Yours is no Disgrace
Dans le Birmingham des années 80, Ray et Liz vivent d’assistanat, y consacrant l’essentiel du peu d’énergie dont ils disposent. Ces adultes calamiteux livrent de ce fait leurs trois fils à une autonomie forcée, faite d’ennui et d’imagination mélancolique.
Film indéniablement intense et perturbant, il l’est encore plus lorsque l’on découvre les travaux antérieurs de son réalisateur, d’abord photographe de son état. En effet, avant de filmer cette représentation de ce (…)
Cinéma
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« Ray & Liz » de Richard Billingham
1er mai 2019, par Sébastien Bourdon -
« C’est ça l’Amour » de Claire Burger
18 avril 2019, par Sébastien BourdonLa Gloire de Mon Père
On aurait pu avoir des doutes, le titre du film est peu engageant, laissant penser à une énième comédie française familiale potentiellement tarte, mais l’absence de ponctuation finale laisse le champ ouvert à la réflexion. L’inquiétude du spectateur pouvait être d’autant plus grande que la bande-annonce donne une idée assez fausse, trahissant même l’esprit de certaines scènes.
Évidemment, il n’en est rien et on n’a vu portrait de famille aussi réussi de longue (…) -
« Santiago, Italia » de Nanni Moretti
24 mars 2019, par Sébastien BourdonIo non sono imparziale
Dans son dernier film Nanni Moretti s’intéresse au réel et à l’histoire, s’agissant d’un documentaire. S’il a pu se livrer dans le passé à un tel exercice (« Aprile » 1998), il se fait cette fois inhabituellement discret face à la caméra. On ne compte ainsi que deux apparitions de l’auteur à l’image. Cette quasi absence physique ne l’efface pas, loin de là, et on retrouve bien, mais derrière la caméra, le ton du cinéaste italien contemporain le plus célèbre.
Cette (…) -
« La Chute de l’Empire Américain » de Denys Arcand
11 mars 2019, par Sébastien BourdonMoney, it’s a crime
C’est l’histoire d’un type bien, Pierre-Paul Daoust (Alexandre Landry) qui, sans y réfléchir plus que cela, subtilise le fruit d’un hold-up, idée saugrenue qui va le plonger évidemment dans une succession de péripéties haletantes.
Pour mieux cerner le propos du film, rappelons que le réalisateur québécois Denys Arcand évoquait en 1986 le « déclin » du même empire (américain) et qu’aujourd’hui il parle de carrément de sa « chute ». Mais il décide d’en rire, et de nous (…) -
« La Nuit a Dévoré le Monde » de Dominique Rocher
5 mars 2019, par Sébastien BourdonCertitude, Solitude
Un trentenaire (Anders Danielsen Lie), visiblement triste et las, se présente chez son ex pour y récupérer quelques affaires. Il débarque en pleine fête, dérange donc un peu et peine à communiquer dans le bruit, d’autant qu’il est d’origine étrangère (Norvège).
La soirée s’éternise et, comme ignoré de tous, il ne cesse de se cogner aux uns et aux autres, plus ou moins violemment, mais reste muré dans un silence dépressif. Ne parvenant ni à récupérer ses affaires, ni (…) -
« La Mule » de Clint Eastwood
19 février 2019, par Sébastien BourdonOn The Road Again
Nous avions quitté Clint les pieds devant, dans un « Gran Torino » (2008) aux airs de farce funèbre. Eastwood semblait alors décidé à se filmer une dernière fois en éternel justicier, dans un geste testamentaire. Se moquant de lui-même et se dépeignant en grognon redécouvrant l’affection et l’empathie, il nous saluait d’un dernier clin d’œil mélancolique et souriant.
Et pourtant, voilà qu’il réapparaît en 2019, plus malicieux encore dans cet opus finalement assez (…) -
« Les Estivants » de Valeria Bruni-Tedeschi
4 février 2019, par Sébastien BourdonCos’è la vita se manchi tu
Les filles riches n’ont pas toujours bonne presse et il est parfois de bon ton de dire du mal de Valeria Bruni-Tedeschi dont on peut quand même rappeler qu’elle n’a choisi ni ses parents, ni son beau-frère. Chaque nouveau film lui vaut ainsi fréquemment une critique hautaine et suffisante, balayant injustement profondeur du propos comme originalité de la forme.
Talentueuse et têtue, la réalisatrice franco-italienne poursuit son œuvre filmée, et sort le (…) -
« Scènes de la Vie Conjugale » d’Ingmar Bergman (1973)
30 janvier 2019, par Sébastien BourdonWasting Love
On dit parfois d’Ingmar Bergman qu’il serait ennuyeux, et que son cinéma serait élitiste et prétentieux. Ce sont des propos qui confirment souvent au moins une chose, ceux qui en parlent ainsi ne l’ont pas vu.
En réalité, on ne baille guère devant les films d’Ingmar, même dans le cadre de dispositifs cinématographiques réduits, comme pour le téléfilm/film dont il va être ici objet. Alors que tout le monde ne parle plus que de séries, en voilà une qui s’impose comme (…) -
« Qui a tué Lady Winsley ? » de Hiner Saleem
21 janvier 2019, par Sébastien BourdonFive o’clock raki
Quelque part sur une île au large d’Istanbul, une américaine, écrivain de son état, est retrouvée assassinée. Un inspecteur stambouliote, Feran (Mehmet Kurtulus), est envoyé sur place pour mener l’enquête, la confiance des autorités dans les pandores locaux étant toute relative. L’affaire est sérieuse, ce meurtre ayant créé quelques remous diplomatiques.
Feran a tout du flic à l’ancienne, hiératique jusqu’à l’imperméable. Sérieux et professionnel, il débarque dans un (…) -
« Une Affaire de Famille » de Hirokazu Kore-eda
13 janvier 2019, par Sébastien BourdonFamille Recomposée
Le réalisateur nippon Hirokazu Kore-eda s’intéresse au lien, et plus particulièrement à ce qui fait la famille, indéfectiblement. Avant d’évoquer ici son dernier opus, citons également le film « Tel Père Tel Fils » (2013) dans lequel le cinéaste s’interrogeait spécifiquement sur la paternité. Partant d’une histoire qui n’était pas sans évoquer « La Vie est un Long Fleuve Tranquille » (Etienne Chatiliez - 1988), il tentait de comprendre ce qui faisait un père. (…)