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Violent and Funky

vendredi 25 juin 2010, par Sébastien Bourdon

L’autre jour, de ma lecture des « Mémoires d’un touriste » de Stendhal, j’ai extrait cette phrase : « Je n’ai pas eu le temps d’aller à Clisson, dont bien me fâche ; on m’assure que le site est charmant ». C’était sûrement vrai, ça l’est encore à certains égards, mais le joyau médiéval qu’est cette bourgade a subi depuis les outrages de la fin du XXème siècle : il est, comme tant d’autres villes françaises, cerné d’une zone artisanale sinistre et de pléthore de pavillons moches.

De nôtre côté, nous étions réfugiés dans un gîte au bord d’une rivière, la Sèvre Nantaise, au sein d’un havre de paix propice à la respiration nécessaire avant le plongeon dans la fournaise métallique. Nous avions pour cette virée constitué une belle équipe, avec des titulaires - et des remplaçants - tous d’excellente qualité.

Le jeudi soir, nous optons pour un dîner dans un Clisson pluvieux. Cela constituera notre seul vrai dîner du séjour, le reste étant constitué de junk-food – parfois bio ! – sur le site du festival. Ensuite, après une bonne nuit de sommeil, des courses au Super U local, le reste de matinée est fait de temps pour lire et rire (précieux), pour partir en début d’après-midi pour le Hellfest. A peine les portes passées, le sol foulé, je me dis, nous voilà de retour à la maison.

A titre informatif, les festivités commençaient dès 10 heures 30, mais la perspective de passer cette fois les trois jours complets du festival nous a fait avoir des ambitions parfois modestes et un sens du nécessaire sacrifice. Je commençais donc à 14 heures 30 par Ghost Brigade dans la Terrorizer Tent. J’ai trouvé ça très bien, planant avec des passages un peu plus enlevés, mais en même temps, rien que d’être là, je suis drôlement content.

Ensuite, je flâne dans l’Extreme Market, à la recherche des tee-shirts qui feront la joie de ma famille, de mes fils en particulier (l’aîné aura pendant ce temps de son côté dévalisé avec sa mère le merchandising AC/DC au Stade de France). Cette année, l’espace commercial a été agrandi et c’est un pays de cocagne pour le métalleux qui se déploie sous deux tentes et de multiples petites échoppes. C’est bien simple, j’ai envie de tout acheter.

Mais, l’heure est venue pour le premier concert sérieux et attendu du jour : les Deftones sur la Mainstage 1. Groupe aujourd’hui encore un peu hâtivement qualifié de néo-metal (pour les néophytes, tendance métallique qui a été jeune et qui a vieilli très vite, don’t believe the hype donc). Je suis assez enthousiaste sur leur dernier album Diamond Eyes et donc ravi de les revoir après tant d’années. Le chanteur, Chino Moreno, a maigri et porte une chemise vichy rose comme s’il sortait du bureau, ça détonne un peu dans l’ambiance du moment, heureusement pour sa crédibilité, elle sera vite détrempée de sueur. Dans des conditions pas forcément évidentes - jouer en plein jour devant une audience qui ne lui est pas forcément acquise - nous constaterons que Chino et les siens embarqueront le public. Le chanteur ira d’ailleurs jusqu’à rejoindre la fosse pour y chanter, ce qui ne manque pas d’allure. Tout cela commence fort bien.

Premières retrouvailles impromptues du festival lors de ce concert : deux de mes cousins nous sautent sur le dos, tout à la joie de cette journée riche en groupes de leur génération. Les rencontres affectives se multiplieront au Hellfest (copains de fac, rencontres de concerts passés etc.), ajoutant encore à l’émotion.

Nous passons ensuite à Infectious Groove, groupe mythique de funk metal californien, mené par le leader de Suicidal Tendencies, le sémillant Mike Muir. Leur prestation va rapidement transformer les pâturages de Clisson en trottoirs de

Venice Beach. Je les ai vus un sacré paquet de fois dans les années 90, et il ne reste plus grand monde des musiciens de l’époque, mais la relève est brillante et déverse une sacrée énergie sur un public affamé. Ça saute dans tous les sens, ce concert constituera un des moments les plus festifs du festival.

