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Agriculture + Machukha - Point Éphémère, le 16 septembre 2025

mercredi 17 septembre 2025, par Sébastien Bourdon

Ferme Urbaine

Dans un long silence, les cinq musiciens de Matuchkha prennent place, ce calme s’éternise un peu du fait de « technical issues », mais le moins qu’on puisse dire est qu’une fois parti, ça déménage.

Très vite pourtant, la furie laisse place à des atmosphères éthérées aux rythmiques d’abord imperceptibles, montant progressivement, tribales et tendues. Ces longues plages flirtent avec le free jazz et s’y glisse même un saxophone. Et soudainement, à nouveau, le ciel se déchire et une rage inextinguible envahit la musique.

Petite pause avant d’embrayer sur les stars de la soirée, Agriculture, créateurs du black metal dit « extatique », « inspired by the glory of the ocean ».

Le quatuor est originaire de Californie, région effectivement plus connue pour le surf que pour les corpse paint, n’empêche que ces quatre là vont retourner la salle et notre âme au passage.

On relève tout de suite à quel point leur assemblage est hétéroclite : le batteur Kern joue sur une Ludwig pailletée et se distingue par de copieuses rouflaquettes ; à droite de la scène, Dan, guitariste chauve avec une barbe de mollah hurle comme les possédés du Grand Nord, mais peut tout aussi bien pousser la chansonnette comme un Elliot Smith folk ; Leah, la bassiste au look d’étudiante à frange renfrognée extirpe de son instrument des sonorités dignes d’un Cliff Burton tout en vociférant ou chuchotant, c’est selon ; et enfin, Richard, guitariste soliste type archange blond, tricote de la note comme sur le Sunset Strip de Los Angeles dans les années 80.

Ce qui est certain c’est que pas l’un d’entre eux n’a le look pour aller brûler des églises entre deux concerts. En revanche, pour ce qui est de produire une musique aussi libre qu’inventive, ils sont à leur affaire.

Avec un swing bien particulier et une écriture brûlante, le groupe flirte autour de la brutalité norvégienne, la secoue et la malaxe, y ajoutant groove, free-jazz ou folk, avec dextérité et énergie.

Ce fut donc un sacré voyage, il fallait s’accrocher dans la tempête, mais c’était si bon. Nous étions évidemment extatiques en sortant, et à les entendre, eux aussi.

Sébastien Bourdon

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