SOS Société
Alex (Eric Judor) est un bon gars, pas forcément très dégourdi, mais toujours prêt à rendre service. D’ailleurs, et la symbolique est presque trop évidente, il exerce la profession de dépanneur (automobile). La société qui l’emploie est dirigée par sa mère (formidable Brigitte Rouan), traduisant une relative difficulté à grandir chez cet éternel jeune homme de 43 ans.
Le fait qu’il soit serviable ne traduit pas qu’il soit efficace, pataud et vaguement velléitaire qu’il est, (…)
Cinéma
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« Roulez Jeunesse » de Julien Guetta (2018)
19 avril 2020, par Sébastien Bourdon -
« 90’s » de Jonah Hill
29 mars 2020, par Sébastien BourdonSonic Youth
Je déteste le skateboard, encore un truc qui m’a échappé toute ma jeunesse. J’en avais un mais il n’a jamais accepté que je le domestique, persistant à s’enfuir sur ses roulettes quand je tentais de faire quelques mètres dessus. Des années plus tard, j’ai roulé dessus en garant la voiture de ma mère, cette fois là il s’est tenu coi et a rendu l’âme.
Le film dont il va être ici question m’a pourtant réconcilié avec cette activité, mais après avoir vu la bande-annonce, je (…) -
« Dark Waters » de Todd Haynes
21 mars 2020, par Sébastien BourdonChemical Warfare
1999, Robert Bilott (Mark Ruffalo), la quarantaine rondouillarde et neurasthénique, vient tout juste de voir saluées par une association ses années de collaboration laborieuse au sein d’un gros cabinet d’avocats de Cincinnati spécialisé dans la défense des gros bonnets de l’industrie chimique. Il a une très belle femme (Anne Hathaway), des enfants présents et à venir, c’est un garçon travailleur et intégré, promis à une existence laborieuse mais confortable.
Un jour, (…) -
« Mes Jours de Gloire » d’Antoine de Bary
8 mars 2020, par Sébastien BourdonTeenage Wasteland
Vincent Lacoste est comme tout le monde, il vieillit (bientôt 27 ans). Simplement, nul mieux que lui pour incarner la survivance de l’enfance et de l’adolescence dans un physique adulte. Ce qui tombe bien en l’espèce, s’agissant de nous narrer les aventures comico-dépressives d’un jeune garçon qui a du mal à trouver l’homme en lui.
Il incarne ici Adrien qui a connu la gloire éphémère d’un enfant acteur et depuis, peine à poursuivre la carrière, traînant de castings en (…) -
« La Chevauchée de la Vengeance » de Bud Boetticher (1959)
5 mars 2020, par Sébastien BourdonPoor Lonesome Cowboy
En entrant dans la salle de droite, j’ai croisé Isabella Rossellini qui sortait de celle de gauche. On peut dire que la séance commençait sous les meilleurs auspices (les siens en l’occurrence, puisqu’elle parraine le festival « Toute la Mémoire du Monde » dans le cadre duquel était programmé notre film).
Comment illustrer la solitude ? On peut la peindre au milieu de la foule, mais l’homme solitaire en CinémaScope, c’est également assez efficace, ce qui n’a pas (…) -
« Un Divan à Tunis » de Manele Labidi Labbé
23 février 2020, par Sébastien BourdonPrintemps Freudien
Peu après la chute de Ben Ali, Selma, une jeune psychanalyste (la franco-iranienne Goldshifteh Farahani) décide de quitter Paris et d’installer son cabinet à Tunis. Si elle est d’origine tunisienne, elle n’y a jamais vraiment vécu. Les siens restés en France se demandent ce qu’elle est allée faire dans cette galère, et les locaux ne comprennent franchement pas comment on peut quitter un pays vu comme de Cocagne pour le plus ou moins joyeux bordel tunisien.
Il est vrai (…) -
« Sur la Route de Madison » de Clint Eastwood (1995)
11 février 2020, par Sébastien BourdonWhy don’t we do it in the road ?
Il n’est surtout pas interdit de revoir les films et parfois de reconsidérer son avis premier. Les films voyagent en nous, et il arrive qu’avec le temps on ne s’y reconnaisse plus vraiment.
S’il y a un cinéaste grand public qui nous a toujours plu, c’est bien Clint Eastwood. Une certaine figure de cinéaste et d’homme, plus ambiguë et complexe que ses détracteurs l’affirment, mais peut-être aussi trop indulgent envers lui-même et son art que ne le disent (…) -
« Illusions Perdues » Pauline Bayle - Espace 1789 le 30 janvier 2020
2 février 2020, par Sébastien BourdonLa Ville Tentaculaire
Hasard du calendrier, « Les Illusions Perdues » à l’espace 1789 succédaient dans l’agenda au « Conte de Noël » aux ateliers Berthier. Dans les deux cas de figure, les metteurs en scène se frottaient à l’adaptation de textes qui n’étaient pas à l’origine destinés au théâtre. Pauline Bayle prenait ainsi ses libertés avec un classique de la littérature (Balzac), quand Julie Deliquet faisait monter le cinéma sur les planches (Arnaud Desplechin).
La critique était (…) -
« Notre Dame » de Valérie Donzelli
22 janvier 2020, par Sébastien BourdonMine de Crayon
Par quel miracle arrive t’on si vite, en à peine quelques scènes bousculées et drôles, à camper la vie quotidienne à Paris au 21eme siècle ? Tout y est ou presque, de la pluie en continu à l’urgence pour tout. Ce qui oppresse au quotidien est ici transformé en course drolatique, par la magie du cinéma.
Valérie Donzelli, avec le très beau « La Guerre est Déclarée » (2010), avait su transformer le drame et l’effroi en tragi-comédie enlevée, insufflant en continu la vie dans (…) -
« Tabou » de Friedrich Wilhelm Murnau (1931)
18 janvier 2020, par Sébastien BourdonTristes Tropiques
Tourner ce film revint semble t’il à ouvrir la tombe de Toutânkhamon avec son fameux lot de malédictions diverses : incidents techniques, blessures, et même décès : un cuisinier et Murnau lui-même dans un accident de la route huit jours avant la sortie du film le 18 mars 1931.
Inspiré d’une légende tahitienne, l’oeuvre raconte les amours malheureuses de Reri et Matahi. Au sein d’un espace vierge et paradisiaque, ces deux jeunes gens se lient d’un amour indéfectible. (…)