« Bernadette » de Léa Domenach

Restitution libre de la vie de Bernadette Chirac, le film se concentre sur sa vie de Première Dame, narrant pour l’essentiel la période présidentielle de son époux.

D’abord aussi revêche qu’effacée, dans un parcours typique du biopic à l’américaine (le film est produit par la Warner), Bernadette (Catherine Deneuve), aidée en cela d’un conseiller à l’efficacité inattendue (Denis Podalydes), va se révéler elle-même et au monde.

Se succèdent ainsi à l’écran dans un ordre chronologique d’où émergent des dates phares, de petites saynètes le plus souvent drôles et enlevées. Il semble même qu’à chaque péripétie est donnée la stricte même durée. On aurait presque pu faire du film un strip hebdomadaire dans le supplément week-end d’un grand quotidien.

Le film cultive quelques coquetteries de style - un chœur chantant notamment (déjà vu chez Woody Allen) - et prend de sacrées libertés avec l’histoire (mais il a l’élégance de nous prévenir en exergue), le privant de toute envergure analytique.

Mais surtout, si l’on s’amuse tout du long, cela manque, à l’exception des comédiens, tous remarquables, de cinéma.

Heureusement, il y a Catherine Deneuve, qui à elle seule, fait Septième Art à chaque apparition. Juste quelque soit le ton, de l’espièglerie au désespoir, sans jamais surjouer pour faire comique - elle y arrive sans effort - elle habite l’écran (mais c’est normal, c’est chez elle).

Dans une scène magnifique, elle ouvre des rideaux et apparaît à nous dans une nouvelle tenue qu’elle vient d’essayer. Et cette fois comme toujours, on se réjouit de voir ainsi surgir Catherine Deneuve.

Sébastien Bourdon