Accueil > Francais > Cinéma > « Au Boulot » de François Ruffin et Gilles Perret

« Au Boulot » de François Ruffin et Gilles Perret

dimanche 17 novembre 2024, par Sébastien Bourdon

La Panade des Gens Heureux

C’est à peine une surprise, mais autant en être averti quand même : la dimension idéologique du nouveau film du duo Gilles Perret-François Ruffin est littéralement pachydermique.

Cela donne des moments où la gêne gâche un peu le plaisir et qui pourraient pousser le réactionnaire mesuré à changer de salle pour aller voir un biopic.

Ainsi, du début du film où Ruffin nous explique que la chroniqueuse et avocate Sarah Saldman serait l’archétype du riche méprisant les pauvres. Leur déjeuner au Plaza Athénée est embarrassant, chacun campant sur ses positions caricaturales, dans le regard comme le propos.

Ladite micro vedette télévisée ayant tenu sur RMC des propos peu amènes sur les gens vivant des minima sociaux, y voyant notamment des « assistés », Ruffin lui propose - et elle accepte - d’aller à leur rencontre. Plus encore, de mettre carrément les mains dans leur cambouis.

À partir de là, le film fait soudainement sens, parce que la bourgeoise joue très bien le jeu et que surgissent à l’image des visages et des figures le plus souvent bouleversants.

On sort du jeu politique et télévisuel pour entendre des chemins de croix qui nous rappellent combien une vie est faite d’accidents potentiels, puis de pentes sévères à remonter.

Ces vies où chaque sou compte, et où le plus dur c’est la fin du mois (« surtout les trente derniers jours » Coluche).

Alors on pardonnera les interventions inutilement appuyées du député de la Somme et certaines autres maladresses, parce que donner à entendre la parole de ces gens est œuvre de salubrité publique.

Sébastien Bourdon

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.