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How does it feel to be alive ?!

Metallica en concert

lundi 6 avril 2009, par Sébastien Bourdon

Metallica says "See ya"... Un concert hors du commun !

Jeudi matin, j’emmène mon fils cadet à la garderie et tout à coup ce dernier se met à entonner de manière tonitruante dans la rue « Master ! Master !! ». Le lendemain matin, en feuilletant le programme acquis la veille, il déclare « Oulà, c’est du beau concert ça ! ».

Je ne compte pas, je ne compte plus, mais jeudi soir, le compteur concerts de Metallica de votre serviteur affichait à mon avis un truc du genre 7ème ou 8ème. Mais on parle de choses éminemment sérieuses là : Metallica est en ville, donc j’en suis. Je les ai vus en hippodrome, à Bercy et même à l’Elysée-Montmartre en concert privé. Cette dernière soirée de 1997 constitue d’ailleurs le titre de gloire de ma carrière de mélomane brutal. C’est un truc qui peut compenser, je ne sais pas moi, un célibat long et douloureux, comme un signe du Tout-Puissant qui me dirait « hey mec, au fait, j’existe ».

A propos des mêmes Metallica, j’avais écrit à Hard Rock Magazine (sur l’album Load, pour le défendre, les fans s’étant parfois sentis trahis par les orientations musicales de cet opus), et c’est la seule fois où j’ai été publié. C’était une heure de gloire presque similaire à celle que j’ai connu lorsque j’ai gagné, bien longtemps avant, un jeu-concours dans le journal « Tintin » qui m’a valu un exemplaire du « Chlorophylle et les Rats Noirs » de Macherot. Mais je me disperse.

Chose sérieuse donc je disais, ce qui m’a valu, nonobstant mes occupations professionnelles, de déguerpir de mon office à 16 heures, pour être devant Bercy à 16 h 30 avec frère et camarades afin d’être placé au mieux. Et croyez moi, chers lecteurs, nous n’étions pas seuls ! Une foule compacte se pressait déjà devant les portes encore fermées de l’arène. Soleil de printemps, habituelle ambiance bon enfant qui ont fait passer cette attente comprimée comme un moment de bonne humeur.

Sitôt dans la salle, face à la scène centrale, nous bloquons les - bonnes - places nécessaires à notre équipe (10 personnes quand même, le triptyque « friends, family and music » vanté par James Hetfield) et partons à la chasse au carton bières-sandwichs pour tenir l’attente (2 heures avant le 1er set quand même). Bonne nouvelle, on sert maintenant d’excellents hot-dogs à Bercy, j’en ai pris deux, je suis trop un fou.

Premier groupe à ouvrir les hostilités The Sword : jeunes aux cheveux longs, enfants de Black Sabbath, stoner de bon ton. Le problème est qu’ils furent desservis par un son quelque peu brouillon. J’ai même mis un moment avant de découvrir qu’il n’y avait pas que de la basse et de la batterie dans leur musique mais également de la guitare (si, si, deux même). Leur batteur justement, n’était pas d’une grande subtilité et fut remplacé pour le dernier morceau par... Lars Ulrich en personne (ci-devant batteur de Metallica, pour les néophytes). Et là, croyez-moi, ça a groové un peu plus méchamment et le public fut tout de suite plus réactif. Ulrich, petit chien fou du metal, est quand même un grand monsieur et je connais peu de membres de groupe de cette ampleur qui vont taper le bœuf avec leur 1ère partie. La classe un peu quand même...

Second groupe : du plus lourd et du moins jeune avec Machine Head. Dernière fois que je les ai vus, c’était au Zénith, le 2 juin 1995 pour un « Festival de la Rage » qui suivait un formidable 1er album Burn My Eyes, avec un single impeccable « Davidian » (comme la secte). Ensuite, j’ai arrêté de suivre, le niveau baissant par trop pour mes exigences (errements artistiques du fait de la tendance un peu trop putassière du leader Rob Flynn à naviguer entre les courants au gré des modes du genre). Là, j’ai trouvé ça bruyant, mais le son épouvantable n’a certainement pas aidé. Mais quand même, ils ont joué « Davidian » ce qui m’a permis de hurler comme il y a presque quinze ans : « Let freedom ring with a shotgun blast » !!!!

