Pâtisserie et Vieilles Dentelles
Tout commence par la description d’une solitude, celle qui avec la vieillesse gagne comme une gangrène la vie de Mahin, septuagénaire de Téhéran (Lili Farhadpour).
Veuve de longue date, dont les enfants et petits-enfants ont quitté le pays, elle pallie au mieux à son désert affectif par la cuisine et le tricot, essuyant quelques larmes devant des soap opéras qui meublent ses insomnies.
Il lui reste bien quelques amies, mais la distance, les transports (…)
Cinéma
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« Mon Gâteau Préféré » de Maryam Moqadam et Behtash Sanaeeha
24 février, par Sébastien Bourdon -
« 5 Septembre » de Tim Fehlbaum
22 février, par Sébastien BourdonPrime Time
Septembre 1972, dans une Allemagne qui s’appelait encore RDA, on célèbre dans l’allégresse les Jeux Olympiques en la bonne ville de Munich. Plus ou moins consciemment, cet affrontement pacifique des Nations doit réparer le souvenir des jeux de Berlin en 1933, annonciateurs idéologiques de la deuxième guerre mondiale et des massacres qui s’ensuivirent.
Las, une fois encore on assassinera des juifs en terre allemande, lors d’une prise d’otages de l’équipe israélienne fomentée (…) -
« Jouer avec le Feu » de Delphine et Muriel Coulin
11 février, par Sébastien BourdonLe Fils Préféré
Dans une Moselle prolétaire, mais pas forcément misérabiliste, Pierre (Vincent Lindon), cheminot de son état, élève seul ses deux fils, après le décès de leur mère. Si le cadet (Stefan Crepon), élève studieux et impliqué, ne pose pas de difficultés, la situation diffère un peu avec l’aîné (Benjamin Voisin).
Au sein du foyer, le trio masculin est pourtant aimant et complice, mais les influences extérieures de l’un vont faire basculer leurs vies à tous.
En effet, Fus (…) -
« Vincent Lindon - Cœur Sanglant » de Thierry Demaizière et Alban Teurlai
7 février, par Sébastien BourdonÀ cœur vaillant…
Ceux qui n’apprécient guère l’acteur devront détourner leur chemin, il n’y en a que pour lui dans ce documentaire. Son omniprésence va même au-delà de ce qu’imposerait l’exercice : personne d’autre que lui n’apparaît à l’image, à l’exception de quelques ombres de rue ou de plateaux de tournage.
Bien sûr, Vincent parle à quelqu’un placé hors caméra, il semble répondre à des questions, mais que l’on n’entend pas. Et puis la machine s’emballe, tremblante mais décidée, (…) -
« L’homme Tranquille » de John Ford (1952)
2 février, par Sébastien BourdonToujours Verte Vallée
Quelle serait la pertinence contemporaine d’une œuvre de John Ford alors qu’est bien entamé, jusqu’au quart même, le 21ème siècle ?
La manière de raconter une histoire et la vision des rapports hommes-femmes pourront chagriner les esprits portés sur la complainte du progrès. Mais, quand même, quelle merveille que ce film, sur le fond comme sur la forme.
John Wayne était un abruti nationaliste, mais Ford le dirigea toujours avec une finesse qui permit de faire de (…) -
« Apprendre » de Claire Simon
1er février, par Sébastien BourdonLike Diamonds in the Sky
On parle souvent de se mettre à hauteur de son sujet quand on se refuse à le surplomber : ici, Claire Simon propose même de se positionner physiquement au niveau des enfants, s’adaptant à leur taille. La caméra est alors comme un des leurs au milieu des autres, qui les regarde et les écoute. Les adultes, on les voit le plus souvent par en-dessous.
C’est la fin de l’année scolaire à l’école élémentaire Makarenko d’Ivry-sur-Seine. Il fait beau, on pourrait (…) -
« La Chambre d’à côté » de Pedro Almodovar
20 janvier, par Sébastien BourdonUne mort très douce
Ingrid (Julianne Moore) et Martha (Tilda Swinton) ont été longtemps très proches, l’une écrivain et l’autre reporter de guerre. Elles travaillaient dans le même journal et ont partagé à New York dans les années 80 une vie sociale et intellectuelle exaltantes.
Alors que Martha tente de se soigner d’un méchant cancer, Ingrid reprend attache avec elle et renoue le fil distendu de leur amitié.
Elles se racontent d’abord leurs vies, dans une série de flash-backs colorés (…) -
« Je suis Toujours Là » de Walter Salles`
19 janvier, par Sébastien BourdonChronique d’une Disparition
Difficile de faire plus élégamment solaire que cette première demi-heure de film. Le temps - l’aube naissante des années 70 - et le lieu - Rio au bord de la mer - tout est idéal : les gens sont beaux, la musique comme l’eau, est bonne, comment cela pourrait-il mal finir ?
La famille Paiva habite une grande maison ouverte aux portes de l’océan où le couple uni et ses cinq enfants reçoivent sans cesse, où se croisent des gens ouverts d’esprit, sorte de petit « (…) -
« Une Langue Universelle » de Matthew Rankin
18 janvier, par Sébastien BourdonLost in Translation
Il y a bien une histoire, mais elle n’est pas forcément limpide : un québécois neurasthénique quitte son job dans l’administration pour retourner à Winnipeg (Manitoba), d’où il est originaire, et son chemin va croiser celui d’enfants à la recherche d’un billet sous la glace et d’un dindon voleur de lunettes.
Mais la richesse du propos filmique ne réside point là, même si des pistes se dessinent sur la neige du film. Il y a d’abord une esthétique : une image (…) -
David Lynch, extinction des feux
18 janvier, par Sébastien BourdonÀ l’époque, j’avais une fiancée grecque, on allait au théâtre de l’Odéon et au cinéma. Elle était un peu plus âgée que moi (et que la copine du moment de mon père), et plus aguerrie à l’exigence culturelle.
Un soir de 1997, dans le coin de Montparnasse, on est allés tous les deux voir « Lost Highway ». J’avais vu « Twin Peaks » à la télé et n’étais pas non plus complètement vierge du cinéma de David Lynch, mais cela reste probablement comme une des séances les plus intenses et mémorables (…)