You Can’t Hurry Love
Il est des réalisateurs qui semblent toujours accomplir le même voyage, mais comme s’ils le faisaient différemment à chaque fois.
Guillaume Brac, film après film, creuse ainsi un sillon sensible, celui des rapports amoureux entre les êtres, comment ils naissent et meurent. Se refusant le plus souvent à trop de dramaturgie, ce sont les sentiments qui changent ou s’effacent, jamais les êtres, que l’on quitte plus ou moins satisfaits de leur sort au moment du lancement (…)
Cinéma
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« A l’abordage » de Guillaume Brac
25 juillet 2021, par Sébastien Bourdon -
« Basic Instinct » de Paul Verhoeven (1992)
22 juillet 2021, par Sébastien BourdonLe Coup du Siècle
Aussi surprenant que cela puisse être, près de trente ans après sa sortie, ce n’est qu’aujourd’hui que l’auteur de ces lignes a découvert enfin ce désormais classique du 7ème Art. On en avait bien vu quelques images depuis l’invention d’internet, mais en entier et en salle (et en version restaurée présentée par Paul Verhoeven, n’en jetez plus), jamais. Il est difficile de se projeter en spectateur candide rajeuni de trois décennies, c’est donc avec un regard neuf pour le (…) -
« Benedetta » de Paul Verhoeven
18 juillet 2021, par Sébastien BourdonLe Nom d’Eros
Tourné par le néerlandais Paul Verhoeven avec des acteurs français, le film raconte les péripéties d’une nonne mystique et lesbienne, Benedetta Carlini (Virginie Efira), dans un couvent de Toscane au XVIIème siècle (inspiré des minutes d’un procès en saphisme et d’un ouvrage historique sur cette affaire).
L’entrée de Benedetta au couvent alors qu’elle est encore enfant permet une immédiate lecture de l’organisation de la société de l’époque, patriarcat d’où quelques femmes (…) -
« Médecin de Nuit » de Elie Wajeman
3 juillet 2021, par Sébastien BourdonPolitique de Santé
C’est la figure du médecin de ville qui est convoquée, celui qui soigne aussi bien les corps que les âmes, ici une fois la nuit tombée.
La difficulté pour le docteur Mickaël Kourtchine (Vincent Macaigne) est que si son corps ne va pas si mal (il ne semble craindre ni la bagarre, ni la bagatelle), son âme n’est pas au mieux. Son existence se délite et il pressent qu’il a cette dernière nuit pour tenter de rattraper tout ce qu’il a laissé filer (amours fatiguées ou sans (…) -
« Les 2 Alfred » de Bruno Podalydès
29 juin 2021, par Sébastien BourdonLa Déconnexion Heureuse
Le cinéaste Bruno Podalydès n’est jamais meilleur que quand il s’adjoint les services de son frère Denis. D’abord parce que ce dernier est un immense comédien, mais surtout parce que sa réalisation se renforce alors de leur complicité fraternelle et artistique.
Dans ce dernier film, Bruno Podalydès, attaché une fois de plus à décrire avec un sourire en coin les mœurs de nos semblables, s’attaque à la start-up nation. Alexandre (Denis Podalydès), un père (…) -
« Nomadland » de Chloé Zhao
17 juin 2021, par Sébastien BourdonGet in the Van
Fern (Frances Mc Dormand) tourne autour d’une soixantaine fatiguée. Des accidents de la vie, mais aussi des choix personnels, l’ont amenée aux portes de la précarité. Elle vit dans son van et traverse l’immensité américaine à la recherche de petits jobs, de la récolte de betteraves à l’empaquetage chez Amazon.
Cette vie d’expédients la mène souvent au bord du gouffre, mais elle se relève toujours, sans entendre jamais renoncer à sa liberté.
C’est la description d’une (…) -
« Nocturne Indien » de Alain Corneau (1989)
13 juin 2021, par Sébastien BourdonTerra Incognita
Alain Corneau est devenu d’abord célèbre pour et par ses films noirs, parmi les plus réussis de l’histoire du cinéma hexagonal : « Police Python 357 » - 1976) et surtout le magistral « Le Choix des Armes », déjà chroniqué sur ces lignes : https://www.soundsmag.org/Le-Choix-des-Armes-d-Alain-Corneau-1981).
Mais ce surdoué de la mise en scène (de l’adaptation d’Amélie Nothomb (« Stupeur et Tremblements » - 2003) au film d’aventure à grand spectacle (« Fort Saganne » - (…) -
« La Peau Douce » de François Truffaut (1964)
1er juin 2021, par Sébastien BourdonL’amour à Mort
On fait des films - où des livres - avec le matériel humain, les sentiments, comment ils vous viennent, comment ils meurent. Et comme le disait Hitchcock sur la meilleure manière de les présenter à l’écran : « Filmer les scènes d’amour comme des meurtres et les meurtres comme des scènes d’amour. »
Pierre Lachenay (André Desailly) est un intellectuel on ne peut plus bourgeois. Il vit confortablement dans le 16eme arrondissement avec femme (Nelly Benedetti) et enfant, (…) -
« Mandibules » de Quentin Dupieux
30 mai 2021, par Sébastien BourdonLa Mouche (qui pète)
Les tables de la loi de l’humour cinématographique édictent un premier principe : la vitesse. De Lubitsch à Louis de Funès en passant par Jim Carrey et les frères Farrelly, il faut que ça débite et que ça fuse pour que l’on rit franchement. Jean-Paul Rappeneau a théorisé là-dessus, et revendique ne cesser de garder ça en permanence à l’esprit : c’est ainsi qu’il aurait transformé « La Vie de Château » (1966) en chef d’œuvre, en coupant au montage tous les (…) -
« Drunk » de Thomas Vinterbergh
20 mai 2021, par Sébastien BourdonDrink to my Health
On parle beaucoup ces temps derniers du mâle blanc de plus ou moins cinquante ans, et pas forcément en bien. A en croire ce film, ce spécimen commun sous nos tropiques n’est pourtant pas dans une forme éblouissante.
Quatre professeurs danois, plus ou moins grisonnants ou bedonnants (exception faite du sublime Mads Mikkelsen), semblent un peu en bout de course psychique. Ils sont comme coincés dans une vie bourgeoise dont ils ne savent même plus si elle leur convient (…)