Puis vint Metallica. J’avoue, j’ai eu les larmes aux yeux quand les lumières se sont éteintes totalement et que la musique du Bon, la Brute et le Truand (« Ecstasy of Gold ») a envahi les enceintes. Puis dans l’obscurité, ont résonné les battements de cœur du « That was just your life », battements vite couverts par les applaudissements et la clameur démente de la foule. La messe n’est pas dite, mais bon Dieu, elle a commencé.

Il va s’ensuivre un show généreux et impeccable avec une set-list proprement démente. Metallica ne joue jamais deux fois la même soirée et c’est une de leurs grandes élégances. Ils ne s’en vantent pas, ils constatent juste qu’une tournée où l’on jouerait tous les soirs la même chose serait d’un ennui abyssal (ce qu’a fait AC/DC lors de leur dernière tournée, jouant invariablement les mêmes morceaux et dans le même ordre).

Le dernier et somptueux album Death Magnetic a brillamment passé l’épreuve du live : les rythmiques de ce disque sont proprement sidérantes (« Broken, Beat & Scarred ») et les solis - abandonnés sur le précédent opus « St Anger », disque par ailleurs totalement oublié ce soir - touchent au sublime (« The Day That Never Comes » et surtout « All Nightmare Long » qui m’a séché sur place).

Pendant tout le concert, je me répétais, comme un leitmotiv un peu idiot de rocker de base, « Mon Dieu, ça envoie ». Je m’étais d’ailleurs juré de ne pas l’écrire, mais là je ne vois toujours pas autre chose pour caractériser cette sensation continue.

Evidemment, figurent toujours au programme quelques incontournables : « Master of Puppets », « Enter Sandman », « One », « Nothing Else Matters » (dont je me passerai personnellement et que j’aurais volontiers échangé contre « Welcome Home (Sanatorium) ») et évidemment « Seek and Destroy ». Ce dernier titre extrait du délicat chef d’oeuvre Kill ‘em All fut joué dans un Bercy entièrement rallumé avec projection de ballons (!?). Des ballons noirs certes, mais des ballons pendant un concert de Metallica, ce fut surprenant, voire incongru.

Le reste fut pêché ça et là au gré d’une discographie assez riche : le brutal « Fight Fire With Fire » (extrait de Ride The Lightning, album écarté la veille au grand scandale de certains) ou le superbe, et pour le coup vraiment inattendu, « Bleeding Me » (extrait de Load).

Mention spéciale à « Sad But True », dont la lourdeur est toujours imparable. Plus heavy que ce riff, ce n’est pas possible. La foule toute entière dresse un poing rageur et embarque avec le groupe sur des « hey, hey » hallucinés. On devrait jouer ça dans les enterrements. Mort OK, mais en attendant on a vécu.

Au moment du rappel, le chanteur de Saxon a été invité à rejoindre le groupe sur scène pour entonner un titre de son groupe « Motorcycle Man ». Comme l’a rappelé Hetfield, Metallica avait ouvert pour Saxon à leurs débuts. Toute l’élégance de Metallica est là, jammer avec les nouveaux comme avec les anciens, poursuivre l’histoire avec enthousiasme et fraîcheur.

Et comme toujours, deux heures et demie sans accalmie. Ce groupe donne, ne truque pas et sollicite sans cesse notre participation, estimant à juste titre qu’elle est indéfectiblement liée à la leur. On en sort rincé, content comme si on avait donné soi-même un concert. Bilan : nous n’avions plus de voix ce matin ce qui fait que les enfants n’avaient pas l’air très affolés par nos demandes véhémentes d’accélération de petit-déjeuner parce que là « on part dans cinq minutes !!! ».

Extatique que j’étais, j’ai laissé une fortune en tee-shirts, évidemment. C’est vrai quoi, l’été approche...

Sébastien

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