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Maudits - « In Situ »
lundi 17 novembre 2025, par
Avec l’enthousiasme discographique qui fut le mien lors de la sortie du premier LP éponyme de Maudits, naquit ensuite une petite frustration de ne pas les voir très vite sur scène, ce qui s’est bien arrangé ensuite.
Comme me l’a dit un ami, « les mecs de Maudits, à mon avis, ils te voient plus souvent que leur mère ».
Le risque d’être en manque de matière nouvelle régulière s’est également estompé, parce qu’après quelques EP de qualité, le groupe se met à enchaîner les longs : « Précipice » est tout juste sorti l’an passé, et encore très présent sur nos platines, que voilà - déjà - « In Situ ».
Si le précédent disque était une œuvre dense et massive, presque d’un seul tenant, le nouvel opus semble plus ouvert aux possibilités musicales.
Mille petites choses justifient cette sensation : entre autres l’intégration officielle du violoncelliste bouclé Raphaël Verguin, deux morceaux avec des vocalises (une fille et un garçon)… le tout offrant une variation d’atmosphères révélant un corpus, certes moins dense, mais toujours aussi sensoriel et sensible.
Bien sûr, nos camarades ne sont toujours pas là pour vanter la vie à la plage sous les cocotiers, mais impossible de ne pas sentir comme un relatif pas de côté dans cet album.
Si l’on peut ici toujours exulter dans la sublimation du désespoir, il n’est finalement pas interdit de s’accorder un peu de douceur entre les larmes (« In Situ », « Roads » reprise de Portishead), voire de s’offrir de sacrées montées en puissance (« Fall Over », « Lev Ken »).
Si la neurasthénie créative accompagne donc toujours la musique, ces envolées portées par la batterie aussi subtile qu’assassine de Christophe Hiegel font leur petit effet et ont déjà fait leur preuve scéniquement (après avoir brûlé une médiathèque, ils ont coulé une péniche).
Vivement demain, même si aujourd’hui est déjà assez formidable.
Sébastien Bourdon