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Attila Csihar et Iggor Cavalera + Verset Zero - Mains d’Oeuvres, le 6 novembre 2025
samedi 8 novembre 2025, par
Black Celebration
On a beau avoir traîné ses guêtres dans le milieu depuis un moment, à peine entré dans la salle, manquer de se cogner contre la vedette de la soirée, l’ex batteur et fondateur de Sepultura, ça fait un choc (d’ailleurs je lui ai dit).
Ouverture du bal avec Verset Zero, un type tout seul qui crie sur des sons, ça avait l’air bien, sombre et oppressant comme on aime, mais une opportunité - rare - de longuement bavarder avec Neige du groupe Alcest ne se refusait pas.
À quoi allait bien pouvoir ressembler ensuite le duo des légendes, on avait hâte de le savoir. Rappelons que l’on parle tout de même d’un des pères du black metal, Attila, acoquiné pour l’occasion avec Iggor, percussionniste légendaire du thrash metal brésilien.
Maquillés comme il se doit pour le genre, les deux artistes produisent derrière leurs machines des nappes sonores obsédantes, dont on ne sait si elles sont l’œuvre de l’âge industriel ou bien de cauchemars millénaires.
Sur cette chape de plomb fondu, Attila pose grognements, geignements, chuchotements,… toute la palette possible de sonorités inquiétantes imaginables.
On ne saisit pas forcément ce qui se passe sur la scène, mais on se fait happer, se demandant où on nous emmène, mais n’y allant certainement pas à reculons.
Évidemment, après avoir chatouillé un gong, Iggor Cavalera s’installe enfin derrière une batterie, emmenant le concert vers cet ailleurs percutant qui est le sien (et le nôtre, conséquemment).
Entrez dans la transe, voyez comme on s’y sent investi et habité.
Lorsque finalement la promenade dans les limbes a cessé, que le Horla nous a lâchés, on s’est sentis sacrément vernis d’avoir assisté à un tel événement.
Il faut dire que le lieu était assez improbable pour des types de ce calibre, et la messe noire était belle, acte de foi en la musique.
Pour un peu, on serait allé brûler une église avant de rentrer, mais on a préféré s’attarder sur place à bavarder avec la merveilleuse population réunie ce soir là.
Sébastien Bourdon