Cinéma

Le Loup-garou de Gascogne
La longue séquence d’ouverture du film essaye de nous faire tout comprendre d’un coup : un virus transforme ceux qu’il frappe progressivement en animaux, obligeant à une cohabitation malaisée avec ces effrayants hybrides, selon un schéma éculé du rejet de l’autre.
Un père (Romain Duris) et son ado de fils (Paul Kirchner) font face à cette exacte problématique puisque la mère, hospitalisée en attente de placement dans un centre spécialisé du Sud-Ouest, est (…)

Autoportrait de l’artiste en déréliction
C’est l’histoire d’un type impossible : aux autres comme à lui-même. La promo du film a tenu à qualifier médicalement la pathologie dont souffrirait le protagoniste Marc Becker (Pierre Niney), double fictif de Michel Gondry : la bipolarité.
Être tout et son contraire, oui peut-être, mais être surtout sans cesse débordé par un soi contradictoire. Marc se réveille triste et l’après-midi il se sent manipulé.
Il n’a évidemment de réel ennemi que (…)

Barbie Première Dame
Restitution libre de la vie de Bernadette Chirac, le film se concentre sur sa vie de Première Dame, narrant pour l’essentiel la période présidentielle de son époux.
D’abord aussi revêche qu’effacée, dans un parcours typique du biopic à l’américaine (le film est produit par la Warner), Bernadette (Catherine Deneuve), aidée en cela d’un conseiller à l’efficacité inattendue (Denis Podalydes), va se révéler elle-même et au monde.
Se succèdent ainsi à l’écran dans un (…)

Elle et Lui
Comment arrive-t-on a exprimer tant de choses en jouant comme en-dessous des événements qui se produisent à l’écran ? C’est le petit miracle aussi renouvelé que maîtrisé des films d’Aki Kaurismäki.
C’est en effet toujours un spectacle fascinant que de contempler son petit théâtre tragi-comique en sourdine, comme si du décor au personnage tout était à l’unisson pour ne point prendre avec trop d’éclats la sinistralité dramatique de l’existence.
Personne ne s’énerve (…)

Le Bal de l’actrice
Anne (Léa Drucker), avocate spécialisée dans la protection de l’enfance, est mariée de longue date à Pierre (Olivier Rabourdin). Ils vivent dans une grande propriété, probablement à bonne distance de la capitale, tant cette existence transpire une vie provinciale cossue. Anne ne quitte jamais ses talons aiguilles et ses robes cintrées et ajustées, avec toujours un verre de Chablis à la main, quand Pierre carburerait plutôt au whisky japonais (cette prégnance de (…)

It’s a Forrest Fire
Cela débute comme un film d’horreur, deux jeunes hommes tombent en panne dans la forêt et tentent de rejoindre dans l’obscurité qui vient la demeure où ils vont loger.
En réalité, nous sommes plus proches de Jacques Rozier (toute la critique lettrée a parlé de Rohmer, frimons un peu avec un autre nom) que de Wes Craven.
Dans cette maison perdue au fond des bois, point de serial killer ni de Baba Yaga, mais un trio qui deviendra quatuor qui folâtre. L’un est venu (…)

True Lies
C’est un film dont il ne faut idéalement ne rien savoir avant de le voir. On va donc ici faire un effort et ne point trop en dire.
L’histoire est vraie et d’autant plus réaliste que les dialogues seraient la reproduction exacte des propos qu’ont échangé les protagonistes. En effet, s’agissant d’une interpellation à domicile menée par le FBI, tout était enregistré.
Un clou chassant l’autre, l’affaire Reality Winner nous avait échappé ou bien a été oubliée, noyée dans le flot (…)

Autopsie d’un Couple
Un matin froid d’hiver, le corps ensanglanté de Samuel (Samuel Theis) gît dans la neige, au pied de son chalet au-dessus de Grenoble. Son fils de onze ans, Daniel (Milo Machado Graner), de retour de promenade avec son chien, et bien que presque aveugle, réalise l’horreur et appelle sa mère Sandra (Sandra Hüller) au secours, qui descend immédiatement.
Ce drame frappe une famille d’intellectuels on ne peut plus occidentaux bourgeois lettrés, entre écriture de livres (…)

Voyage à Deux
Exilés sur la côte Ouest, deux new-yorkais, Marilla (Lauren Bacall) et Mike (Gregory Peck), font connaissance durant une nuit de fête californienne. Traitée en ellipse, l’homme reconstituera la soirée pour nous le lendemain, au fur et à mesure du recul de sa colossale gueule de bois, au moment des retrouvailles au bord de la piscine. Il ne s’est rien passé de franchement dramatique, ils ont écrit un article ensemble, le film jouant de l’argent qu’elle lui restitue comme (…)

Terrifié par anticipation et conviction, je n’ai jamais vu « L’exorciste » (1973) de William Friedkin (ni d’ailleurs « Massacre à la Tronçonneuse » (1974) de Tobe Hooper). J’ai acheté le teeshirt à mon fils aîné il y a quelques années de cela, mais je ne crois pas qu’il l’ait vu non plus. Les chiens ne font pas des chats, probablement.
Ceci dit, petit cinéphile et même au-delà, on a quand même été sacrément bluffé par « French Connection » (1971), et pas seulement pour sa fameuse course (…)