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Fermeture de l’acierie

mercredi 2 juillet 2025, par Sébastien Bourdon

Samedi 5 juillet 2025, à Birmingham, là où tout a commencé, Ozzy va faire ses adieux définitifs à la scène, avec le groupe qui l’a fait Roi, Black Sabbath (« Back to the Beginning » est justement intitulé l’événement). Il nous a souvent fait la blague, mais vu son état de délabrement actuel, ce coup-là, on va y croire.

La célébration avec moult invités triés sur le volet a été organisée par son épouse et manager, Sharon Osbourne. Main de fer dans un gant de fer, la femme de l’inventeur du heavy metal a pour l’occasion mis les grands plats dans les énormes et concocté une affiche de première bourre : Metallica, Anthrax, Mastodon, Gojira, Alice in Chains etc.

Un beau line-up certes, mais dont sont cruellement absents les anglais et les véritables héritiers du genre (le doom donc).

Ce sera probablement chouette, mais cette prééminence américaine ne va pas franchement avec l’idée que l’on pourrait se faire de l’immense héritage du Sabbath noir, sans forcément être puriste (pour se faire une idée écrite de l’importance de l’œuvre, recommandons l’ouvrage collectif fraîchement sorti aux Editions des Flammes Noires : « Children of the Sabbath »).

Parmi les grands absents, Judas Priest, pourtant également originaires de Birmingham : Rob Halford, le Metal God, a même parfois assuré l’intérim au micro chez Black Sabbath, qu’il ne soit pas là est une hérésie totale. Clin d’œil peut-être, mais réel hommage, Judas Priest s’est fendu, quelques jours avant le concert du 5 juillet, d’une reprise magistrale de « War Pigs », morceau impérissable et inusable.

Leur soliste magnifique, Richie Faulkner y fait des merveilles, comme d’habitude me direz-vous, sachant que l’on parle d’un type dont le cœur a littéralement explosé alors qu’il jouait le solo de « Painkiller » (ce qui ne l’a pas empêché de le finir avant de partir pour une opération à cœur ouvert, dont il est miraculeusement sorti vivant).

Ce titre, le favori de Michel Houellebecq, trouve ici une énième réinterprétation, magistrale et faisant frissonner comme à la première écoute, nonobstant sa fidélité à la partition originale (août 1970).

Si le Valhalla existe, et qu’on nous y accueille au dernier jour, il est probable que ce sera pour nous jouer « War Pigs  ». Et ce sera très bien comme ça.

Sébastien Bourdon

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