La Mouche (qui pète)
Les tables de la loi de l’humour cinématographique édictent un premier principe : la vitesse. De Lubitsch à Louis de Funès en passant par Jim Carrey et les frères Farrelly, il faut que ça débite et que ça fuse pour que l’on rit franchement. Jean-Paul Rappeneau a théorisé là-dessus, et revendique ne cesser de garder ça en permanence à l’esprit : c’est ainsi qu’il aurait transformé « La Vie de Château » (1966) en chef d’œuvre, en coupant au montage tous les (…)
Cinéma
-
« Mandibules » de Quentin Dupieux
30 mai 2021, par Sébastien Bourdon -
« Drunk » de Thomas Vinterbergh
20 mai 2021, par Sébastien BourdonDrink to my Health
On parle beaucoup ces temps derniers du mâle blanc de plus ou moins cinquante ans, et pas forcément en bien. A en croire ce film, ce spécimen commun sous nos tropiques n’est pourtant pas dans une forme éblouissante.
Quatre professeurs danois, plus ou moins grisonnants ou bedonnants (exception faite du sublime Mads Mikkelsen), semblent un peu en bout de course psychique. Ils sont comme coincés dans une vie bourgeoise dont ils ne savent même plus si elle leur convient (…) -
« La Nuit des Morts-vivants » de Georges Romero (1968)
20 mai 2021, par Sébastien BourdonZomby Woof
C’est l’histoire d’un groupe de gens qui s’enferment pour ne pas mourir, pouvait-on imaginer meilleure proposition de séance en ce 19 mai 2021, jour de réouverture des cinémas ?
Un frère et une sœur, tout ce qu’il y a de plus young adults wasp des années 60, se rend au cimetière pour déposer une couronne sur la tombe du paternel.
Ils sont soudainement attaqués par un zombie et seule la jeune femme en réchappe. S’ensuit une fuite éperdue vers une maison où elle rejoint (…) -
« Le Vieux Fusil » de Robert Enrico (1975)
25 avril 2021, par Sébastien BourdonRevenge Porn
Œuvre de « patrimoine », le film a souvent été diffusé à la télévision française, et faisait l’objet de conversations passionnées de cours de récré, pour peu qu’on ait eu des parents qui vous laissent devant le petit écran le soir.
Couvert de Césars, interprété par l’élite du cinéma hexagonal de l’époque (Noiret et Schneider), il était temps de se projeter ce film pour s’en faire une idée.
Pour mémoire, rappelons en la trame : à la fin de la guerre à Montauban, un (…) -
« Mado » de Claude Sautet (1976)
17 avril 2021, par Sébastien BourdonUn Mauvais Film
L’exercice frise l’inélégance, on classe Claude Sautet parmi les plus grands cinéastes et pourtant c’est de déception qu’il va être ici question.
On sait le charme et l’efficacité de la narration selon Sautet. Au plus près des âmes, sont toujours scrutés les sentiments, leur complexité et leur éternelle mouvance.
Filmer le quotidien et en extraire ce qu’il a de plus beau et plus sensible : au milieu du tumulte comme de l’ennui des jours, surnage toujours l’amour comme (…) -
« La Fièvre dans le Sang » de Élia Kazan (1961)
11 avril 2021, par Sébastien BourdonTu ne Baiseras Point
Dans leur livre « Cinquante ans de cinéma américain », Tavernier et Coursodon envisagent ce film comme pouvant à lui seul répondre à la question : « qu’est-ce que le cinéma ? ». Non pas qu’Élia Kazan soit éventuellement le plus grand des réalisateurs - c’est toutefois un point de vue qui pourrait se défendre - simplement est condensé selon eux ici ce qui fait l’essence de l’art cinématographique.
Au début des années 60, Élia Kazan est dans une forme (…) -
Bertrand Tavernier (1941 - 2021)
26 mars 2021, par Sébastien BourdonIl ne passe plus rien au cinéma depuis des mois et c’est ce monde étrange que Bertrand Tavernier a soudainement quitté.
Peu de cinéastes ont réussi cette incroyable prouesse que de réaliser autant de bons films à succès tout en ne cessant jamais d’écrire et de parler du cinéma.
Ainsi, avec un bouquin aussi essentiel que « Cinquante Ans de Cinéma Américain » (co écrit avec Jean-Pierre Coursodon) Tavernier a permis à tant de lecteurs cinéphiles d’accéder à des voies de traverse, à des (…) -
« Le Choix des Armes » d’Alain Corneau (1981)
17 mars 2021, par Sébastien BourdonHistory of Violence
La vie de Noël Durieux (Yves Montand), ex truand depuis longtemps rangé des voitures, a tout du rêve éveillé. Une femme belle et élégante (Catherine Deneuve, somptueuse), un haras au large de Paris, un personnel dévoué, des projets jusqu’en Irlande. Noël a renoncé à la violence et s’il se lève parfois encore au milieu de la nuit, c’est pour soigner une jument.
A l’autre bout du spectre, vient tout juste de s’échapper de prison dans la furie et le sang le jeune Mickey (…) -
Avé Césars
13 mars 2021, par Sébastien BourdonAvé Césars (2021)
Ma dernière séance, c’était « Adieu les Cons » d’Albert Dupontel, film au titre prophétique, mais fable punk autoproclamée qui laissait plus un parfum d’agréable Panaché que de Kro tiède.
Vendredi 12 mars, la séquence Corinne Masiero, nue et ensanglantée aux Césars pour incarner le sort fait à la culture : ça pour le coup, c’était hardcore.
Mais parlons palmarès 2020, je suis plus à l’aise sur ce sujet que sur la Ligue des Champions (tous les films évoqués ci-après (…) -
« La Nuit du Chasseur » de Charles Laughton (1955)
17 février 2021, par Sébastien BourdonLove, Hate, Love
Qu’est-ce qui fait que ça marche, encore et toujours, après tant d’années ? « La Nuit du Chasseur », sorti en 1955, est l’unique film réalisé par un immense comédien, Charles Laughton. Devant la caméra, même lorsqu’il cabotinait outre-mesure, l’acteur marquait la pellicule, donnait à tous ses personnages une empreinte à leur démesure (et à la sienne). Citons ainsi : « La Taverne de la Jamaïque » ou « Le Procès Paradine » d’Hitchcock, « Témoin à Charge » de Billy Wilder, « (…)