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Like a rainbow in the dark

lundi 17 mai 2010, par Sébastien Bourdon

Tout a commencé en 1991, par une journée ensoleillée au Quartier Latin. Une fouille rituelle et méthodique du bac à occasions de chez Gibert avait permis à mon acolyte Alain de dégotter Live Evil de Black Sabbath (1982). On avait ensuite dévoré un kebab (vieillir, c’est devenir incapable de simplement digérer un kebab) et on était rentré chez moi découvrir d’un coup Black Sabbath et Dio.

En effet, sur cet album, c’est Ronnie James Dio qui assure le poste de frontman du groupe. Après le départ d’Ozzy, le groupe avait recruté les talents de ce garçon, chanteur déjà renommé grâce à Rainbow notamment, considérant qu’il avait l’aura et le talent nécessaires pour pallier à cette immense défection. Bien leur en a pris, preuve largement faite après deux albums studios consécutifs devenus instantanément des classiques, puis le live ci-dessus évoqué.

Black Sabbath, de manière hérétique, fut donc découvert par mes services avec son deuxième vocaliste. De petite taille, mais grand chanteur. Et ma vie en a été changée.

Le 15 septembre 1992, nous allions les écouter à l’Elysée-Montmartre. A ce concert, nous avions retrouvé quelques camarades de faculté. Ce soir là des liens métalliques se sont tissés sur l’écheveau de la musique du Diable, liens qui, s’ils ont pu parfois se distendre, tiennent encore. Le 11 décembre de la même année, le même Alain m’offrait Live Evil.

Le temps a passé, il nous a amené au Hellfest en 2009 où Dio et les membres du Sabbath noir, de retour sur nos platines avec le très bon The Devil You Know, officièrent en majesté. Soirée bouleversante et sublime.

Et puis, alors que nous attendions John Zorn au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, la nouvelle est tombée, le cancer de l’estomac avait vaincu le roi des elfes et des dragons, Dio avait trépassé, âgé de 67 ans.

Un des meilleurs sites métalliques américains (Metal Sucks) décrivait l’évènement en ces termes : "I don’t believe that it would be hyperbole to say that this is the biggest loss the metal world has ever experienced.".

Au-delà d’une voix exceptionnelle, d’une grande humanité, le monsieur avait également tout simplement inventé le signe du Diable, invariablement pratiqué dans tout show métallique qui se respecte.

Pour les béotiens, la chanson avec la grenouille qui danse dans un jardin fantasmagorique, « Love is all », c’était lui aussi.

Car finalement, c’est surtout de ça dont nous parlait Dio, d’amour et de fantaisie.

« Thank you very much, you’ve been a wonderful audience »

Ronnie James Dio, à la fin du concert donné au Hellfest en 2009.

Sébastien Bourdon

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