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Ghost - Accor Arena Paris, le 13 mai 2025

mercredi 14 mai 2025, par Sébastien Bourdon

Habemus Papam

Une fois n’est pas coutume, pour ce concert, on s’est tous fait supprimer nos téléphones. Cette chronique est donc garantie sans prise de notes et sans photographies de l’événement même.

Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée finalement que de nous priver de notre appendice électronique pour à peine deux heures. On va retrouver cette période disparue des concerts dont ne subsistent que les souvenirs, sans aide technologique.

Dès la sortie de métro, on mesure la popularité du groupe au fait que tout le monde ou presque arbore un teeshirt Ghost. On n’est pas là pour afficher ses goûts, comme souvent dans le metal, mais pour marquer son adhésion au culte.

Une fois entrés dans la salle, son téléphone dûment enfermé dans un sarcophage scellé, on redécouvre donc la possibilité de disparaître et de s’abandonner dans la musique.

Cela tombe bien, Tobias Forge (chant et maître du concept Ghost depuis l’origine) et les siens ont la ferme intention d’être généreux.

Masqué et déguisé comme il se doit, le groupe enchaîne les tubes, toutes époques confondues, même si le dernier album a peut-être cédé un peu trop aux trompettes de la renommée.

Ghost a toujours voulu teinter le brutal norvégien de pop suédoise, et très vite, c’est cette dernière qui a pris le dessus, avec une efficacité bluffante (le fameux « Scooby-doom ») : on les avait découverts avec leur premier album, puis en live sous une tente au Hellfest en 2011, et voilà que le groupe remplit maintenant Bercy comme s’il était Kiss ou Iron Maiden.

Mais quelle efficacité dans l’écriture, l’impeccable construction de titres comme « Cirice », « Ritual » ou « Square Hammer » rend toute résistance aussi idiote qu’impossible (sans même évoquer la fonte des glaces que provoquent « He Is » et « Darkness at the Heart of my Love »).

La fosse est remplie d’une jeunesse enthousiaste, chantant tout par cœur et criant comme leurs arrières grands-parents devant les Beatles.

On pourrait faire le blasé et trouver tout cela beaucoup trop mainstream, regretter de ne pas avoir entendu plus de morceaux plus heavy au bénéfice de morceaux qui avaient cartonné sur TikTok (« Mary on a Cross »), mais ce concert c’est quand même beaucoup de joie et d’espoir dans un futur où le rock n’roll et la célébration collective de cet art auraient encore de beaux jours devant eux.

« Belial, Behemoth, Beelzebub
Asmodeus, Satanas, Lucifer
 »

Sébastien Bourdon

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