Point Mort + Maudits + Tenace - Petit Bain, le 16 octobre 2025

Le Petit Bain étant sur une péniche, c’est la garantie d’une soirée fluviale et conviviale assurée.

Ce soir, le plateau est 100 % français, exposant à nos oreilles la richesse et l’éclectisme sonore de la scène metal contemporaine (sur la Seine, ce qui ne gâte rien).

Tenace est un trio et si on passe la voix de chat écorché et une guitare parfois un peu faiblarde, de belles attaques de basse et une vraie personnalité d’ensemble font plutôt passer le truc. Mais on est venu pour la suite, et on est impatient.

Quand on est Maudits, c’est pour la vie, c’est donc avec une délectation non feinte qu’on retrouve - en trio - nos athlètes du post doom atmosphérique.

On sait y faire chez ces garçons, mais progressivement, chacun des instruments prenant sa place, se déplaçant avec élégance au fur et à mesure de la composition, jetant au juste moment ses notes pour colorer la mélodie.

Puis l’ensemble se fait plus compact, les trois musiciens, extrêmement impliqués, se fondent dans la musique, partageant avec nous leur joie intime de jouer ensemble.

La petite heure s’est envolée trop vite, mais une fois de plus Maudits a conquis âmes et cœurs de sa musique si sensible.

Changement radical d’ambiance avec Point Mort, où la complexité des compositions le dispute à une force de frappe assez bluffante.

Le quintet à chanteuse pratique le « French chaotic popcore » et ne donne en effet ni dans la simplicité, ni dans l’éthéré (à de très rares passages près). Ils sont sauvages, mais pour mettre en place leur architecture musicale alambiquée, il faut une sacrée maîtrise des instruments et du collectif.

Cette nécessaire rigueur n’en est pas pour autant austère et grâce soit notamment rendue à leur exceptionnelle vocaliste - Sam Pillay - qui donne chair et sang à l’édifice.

Chantant et hurlant sur tous les tons, elle arpente le terrain avec une vivacité de Diable surgi d’une boîte.

Lorsque les lumières se rallument, la joie règne à bord et c’est le sourire aux lèvres qu’on quitte le navire.

Sébastien Bourdon