A la fin du set, Mike Clark, le guitariste de Suicidal Tendencies monte sur scène pour jouer quelque titres (notamment une reprise du « Immigrant Song » de Led Zeppelin) et surtout le morceau emblématique de Suicidal : l’éponyme « Suicidal Tendencies ». A la fin du morceau, poursuivant une tradition, Mike Muir invite les spectateurs à monter sur scène. Très vite, débordant les videurs, la foule franchit les barrières et escalade en masse la scène. Votre serviteur est pris d’un accès de fanatisme aigu et de ses petits bras musclés traverse la foule pour voir lui aussi le Hellfest de la scène. J’arrive devant la barrière, littéralement écrasé, sans espace pour la franchir. Deux types se proposent de m’aider et avec un enthousiasme un chouia débordant, ils me projettent littéralement en l’air. Je m’écrase sur l’herbe de l’autre côté, y laissant un bout de coude et de genou et perdant le contenu mon sac à dos. Je me ramasse, ainsi que mes affaires, et entreprend d’escalader jusqu’à la scène. Une fois là-haut, avec la joie de l’alpiniste qui a enfin grimpé le Mont-Blanc, je prends quelques clichés, me mêle à la foule et danse comme un crétin.

Je finis par redescendre, joyeux et éraflé comme un petit garçon qui revient du parc. Avoir été incapable de faire ça à 20 ans, et s’y retrouver à presque 40, c’est un peu pathétique, mais bon. Cette expérience m’a également fait plonger dans le 21ème siècle puisque l’on peut me voir à plusieurs reprises sur You Tube.

Le ton se durcit ensuite avec la prestation de Sepultura. Le combo brésilien a un peu perdu de sa magie avec les départs successifs des frères Cavalera (Max, guitare et euh, chant – Igor, batterie) et sa discographie récente s’essouffle quelque peu. C’est fort regrettable, car Chaos AD et Roots, albums publiés avec la formation originale restent d’incontournables disques de chevet (même s’ils ne poussent pas à l’endormissement). Bref, je demande à voir.

Cette prestation s’avérera finalement excellente. Le frontman Derrick Greene (surnommé Predator, son physique n’étant pas sans évoquer ce délicat personnage cinématographique) a une bonne voix et une présence indiscutable. Mais surtout, le guitariste Andreas Kisser reste fabuleux et nous lui avons décerné à l’unanimité le prix du plus gros son de guitare du festival, ce qui au Hellfest, n’est pas un diplôme négligeable. Le répertoire récent du groupe ne s’est ainsi finalement pas révélé sans saveur (« Convicted » notamment) et les classiques (de « Troops of doom » à « Refuse/Resist ») produisirent l’effet escompté (tout le monde saute dans tous les sens).

Ce concert achevé, commençait sur la scène annexe la prestation de Arch Enemy, groupe cher au cœur de mon fils aîné. Emmené par une blonde à la voix gutturale, ce groupe sert une musique brutale, mais assez lisse et je dois dire que je n’ai pas été plus emballé par leur prestation live que par leur discographie. Mais il est important n’est-ce pas que les enfants se défassent de l’influence de leurs parents pour se forger leurs propres goûts…

Suivait ensuite Fear Factory, groupe de metal industriel qui ne m’a pas plus touché ce soir là que le 2 juin 1995 à Paris. J’adore la voix de Burton C. Bell, mais la musique de son groupe m’ennuie. En plus, j’ai trouvé que si le set était délivré de manière très professionnelle, ce fut sans conviction réelle. Il est franchement regrettable que ce chanteur n’ait jamais poursuivi l’unique, mais remarquable, expérience discographique qu’il avait tenté avec le bassiste de Black Sabbath, Geezer Butler (GZR Plastic Planet 1995).

Quelques uns d’entre nous, alors qu’il est déjà minuit passé, décident de rejoindre nos pénates et de manquer ainsi le set de Biohazard, groupe que j’adore mais que j’ai vu souvent (jusqu’à Boston !). Il nous apparaît raisonnable de garder des forces, au regard des deux jours de musique extrême encore à venir. Mais voilà, il sera écrit qu’un jour, je suis parti me coucher avant un concert de Biohazard…

Le lendemain matin, ceux qui sont restés jusqu’au bout nous ont dit que nous avions raté quelque chose, mais certains semblent y avoir laissé au passage quand même une partie des forces nécessaires à la poursuite de nos aventures. Nécessaire remise en condition avant le retour à Clisson : yoga, assouplissements, étirements, copieux petit-déjeuner, pause lecture.

