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Cult of Fire + The Great Old Ones, Paris, La Machine du Moulin Rouge, le 1er avril 2025

mercredi 2 avril 2025, par Sébastien Bourdon

Le Temple Maudit

En ce début de printemps parisien, c’est jour de sortie cuirs et capuches, tenue encore de circonstance météorologique car, si le soleil est enfin revenu, le vent frais du matin persiste à souffler le soir venu.

Ayant manqué, faute de temps, la première partie, on embraye directement avec les bordelais de The Great Old Ones.

On est le 1er avril certes, mais ils ne sont pas venus pour la blague : c’est immédiatement ébouriffant, nous sommes littéralement face à un mur du son, fait patiemment de roches ancestrales, envahi par la mousse et les plantes grasses, d’où suinte une eau lourde qui nous tombe dessus.

Les gars œuvrent plutôt dans le coté obscur, mais sous la noirceur se cachent parfois des gimmicks catchy de guitares qui donneraient presque envie de danser (sur les tombes).

Leur musique nous transporte indéniablement, et après avoir plongé dans les abîmes de Lovecraft, nous voilà arpentant les landes glacées de l’Antarctique. On ne s’attendait pas forcément à une telle fête.

Les Cult of Fire sont tchèques, mais ce n’est pas cette origine géographique qui frappe quand le rideau se lève : les deux guitaristes, tout de noir vêtus, jouent assis en position du lotus sous des statues en forme de cobras. Le chanteur, dissimulé sous un masque gigantesque, officie quant à lui derrière un autel, couvert de bibelots et de fleurs. On se croirait chez Hergé ou Spielberg.

Ça lésine donc moyen sur le décorum, capharnaüm ésotérique aux références multiples, sachant que la double pédale n’est pas en reste non plus.

Beaucoup de notes, donc, avec la vélocité ad hoc, mais normalement, le black metal, c’est quand même plus la neige et la forêt.

Ceci posé, l’ensemble finit par souffrir de son côté immuable, et ce ne sont pas les musiciens, statiques aux visages dissimulés, qui vont modifier cette impression. Seul le batteur se démène (phénoménal), mais ça ne permet pas de sortir cette impression d’être planté dans le riz (gluant).

Heureusement, quelques titres se laissent déborder par des synthés presque popisants, donnant enfin un aspect plus entraînant à l’ensemble.

Ce culte de feu finit quand même par laisser un peu de glace, sans être toutefois déplaisant. À la fin, ils nous ont même jeté des fleurs.

Sébastien Bourdon