pire peut-être, elle n’est plus qu’un cadavre en décomposition. Ça ne date pas du COVID cette affaire, mais tout de même, cette ville n’est définitivement rien sans sa vie socio-culturelle. Rien, ou tout juste un musée à ciel ouvert avec plein de magasins de fringues autour.
Si les salles de spectacle restent fermées, il reste loisible d’acheter des instruments de musique. Rappelons d’ailleurs combien il est précieux de savoir jouer de quelque chose (même mal) en ces (...)
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