Le temps est un peu aléatoire, il a même un peu plu le matin, mais ce ciel menaçant ne se maintiendra pas (je tue un peu le suspens là, mais bon, je n’écris pas pour vous parler de la pluie et du beau temps). Nous débarquons en plein set de Y & T, bon gros rock US un peu daté, avec force ballades et solo de guitares, mais l’ensemble est efficace et sans prétention. Je ne connaissais pas et je dois dire que ça m’a bien plus tout en constituant une excellente mise en jambe.

Count Raven et Ratt ayant fait faux bond, on se disperse un peu, on retrouve des gens, on boit des coups. C’est ainsi que je tombe sur ceux à cause de qui je suis là, mes copains d’école, de la primaire au lycée, perdus de vue depuis. On tombe dans les bras l’un de l’autre, on se souvient des vinyls de Kiss et d’AC/DC dans la chambre du grand frère, de la fresque Iron Maiden que l’on avait conçue et accrochée au mur de la cave de mes grands-parents pour la boum que j’y avais organisée.

Après ces émotions, quoi de mieux qu’une rencontre avec Anvil, groupe que je ne connaissais que par le film The story of Anvil, déjà vanté sur ces lignes. Ces types sont tellement contents d’être là que c’en est extrêmement communicatif, mais bon, le niveau déployé permet quand même de comprendre un peu pourquoi ils ne sont jamais sortis de la deuxième division métallique. Leur prestation restera toutefois un moment extrêmement chaleureux et sympathique. Et puis « Metal on Metal » est un excellent hymne pour le Hellfest, il nous trottera dans la tête jusqu’à la fin.

On enquille directement avec les australiens d’Airbourne, habitués du Hellfest. Je ne les avais jamais vus, et j’étais donc curieux d’assister à leur prestation, leur réputation scénique les ayant largement précédés. Le groupe, un peu des bûcherons quand même, se distingue par un leader impressionnant, le chanteur et guitariste Joël O’Keeffe. Ce garçon déploie sur la grande scène une énergie hallucinante, jouant comme si c’était la dernière fois. Il va même jusqu’à escalader la structure scénique avec sa guitare dans le dos, au péril de sa vie, pour aller jouer de la guitare tout là-haut, sans aucune sécurité. Du vrai « air guitar » en somme. Le problème est que je ne crois pas que ces petits jeunes sauveront le rock n’ roll pour autant, car les compositions ne suivent pas vraiment. C’est sympathique, mais ça n’effleure pas n’importe quel titre de « Let there be rock » (AC/DC).

Slash et son groupe du moment me donneront une impression similaire. Le problème est que c’est à sa propre carrière passée que l’on mesure sa prestation. Comment un garçon qui a joué dans un des groupes les plus importants de l’histoire du rock n’ roll, Guns n’ Roses, peut-il se contenter aujourd’hui de si peu. Il a un chanteur qui chante bien mais qui n’exprime pas la moindre rage, un honnête de groupe de rock duquel n’émerge aucune personnalité, humaine ou musicale, et un show réglé dont ne ressortent évidemment que les titres de son glorieux passé. Alors évidemment, entendre en concert « Night train », « Sweet child o’ mine » ou « Civil War », c’est sublime, mais je pense qu’il serait raisonnable maintenant de rappeler Axl Rose ou alors de s’associer à d’autres génies et/ou compositeurs.

Tout ça nous amène à l’heure du dîner, je ne me souviens plus de ce que j’ai mangé, mais c’était sans doute une crêpe/une tortilla/un sandwich bougnat/un hot-dog, arrosé de bière/cidre/coca. Soyons clairs, la seule chose que je ne regrette pas de mon week-end, c’est ce que j’ai mangé (à part les délicieuses saucisses alsaciennes du Super U qui firent l’ordinaire de nos brunchs au gîte).

20 heures 50, et c’est la deuxième sérieuse baffe du week-end : Twisted Sister. J’avoue humblement, je ne connaissais pas vraiment, imaginant un groupe un peu daté, très 80’s avec leurs maquillages outranciers (voire hideux). Je craignais de trouver ça vulgaire en somme. Il n’en fut rien. Le ton fut donné dès avant l’entrée en scène, la sono diffusait Dio chantant « The man on the silver mountain » (Rainbow), enfin un hommage à notre cher disparu, comme prélude à un concert tout ce qu’il y a de plus élégant et généreux.

