Accueil > Francais > Musique > Nailed to Obscurity + Yoth Iria + Oak, Ash and Thorn - Backstage by the (…)

Nailed to Obscurity + Yoth Iria + Oak, Ash and Thorn - Backstage by the Mill, le 26 novembre 2025

jeudi 27 novembre 2025, par Sébastien Bourdon

Communauté du Charbon et de l’Acier

Ventre affamé n’a pas d’oreilles, on manque donc la première partie. Il faisait en effet trop frisquet pour ne pas préalablement dévorer quelques zakouskis, en buvant un vin jeune du Sud-ouest.

La salle est planquée derrière une porte dérobée au fond d’un bar, évoquant un lieu secret où se soustraire au monde : voilà qui se prête bien au genre développé ce soir.

On n’est pas nombreux, c’est regrettable, mais ces groupes qui jouent devant une foule clairsemée comme si le monde leur appartenait, c’est toujours merveilleux.

Yoth Iria a beau venir d’Athènes, ils savent patiner sur la glace comme dans le true black norvégien.

Le groupe enchaîne riffs surpuissants et mélodiques sur une nappe tendue de groove incessant, et on se retrouve vite à hocher la tête et à agiter les bras sans répit. Pour un peu on se serait même mis au sirtaki.

Chaleureusement, leur leader - le visage maquillé de noir et blanc comme l’exige le genre - ne cesse de descendre dans notre assemblée pour nous claquer des câlins virils, le côté méditerranéen du bonhomme probablement.

A la fin du set, surgit sur la scène une diablesse court vêtue aux yeux rouges, distillant de ses danses lascives un érotisme morbide inquiétant, achevant de convaincre une assemblée légitimement enthousiaste.

Les suivants sont allemands, Nailed to Obscurity, et force est de constater que l’urgence hellène fait ici place à quelque chose de plus martial (si on doit rester dans le cliché géographique).

Le chanteur enchaîne voix claire et growl avec une aisance déconcertante, et le groupe joue aussi propre qu’il est possible de l’imaginer. On dirait qu’ils fabriquent sous nos yeux une berline estampillée Deutsche Qualität.

Pas grand chose à redire donc à l’efficacité complexe de leurs compositions, mais après l’âpre musicalité des grecs, ces tenants d’une bonne notation à l’agence Fitch semblent désespérément lisses.

Cette histoire a donc mieux commencé qu’elle n’a fini, n’empêche qu’été comme hiver, c’est une bénédiction que ces soirées où se retrouvent les amateurs éclairés de l’obscur.

Sébastien Bourdon