Il ne passe plus rien au cinéma depuis des mois et c’est ce monde étrange que Bertrand Tavernier a soudainement quitté.
Peu de cinéastes ont réussi cette incroyable prouesse que de réaliser autant de bons films à succès tout en ne cessant jamais d’écrire et de parler du cinéma.
Ainsi, avec un bouquin aussi essentiel que « Cinquante Ans de Cinéma Américain » (co écrit avec Jean-Pierre Coursodon) Tavernier a permis à tant de lecteurs cinéphiles d’accéder à des voies de traverse, à des (...)
Cinéma
-
Bertrand Tavernier (1941 - 2021)
26 mars 2021, par Sébastien Bourdon -
« Le Choix des Armes » d’Alain Corneau (1981)
17 mars 2021, par Sébastien BourdonHistory of Violence
La vie de Noël Durieux (Yves Montand), ex truand depuis longtemps rangé des voitures, a tout du rêve éveillé. Une femme belle et élégante (Catherine Deneuve, somptueuse), un haras au large de Paris, un personnel dévoué, des projets jusqu’en Irlande. Noël a renoncé à la violence et s’il se lève parfois encore au milieu de la nuit, c’est pour soigner une jument.
A l’autre bout du spectre, vient tout juste de s’échapper de prison dans la furie et le sang le jeune (...) -
Avé Césars
13 mars 2021, par Sébastien BourdonAvé Césars (2021)
Ma dernière séance, c’était « Adieu les Cons » d’Albert Dupontel, film au titre prophétique, mais fable punk autoproclamée qui laissait plus un parfum d’agréable Panaché que de Kro tiède.
Vendredi 12 mars, la séquence Corinne Masiero, nue et ensanglantée aux Césars pour incarner le sort fait à la culture : ça pour le coup, c’était hardcore.
Mais parlons palmarès 2020, je suis plus à l’aise sur ce sujet que sur la Ligue des Champions (tous les films évoqués ci-après (...) -
« La Nuit du Chasseur » de Charles Laughton (1955)
17 février 2021, par Sébastien BourdonLove, Hate, Love
Qu’est-ce qui fait que ça marche, encore et toujours, après tant d’années ? « La Nuit du Chasseur », sorti en 1955, est l’unique film réalisé par un immense comédien, Charles Laughton. Devant la caméra, même lorsqu’il cabotinait outre-mesure, l’acteur marquait la pellicule, donnait à tous ses personnages une empreinte à leur démesure (et à la sienne). Citons ainsi : « La Taverne de la Jamaïque » ou « Le Procès Paradine » d’Hitchcock, « Témoin à Charge » de Billy Wilder, (...) -
« La Mouche » de David Cronenberg (1986)
1er février 2021, par Sébastien BourdonPolitique de l’Insecte
Seth Brundle (Jeff Goldblum) est un obscur, mais brillant, scientifique en train de finaliser dans le secret de son laboratoire une machine pouvant téléporter des êtres vivants. Il rencontre Veronica, une journaliste (Geena Davis) venue l’interviewer dont il tombe instantanément amoureux. Mû par les élans du cœur (que la raison ignore), Seth s’emballe une peu vite sur ses travaux et ce jusqu’à la catastrophe.
Si l’on synthétise, comme le fait philosophiquement (...) -
« Rien ne Va Plus » de Claude Chabrol (1997)
20 janvier 2021, par Sébastien BourdonLes Tricheurs
Victor (Michel Serrault) et Betty (Isabelle Huppert) sont deux arnaqueurs à la petite semaine (mais chics). Cultivant une forme de discrétion racée, au-delà même de ce qu’imposerait leur activité, ils s’expriment posément, portent beaux et se déplacent en camping-car propre et impeccablement tenu (précisons qu’ils disposent également de jolies pénates parisiennes).
Quelle est la nature réelle de leur rapport ? Elle n’est pas précisée. De simples amis, des proches, de la (...) -
« L’effrontée » de Claude Miller (1985)
30 décembre 2020, par Sébastien BourdonCharlotte for ever
La dernière - et première - fois, c’était il y a 35 ans, à la sortie du film. Autant dire qu’à cet âge, 14 ans, on attendait plutôt un nouveau Star Wars, un Spielberg ou « Le Diamant du Nil » (la suite de « A la Poursuite du Diamant Vert » !). Et finalement, c’est peut-être ce film qui est le plus resté dans les mémoires tant il a pris de la place, jusque dans le langage courant (« ici c’est petit, c’est moche et c’est tout ! »).
Parce que finalement, à ces âges, un (...) -
« Quatre Mouches de Velours Gris » de Dario Argento (1971)
22 décembre 2020, par Sébastien BourdonFly on a Windshield
L’ouverture du film se fait sur une batterie, ne sont d’abord filmés que les toms et les baguettes qui les malmènent. Puis tout le groupe s’engouffre dans le groove puissant du batteur.
Regarder ce célèbre giallo de Dario Argento relève ainsi plus du trip psychédélique que de la plongée dans l’effroi. Pour ce faire, même l’histoire va d’ailleurs user de personnages typiques de l’époque, c’est-à-dire de musiciens de rock, véritable obsession du réalisateur et de son (...) -
« La Planète des Vampires » de Mario Bava (1965)
13 décembre 2020, par Sébastien BourdonThe World is a Vampire
A la source d’Alien, même si Ridley Scott a tardé à le reconnaître, il y a ce film du spécialiste de l’effroi multicolore, l’italien Mario Bava. Seule incursion de ce dernier dans la science-fiction, ce film qu’il faut bien qualifier de série B penchant vers le Z, est en réalité une œuvre de pur enchantement.
Le pitch semble téléphoné, quand en réalité si souvent copié, il était précurseur : quelque part dans une lointaine galaxie, deux navettes spatiales se (...) -
« Le Chat » de Pierre Granier-Deferre (1971)
6 décembre 2020, par Sébastien BourdonCat Scratch Fever
Enfant, j’avais été particulièrement impressionné par la vision de ce film de Pierre Granier-Deferre, avec Simone Signoret et Jean Gabin. Film pour le moins sombre qui raconte l’histoire d’un vieux couple qui ne vit encore ensemble que pour se haïr, par ce tour étrange et pourtant commun que peut parfois prendre l’amour avec le temps qui passe.
Mais ce qui m’avait tant fasciné, et cette fascination perdure après l’avoir revu à un âge nettement plus avancé, c’est que (...)