Le groupe est entré sur scène démaquillé, vêtu simplement, mais dès les premières mesures, le ton est donné, il s’agit d’embarquer le public dans la furie rock n’ roll déployée par leur charismatique leader Dee Snider. J’ai découvert des hymnes et me les suis appropriés dès la première écoute, impossible de s’imaginer résister à « You can’t stop rock n’ roll » ou « We’re not gonna take it » (j’ai encore ce dernier titre dans la tête une semaine après). La participation du public est maximale, c’est proprement fou.

Dans ce set d’une heure dix, le groupe trouvera quand même le temps de se fendre d’une reprise sublime de Rainbow « Long Live Rock n’ Roll » en souvenir de leur ami Ronnie James Dio. Dee Snider évoquera préalablement le souvenir de cet immense chanteur en prenant même la précaution de faire venir quelqu’un pour traduire ses propos en français au public. La classe tout du long. Il me faut tous leurs disques.

Il n’y aura ensuite plus de pause jusqu’à nos lits, tout de suite, changement de genre avec Immortal, délicat groupe de black metal norvégien. Je suis un peu crevé après la prestation des Twisted Sister mais le rouleau compresseur norvégien m’entraînera quand même. Leur musique ressort comme l’évocation d’une nature indomptée et toute puissante, de forces obscures, et on peut dire que ces ambiances sont parfaitement restituées sur disque, comme sur scène (mais pas sans humour quand même).

Pour conclure cette belle journée, Alice Cooper. Détail amusant, avant son arrivée, la sono diffuse « Thriller » de Michael Jackson, chanson qui sera donc entonnée en chœur par la foule des métalleux.

On passe là à un pur show à l’américaine, réglé comme du papier à musique (justement). Les musiciens sont d’honnêtes artisans et la scénographie Grand guignol est très drôle. Alice subit ainsi, selon les titres, toutes sortes de supplices et morts violentes (camisole de force, guillotine, pendaison, Vierge de fer, empoisonnement…) généralement administrées par une infirmière sexy (sa propre fille dans la vraie vie, Calico Cooper) que l’on croirait sortie d’un film de Tim Burton.

Peu de place fut laissée à l’improvisation, mais Alice Cooper a un répertoire d’une richesse et d’une variété inouïe (« No more Mr Nice Guy », « School’s Out », « Feed my Frankenstein », « Only Women Bleed » et autre « I never cry ») et nous ne saurions bouder notre plaisir devant ce spectacle total (on a même renoncé à aller écouter les Fields of The Nephilim). Alice Cooper confirme tout le bien qu’il faut penser parfois des vieux rockers.

Au dodo, le corps moulu, mais l’enthousiasme toujours intact avant le dernier jour. L’année prochaine, on emmène un ostéopathe (et un ORL).

On se réveille un peu rouillé et là encore, c’est en cours de route que nous rejoignons Clisson à l’heure du goûter. La journée est sous le signe du stoner et nous commençons donc avec Yawning Man sous la Terrorizer Tent, trio instrumental mené par un ancien batteur de Kyuss (Alfredo Hernandez). Leur set relèvera de l’escroquerie, ils ont eu l’air de jouer comme si on n’était pas là une musique presque soporifique. Je quitte la tente, retrouve quelques amis et écoute d’une oreille distraite le Devin Townsend Project.

Je retourne ensuite sous la tente pour écouter Mondo Generator, le groupe de Nick Oliveri, l’ancien bassiste de Kyuss et Queens Of The Stone Age. On repasse là à du beaucoup plus solide, c’est brutal, presque punk, avec un fond de stoner. L’agitation est sévère et je ne me risque pas vers les premiers rangs, même en étant très enthousiaste. Excellent concert d’autant qu’il a joué des titres de ses anciens groupes.

A la pause, j’entendrai des bribes de Stonesour sur la Mainstage 1, groupe particulièrement mauvais avec un chanteur qui dit « fuck » tous les deux mots pour faire rebelle. Le côté vaguement brutal avec des élans sirupeux pour plaire aux radios américaines est insoutenable. A fuir, ce que je fis.

