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« Lettres d’Excuses » de et avec Patrick Chesnais - Le Lucernaire
mardi 1er octobre 2024, par
Excuse me (I’m not the man I used to be)
L’homme est seul en scène, mais il n’est pas du genre à faire comme si on n’était pas là. Il nous interpelle en arrivant sous les projecteurs, il a des trucs à nous dire, quand bien même il parlera surtout de lui.
Patrick Chesnais nous raconte qu’il va faire acte de contrition, se libérant de culpabilités plus ou moins anciennes par la parole publique. La psychanalyse c’est quand même plus rigolo quand ça sert aussi aux autres, et surtout quand ça fait littérature, voire spectacle.
Le format est donc épistolaire, le comédien s’est lancé dans l’exercice de la lettre dite d’excuse. À l’approche de 80 printemps, on a nécessairement des trucs à se faire pardonner.
Si nombre de ces missives à durée variable sont traversées de sa nonchalance mélancolique, d’autres sont drôles (celles afférentes à Mathilda May ou à Delphine Seyrig), mais il en est de franchement bouleversantes. Ainsi de celle qui ouvre le spectacle, adressée à son fils Ferdinand, fauché à 20 ans par un conducteur alcoolisé.
On se doutait que l’enfant fantôme apparaîtrait, mais il y a une élégance à ouvrir ainsi le propos, évitant un suspens qui n’aurait pas été de bon ton.
Cet élément autobiographique fondamental traité, Patrick Chesnais peut se laisser aller à d’autres histoires, gaies ou tristes comme la vie.
C’est d’ailleurs bien là le sujet essentiel, la vie, comment on s’y accroche envers et contre tout, parce que :
« Pourquoi que je vis
Parce que c’est joli » (Boris Vian).
Sébastien Bourdon