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Zakk Sabbath, Elysée-Montmartre, le 10 mars 2025
mardi 11 mars 2025, par
Supertzar
Zakk Wylde est un guitariste de talent qui semble depuis quelques temps se concentrer sur scène sur la reprise d’airs connus de grands anciens : ainsi au sein de Pantera où il remplace feu Dimebag Darrel, comme au sein de ce trio qu’il a fondé où il revisite avec fougue les partitions de Tony Iommi (qui n’est pas mort, rappelons-le).
On pourrait déplorer de voir ainsi un virtuose cachetonner, quand sa propre production est parfais hautement qualitative (quand bien même le sommet « Pride and Glory » - 1996 - n’a depuis jamais été dépassé ni même atteint). Toutefois, il ne dénature pas la musique qu’il sert, et contribue même à la maintenir en vie, freinant de ses doigts agiles le passage implacable du temps.
L’Elysée-Montmartre est déjà bien remplie quand débute la première partie. On va être gentil, on ne donne pas le nom, groupe monolithique et monocorde, leur prestation s’est vite révélée pénible.
La lumière se rallume sur les accords de Judas Priest et Skid Row, programmation musicale adaptée à la faune locale, majoritairement masculine et qui n’en est clairement pas à découvrir le genre musical préféré de Satan.
Ce soir, on ne jouera donc que du Black Sabbath (groupe préféré de Michel Houellebecq !), et on a connu pire programme.
Évidemment, la formation en trio guitare-basse-batterie oblige à se cantonner à la face heavy des héros de Birmingham : on n’entendra point d’arpèges de guitare acoustique et encore moins de ces subtils arrangements de claviers qui ont parfois saupoudré les albums de la décennie 70’s.
On va donc à l’efficacité, quand bien même la plupart des « tubes » sont évités pour puiser dans les merveilles que recèle l’impeccable catalogue (« Snowblind », « Tomorrow’s Dream », « Lord of this World »…).
S’ils n’atteignent pas la rondeur et la souplesse que développaient les anglais à l’époque, la section rythmique et le virtuose de la six cordes swinguent quand même méchamment et allongent nombre de titres par des jams souriantes et endiablées (forcément).
Zakk Wylde conserve en effet un enthousiasme de jeune homme, arpentant la scène - jusqu’à en sortir ! - et faisant le show dans les règles de l’art : on secoue sa crinière en cadence et on harangue la foule.
Au milieu de l’inévitable « War Pigs » de conclusion, tel un Dieu descendant de l’Olympe, il est venu jouer parmi nous au cœur de la salle, nous offrant un petit moment de grâce : ses ultimes longs développements instrumentaux, finalement pas inutilement démonstratifs, confirmaient la musicalité du tout et l’éternité du Sabbath Noir.
Sébastien Bourdon
« Some people say my love cannot be true
Please believe me, my love, and I’ll show you
I will give you those things you thought unreal
The sun, the moon, the stars all bear my seal »
« N.I.B » (1970)