Retour sous la tente pour Brant Bjork and the Bros, groupe de l’un des batteurs de feu Kyuss (groupe légendaire disparu qui éclaire comme un phare cette journée). Des fûts, Brant Bjork est passé au chant et à la guitare. Tout cela est sympathique, mais il y a un peu de trop d’auto-indulgence chez cet ancien batteur : il ne chante pas très bien et son jeu de guitare est assez pauvre en fait. C’est dommage parce que c’est particulièrement cool et groovy (je cherche désespérément du français là, mais je n’en trouve point).

Bertrand et moi partons avant la fin, s’asseoir dans l’herbe et deviser. En chemin, nous croisons le désormais célèbre député-maire métal, Patrick Roy (PS). Depuis que je l’ai croisé au concert de Mastodon et que nous y avions discuté, son assistante parlementaire me tient informé de ses interventions à l’Assemblée nationale, du moins quand elles concernent la musique chère à nos cœurs. Je lui glisse que durant ce week-end, nous avons pu constater que, nonobstant le mal qui avait été dit du heavy metal, on se tient quand même beaucoup mieux au Hellfest que dans le monde du football. Il m’approuve franchement (dans une interview au Monde, il déclarera qu’il considère comme bien moins dangereux pour un enfant d’aller au Hellfest que de se rendre à un match de football).

Sur la Mainstage 2, les thrashers d’Exodus délivrent un set furieux. Dans le soleil couchant s’illumine un nuage de poussière qui vole au dessus de la foule, provoqué par les mosh-pits, circle pits et autres wall of death. C’est sévère, mais de loin, les fesses dans l’herbe, ça ne nuit pas à la conversation. Nous nous accordons pour dire que ce festival nous fait retrouver les sensations que Noël procure à l’enfance. On attend ça toute l’année et ça passe bien trop vite.

Retour aux – vieilles - valeurs sûres avec Motörhead sur la Mainstage 1. Il est des titres qui font toujours plaisir à entendre, « Stay clean » ou « Metropolis », mais on finit par être un peu gêné par le côté presque trop prévisible du concert (nonobstant l’intervention d’une danseuse du ventre sur un titre, comme au temps glorieux d’Hawkwind). Le groupe manque un peu d’allant et était-il nécessaire de faire un solo de guitare et un solo de batterie sur une prestation d’une heure ? C’était bien, mais paradoxalement s’agissant de Motörhead, un peu léger.

Directement après, on se tourne vers la Mainstage 2 pour Slayer. Là, les choses sont claires, on ne tergiverse pas. Le groupe n’abuse certes pas de ses forces, mais comment de toute façon résister à « Angel of Death » ou « Dead Skin Mask » et évidemment « Raining Blood ». Comme toujours à l’écoute de Slayer, des picotements dans l’échine me gagnent et une envie festive de crier de joie m’envahit.

Il est 23 heures, le festival brûle ses dernières cartouches. Un choix est à faire, voir tout Kiss, ou quitter le show un moment pour rejoindre John Garcia plays Kyuss sous la tente. En moi s’affrontent le petit garçon fasciné et l’étudiant mélomane. Evidemment, c’est l’enfant qui gagne et je ne perdrai pas une miette de la prestation des rockers costumés, souffrant toutefois de ne pas entendre une note du concert de ce presque Kyuss que d’aucuns parmi nous iront joyeusement écouter.

Kiss fut parfait, le spectacle idéal pour clore ces belles journées. Dès l’intro, la foule est en liesse. Je me suis tourné tout autour de moi et ce fut proprement merveilleux que de voir tous ces visages souriants, extatiques. Un groupe vif (les recrues les plus fraîches, Eric Singer et Tommy Thayer, ont fait du beau travail), content d’être là et de nous offrir son spectacle total : musical évidemment, mais aussi le Kiss show dans toute sa splendeur avec ses fumigènes, confettis, light-show, Paul Stanley qui traverse toute la foule accroché à un câble pour venir chanter et jouer à l’arrière du public etc. Il a fallu pas moins de 110 personnes pour préparer la scène (en un temps record, une heure avant, Motörhead se produisait au même endroit) et 11 semi remorques pour la transporter. On ne nous a pas menti : « You wanted the best, you got the best ».

Au moment du feu d’artifice final, mon cœur se serre un peu : je n’ai certes plus de force mais voilà, c’est fini. Public merveilleux, fait de gens passionnés qui ont attendu toute l’année de se trouver là, entre eux, abrités de l’extérieur par leur passion commune pour une musique bien à eux. Ils l’ont eu et ils l’ont bien mérité ce festival fabuleux.

Sébastien

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