Sylvaine « Solo Eg Er Framand » + Osi & The Jupiter

Le trio (basse, guitare, violoncelle) Osi & The Jupiter entame la soirée. Cowboys égarés dans le froid, comme dans « La Chevauchée des Bannis » d’André de Toth (1959), ils assurent un set concis faute d’être transcendant.

L’ensemble est quand même un peu maniéré quand la configuration justifierait un chouïa plus de décontraction. Ceci dit, la foule apprécie les indéniables compétences à l’œuvre.

Le violoncelliste clôt les débats comme il les a ouverts, au violoncelle donc.

On patiente au frais, assez enthousiaste à l’idée de découvrir en si petite configuration la chanteuse norvégienne pour un seule en scène.

Beauté diaphane de noir élégamment vêtue, aidée de sa seule voix, elle nous projette immédiatement avec une grâce infinie dans un sentiment de quasi irréalité.

Empoignant sa guitare, elle poursuit, et sa voix habitée emplit l’espace.

Travaillant les atmosphères par de subtils ajouts d’effets sonores, la musicienne capture l’audience avec une maestria souriante, intimidée mais invincible.

Soudain, les notes s’accélèrent, et Sylvaine crie comme si des créatures de la nuit voulaient l’emporter. Est-elle fée ou sorcière, on ne sait plus. L’envoûtement est total, on la suivra dans la rivière, comme au cœur du volcan, qu’importe.

Visiblement très émue de l’accueil chaleureux reçu, elle conclut par un titre de circonstance, « Everything Must Come to an End », et par ces mots, « after that, I’ll finally leave you in peace ».

On a repris la piste cyclable tout chose, comme touché par une forme de grâce.

Sébastien Bourdon