Is it Safe ?
Comment qualifier ce film, si ce n’est de gloubiboulga pensant et esthétisant, s’étirant très largement en longueurs ?
Adapté très librement d’une nouvelle de Henry James (« La Bête dans la Jungle » - 1903), Bonello disperse son film sur trois époques - 1910, 2014 et 2044. Les histoires s’entremêlent, on passe d’un temps à un autre, avec pour dénominateur commun un couple, incarné non sans brio par Gabrielle (Léa Seydoux) et Louis (Georges MacKay).
Le prétexte à ces sauts (…)
Cinéma
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« La Bête » de Bertrand Bonello
22 février 2024, par Sébastien Bourdon -
« Pauvres Créatures » de Yòrgos Lànthimos
19 février 2024, par Sébastien BourdonAu bout du Conte
À Londres, en un temps vaguement reculé, Bella (Emma Stone) est le fruit ressuscité de ses entrailles. Cela peut sembler concept complexe, mais elle fut un jour une jeune suicidée enceinte, à laquelle le Docteur Godwin Baxter (Willem Dafoe, couturé comme la créature du Docteur Frankenstein) greffa le cerveau de son fœtus pour redonner vie à l’ensemble.
À l’arrivée, cela donne une ravissante jeune femme avec le développement intellectuel, mais en constante progression, (…) -
« le Dernier des Juifs » de Noé Debré
16 février 2024, par Sébastien BourdonLe Juif Errant
Bellisha (Michael Zindel) a la vingtaine bien entamée et habite seul avec Maman (Agnès Jaoui) dans un petit appartement du 93.
La famille est installée là depuis 1972, et c’est un petit monde sur le point d’être englouti qui entoure nos protagonistes. La synagogue a fermé, faute de fidèles, et l’épicerie kasher est sur le point de faire de même, faute de clients.
Bellisha persiste à arpenter le quartier, de sa dégaine dégingandée, garçon lunaire à l’apparence rêveuse, (…) -
« Daaaaaali ! » de Quentin Dupieux
13 février 2024, par Sébastien BourdonA Dream within a Dream
Est-ce un portrait du fameux peintre, ou un autoportrait du cinéaste ? Et même, qu’est-ce que ce truc ? On s’en fout un peu au final, comme probablement Quentin Dupieux, qui travaille toujours une matière hétéroclite et imaginative pour en tirer, film après film, une œuvre cohérente et fascinante.
N’espérez pas ici une critique virulente, on est fan béat : même ce qui n’est éventuellement pas réussi dans un film de Dupieux, nous semble malgré tout contribuer à la (…) -
« La Zone d’intérêt » de Jonathan Glazer
5 février 2024, par Sébastien BourdonDer Lebensraum
Que nous est-il ici donné à voir dans la salle obscure (le film commence d’ailleurs par un écran noir) : la paisible vie d’une famille nombreuse, celle du commandant SS Rudolph Höss (Christian Friedel), sa femme et leurs petites têtes blondes.
Ce dignitaire nazi dirige le camp d’Auschwitz-Birkenau, son lieu de travail jouxtant même sa bourgeoise maisonnée, séparé par un simple mur d’enceinte.
C’est là un véritable jardin d’Eden qu’a patiemment conçu Hedwig, son épouse (…) -
« May December » de Todd Haynes
27 janvier 2024, par Sébastien BourdonFaites entrer l’Accusée
Elizabeth (Natalie Portman), décide de passer quelques jours avec l’héroïne de la vie réelle qu’elle doit interpréter dans un tournage prochain. Elle se rend donc à Savannah pour y rencontrer Gracie (Julianne Moore) et sa famille.
Cette dernière avait en effet quelque peu défrayé la chronique vingt ans plus tôt : enseignante mariée et mère de famille, Gracie avait tout envoyé en l’air pour un de ses élèves, alors âgé de douze ans. Elle avait même été embastillée (…) -
« Making of » de Cédric Kahn
13 janvier 2024, par Sébastien BourdonDe l’art d’essayer
L’émancipation ouvrière comme projet de film, c’est dans ce dernier effort que veut se jeter le réalisateur Simon (Denis Podalydes).
Son idée est de raconter, sur les lieux mêmes où cela s’est produit, la reprise par des ouvriers de leur usine en autogestion (quand les patrons s’apprêtaient à la démanteler pour l’envoyer en Pologne), menés en cela par un leader syndical charismatique. Ça finira mal, avec une gloire de perdants magnifiques, comme dans un roman de (…) -
« Iris et les Hommes » de Caroline Vignal
7 janvier 2024, par Sébastien BourdonEntre Adultes Consentants
Iris (Laure Calamy) est dentiste, mère de deux jeunes filles entrées à des stades divers dans l’adolescence, épouse d’un homme charmant mais très occupé (Vincent Elbaz).
Las, dans le monde coquet qui est le sien, la libido conjugale s’est progressivement dissoute entre les lattes du point de Hongrie de leur spacieux appartement du 11e arrondissement.
Pour remédier à ce manque charnel, elle se lance soudainement à corps perdu sur les sites de rencontres, y (…) -
Sophie Calle « A toi de faire, ma Mignonne » Musée Picasso - « Viva Varda » Cinémathèque
5 janvier 2024, par Sébastien BourdonÊtre une femme libérée (c’est pas si facile)
Hasards de la programmation parisienne, deux expositions sont consacrées à des figures féminines d’influence culturelle d’importance, si ce n’est majeure : Sophie Calle en lieu et place de Picasso à l’hôtel Salé, et Agnès Varda, bien à sa place, à la Cinémathèque.
Chacune des deux a cultivé à sa manière une œuvre protéiforme, où l’image, immobile ou en mouvement, a toujours joué un grand rôle. L’artiste Sophie, comme la cinéaste Agnès, (…) -
« Printemps Tardif » de Yasujiro Ozu (1949)
2 janvier 2024, par Sébastien BourdonLiberté Chérie
Noriko (Setsuko Hara), a 27 ans, n’est plus si jeune dans le Japon d’après-guerre, et ce d’autant qu’elle n’est toujours pas mariée. Elle vit avec son père Shukishi (Chishū Ryū), cultivant avec délicatesse l’affection qui les unit, et n’entendant pas renoncer à cette existence. Sa famille ne le voit évidemment pas de cet œil, et tous vont se liguer pour la marier, lui permettant de rejoindre la cohorte de la normalité triste.
On pourrait dire d’Ozu que son cinéma est (…)