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Nice jewish boys play rock n’ roll

« Anvil - the story of Anvil » de Sacha Gervasi

vendredi 19 mars 2010, par Sébastien Bourdon

C’est l’histoire d’un vieux groupe de metal, d’un ramassis de quinquagénaires canadiens qui refusent de croire que leur histoire est terminée, que l’heure est passée...

Ce film, j’aurais voulu vous emmener tous le voir. Un dimanche soir, à 20 heures 15, point trop tôt, point trop tard, on se serait tous posés dans la salle, dans un dernier élan du week-end, avant la plongée dans la semaine. Vous auriez alors savouré avec moi le miracle de la vie, le miracle du rock n’ roll.

En réalité, même heureux d’être avec vous, je me serai rongé pendant tout le film. J’aurais eu peur de vos éventuelles réflexions, de votre déception, pire, de votre possible désintérêt. Ce film m’a touché, comme si ce qu’il évoquait relevait de mon intimité. Mais cette séance n’aurait pu avoir lieu, l’horaire que j’envisageais avait fait l’objet d’une déprogrammation dans notre bonne salle locale.

Alors, un mercredi à 18 heures 30, j’ai enfourché mon vélo, je me suis rué jusqu’à chez moi, j’ai attrapé mon fils aîné par la main et dans un soir de printemps qui se dessine, nous sommes allés tous les deux découvrir ANVIL, le film comme le groupe.

En entrant dans le cinéma, l’homme au guichet nous a souri et nous a dit « nous vous attendions ». Effectivement, à part mon fils et moi, il n’y avait strictement personne dans la grande salle. A quoi bon se ruiner dans un Home Cinéma quand on vit où j’habite, je vous le demande ?!

Le dernier DVD en date de Metallica - Français pour une nuit - a été tourné lors d’un concert dans les arènes de Nîmes l’été dernier. Pour arriver jusqu’à la scène, on les voit emprunter le couloir autrefois utilisé par les gladiateurs antiques. J’adore ça évidemment, rien ne me touche plus que ces images juste avant l’entrée sur scène, avec le grondement de la foule qui monte. Comme le disait Georges Clémenceau, le meilleur moment dans l’amour, c’est quand on monte les escaliers.

Il y a beaucoup de scènes comme celle-là dans The story of Anvil. Des bars de copains, aux salles vides, en passant par des clubs minables, nos quinquagénaires qui refusent de croire à la finitude des choses, longent des couloirs les amenant vers d’improbables, mais fortement désirés, publics. La vibration intacte, jamais abimée par la frustration et la rancœur, en dépit du temps qui passe et de la dure réalité.

Nos héros et leurs complices refusent la défaite, même s’ils en sont réduits à travailler sur des chantiers ou à livrer des repas dans les cantines, sous le regard aimant, mais un peu navrés de leurs familles aimantes. A-t-on d’ailleurs jamais mieux filmés des femmes, des mères et des sœurs de rockers ? Ces hommes avec leur passion délirante, continuent à les émouvoir, même si franchement, elles ont du en bouffer des couleuvres ces héroïnes du quotidien. C’est beau en fait l’amour.

Ce refus du renoncement avec le soutien de ceux qu’on aime, c’est formidable, c’est toute l’universalité de ce film.

Beware, be prepared, à 50 ans, je serai - enfin - une putain de rock star. Il n’est trop tard que si on le décide, voilà la leçon d’Anvil.

La nuit était tombée lorsque nous sommes sortis du cinéma. Un père et un fils rigolaient sur le trottoir en chantant Metal on Metal, se promettant d’acheter bien vite le disque.

Sébastien

P.S. 1 : j’ai déjà le DVD, commandé sur leur site, en zone 1 que je ne peux pas lire, mais dédicacé s’il vous plaît excusez du peu.

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