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« Astérix et Obélix : au service de sa Majesté » de Laurent Tirard

mercredi 31 octobre 2012, par Sébastien Bourdon

La première fois que je suis allé au cinéma, c’était à Strasbourg en 1976 pour « Les 12 Travaux d’Astérix » (enfin, il me semble). Par ailleurs, « Astérix chez les Bretons », je l’ai lu et relu, jusqu’à usure complète de l’album. Autant dire que, en entrant dans la salle, comme aurait pu le déclarer César, j’étais en terra cognita.

J’avais même envie de le voir et je me réjouissais d’y emmener un de mes fils, sa probable joie suffisant à la mienne si le spectacle s’avérait médiocre.

N’éternisons pas le suspense, j’ai parfois bien ri, mais c’est quand même globalement laid, et c’est surtout là que le bât blesse. Notre cinéma audonien est passé au numérique, les effets spéciaux sont numériques, l’ensemble est filmé en numérique. Je ne sais si c’en est la cause, mais l’effet visuel est lamentable. Où est le grain, où est la nuance, qui étaient les décorateurs, les photographes ? L’absence totale de souci esthétique qui trahit évidemment - l’absence même d’un cinéaste - m’a laissé penser que l’œuvre avait été filmée avec un de ces appareils qui remplaçât brutalement l’argentique voilà déjà quelques années.

Pour ce qui est des zygomatiques, c’était plutôt réussi, pour ce qui est de l’œil, il y a eu tromperie.

Car on rit, mais surtout parce que le casting est exceptionnel. Christian Clavier a été heureusement remplacé par un Edouard Baer qui met dans le personnage d’Astérix un subtil décalage rafraîchissant. Tout le monde semble s’amuser et surtout ceux qui se sont vus affubler d’un accent anglais de pacotille : Catherine Deneuve (The Queen of course), Guillaume Galienne et Valérie Lemercier en tête. Même Dany Boon est drôle, c’est dire.

L’on note également que le film est plutôt bien écrit, même s’il souffre de cette angoisse qui semble gagner les cinéastes contemporains soucieux de faire du chiffre : le spectateur ne risque t’il pas de s’ennuyer si on lui raconte une seule histoire ? Ainsi, alors qu’un scenario tiré du seul « Astérix chez les Bretons » eût amplement fait l’affaire, on y ajoute des bouts des aventures normandes du héros moustachu. Le surgissement de ces vikings rêvant de connaître la peur semble ainsi incongru, même si, une fois encore, on rigole (surtout parce que Bouli Lanners n’est-ce pas). Grosse faute de goût toutefois, la première apparition de ces guerriers venus du froid se fait sur un recyclage de la BO de « Kill Bill » alors que tout le monde sait que les Northmanns écoutaient du black metal norvégien.

Le film ouvre également un vrai débat : est-il possible d’être plus jolie que Charlotte Le Bon ? Honnêtement, je me demande, je m’interroge.

Sébastien

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