La Panade des Gens Heureux
C’est à peine une surprise, mais autant en être averti quand même : la dimension idéologique du nouveau film du duo Gilles Perret-François Ruffin est littéralement pachydermique.
Cela donne des moments où la gêne gâche un peu le plaisir et qui pourraient pousser le réactionnaire mesuré à changer de salle pour aller voir un biopic.
Ainsi, du début du film où Ruffin nous explique que la chroniqueuse et avocate Sarah Saldman serait l’archétype du riche (…)
Cinéma
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« Au Boulot » de François Ruffin et Gilles Perret
17 novembre 2024, par Sébastien Bourdon -
« Riverboom » de Claude Baechtold
14 novembre 2024, par Sébastien BourdonTrois Protestants dans une Voiture
Il serait aisé - et d’autres ne se sont pas privés de le faire - de qualifier ce documentaire d’odyssée « déjantée » de trois « pieds-nickelés » en Afghanistan.
En réalité, et c’est souvent le secret au cinéma - même « vérité » - tout est dans le montage. L’expédition afghane de ces trois jeunes hommes en 2002 n’était pas partie pour être comique, loin de là, et au final l’est-elle ? En tout cas, le film lui est extrêmement drôle.
Serge Michel, l’un (…) -
« Trois Amies » d’Emmanuel Mouret
12 novembre 2024, par Sébastien BourdonIl n’a jamais connu de loi
Emmanuel Mouret parle d’un monde où le principal problème de ceux qui l’habitent est le sentiment amoureux. Ce refus obstiné du réalisateur de se préoccuper d’autre chose, cette volonté farouche de laisser le tumulte du monde en dehors du cadre, pourraient exaspérer, ou prêter le flanc à une critique prévisible à coup de « bourgeoisie déconnectée » et de « cinéma élitiste ».
L’écueil est ici une fois de plus évité et cela tient à un rouage essentiel : la (…) -
« Anora » de Sean Baker
11 novembre 2024, par Sébastien BourdonI love America
Sean Baker a des obsessions esthétiques, visibles, la couleur par exemple, mais surtout une volonté tenace, film après film : celle de se pencher sur le sort des laissés pour compte du rêve américain.
On n’est donc pas franchement dans le noir et blanc fordien des « Raisins de la Colère » (1940), n’empêche que les ravages du capitalisme ne sont pas moins visibles.
Le film s’ouvre par un plan séquence qui pose en quelque sorte le décor : des jeunes femmes peu couvertes (…) -
« Miséricorde » d’Alain Guiraudie
8 novembre 2024, par Sébastien BourdonLa Montagne Magique
Après le dernier Ozon, voici venir un nouveau film automnal sortant au cœur de la même saison. Ce dernier est toutefois plus philosophique et tortueux, au risque d’être un poil abscons.
Dans un village de moyenne montagne, se présente un jeune homme aux yeux clairs (Félix Kysyl), venu pour l’enterrement d’un homme qu’il a connu. Ce dernier était le père de Vincent, un copain de collège avec lequel il a toujours eu des rapports ombrageux (Jean-Baptiste Durand, par (…) -
« Carla et Moi » de Nathan Silver
8 novembre 2024, par Sébastien BourdonCarla et le Chic Type
Dans l’état de New York, Benjamin Gottlieb (Jason Schwartzman) est un quarantenaire ashkénaze déprimé (presque un pléonasme).
Chantre à la synagogue, il n’arrive plus à chanter et a comme perdu la foi qui l’animait. Il est vrai que la vie n’a pas été tendre avec lui, puisqu’il est récemment veuf.
Ce n’est pas le soutien maternel - évidemment intrusif - qui va lui permettre de retrouver un semblant d’énergie, et ce d’autant qu’il a deux mères au sein du foyer. (…) -
« L’histoire de Souleymane » de Boris Lojkine
17 octobre 2024, par Sébastien BourdonAu bout du Conte
Souleymane (Abou Sangare) vient de Guinée Conakry et se démène dans un Paris humide et froid pour y trouver une place autre que celle, éminemment précaire, de sans-papier qui est la sienne, espérant un beau jour trouver la « protection de la France ».
Car il y a des gens qui ne sont rien, n’est-ce pas, des ombres portées par des vélos, courant la ville pour nourrir les plus ou moins nantis. On n’est plus tellement chasseur cueilleur dans la ville lumière : on laisse à (…) -
« Quand Vient l’Automne » de François Ozon
7 octobre 2024, par Sébastien BourdonLe Roman d’une Tricheuse
Michelle (Hélène Vincent), retraitée à l’allure paisible, semble couler des jours heureux dans sa campagne. Elle lit beaucoup, cuisine souvent, prie un peu, et passe beaucoup de temps avec son amie Marie-Claude (Josiane Balasko). On le découvre vite, il y a bien quelques fêlures dans ces vies : le fils de Marie-Claude est en prison (Pierre Lottin) et la fille de Michelle (Ludivine Sagnier) cultive des relations difficiles avec sa mère. Cette dernière attend et (…) -
Blanc, couleur de deuil
5 octobre 2024, par Sébastien BourdonFaut-il ajouter au concert - mérité - de louanges après la disparition de Michel Blanc ? Peut-être, mais évitons, au moins pour commencer, de parler de Jean-Claude Dusse.
Commençons plutôt par la fin, ou du moins bien plus tard. Gilles, directeur de cabinet du Ministre des Transports, se prépare des œufs dans son appartement aussi élégant qu’épuré. En fond sonore, à un niveau élevé, un discours de Malraux.
Tout au long de ce film - « L’exercice de l’Etat » Pierre Schoeller (2011) - (…) -
« Lettres d’Excuses » de et avec Patrick Chesnais - Le Lucernaire
1er octobre 2024, par Sébastien BourdonExcuse me (I’m not the man I used to be)
L’homme est seul en scène, mais il n’est pas du genre à faire comme si on n’était pas là. Il nous interpelle en arrivant sous les projecteurs, il a des trucs à nous dire, quand bien même il parlera surtout de lui.
Patrick Chesnais nous raconte qu’il va faire acte de contrition, se libérant de culpabilités plus ou moins anciennes par la parole publique. La psychanalyse c’est quand même plus rigolo quand ça sert aussi aux autres, et surtout quand (…)