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« Partir un Jour » d’Amélie Bonnin

jeudi 29 mai 2025, par Sébastien Bourdon

Teenage Wasteland

Cécile (Juliette Armanet), la quarantaine naissante, a quitté un jour sa province pour se donner les moyens de pratiquer - à un tout autre niveau - l’activité de ses géniteurs : la restauration.

En effet, si ses parents (François Rollin et Dominique Blanc) n’ont jamais dépassé le niveau culinaire de leur routier dans l’Est, elle a gagné Top Chef et s’apprête à ouvrir un restaurant gastronomique avec son compagnon (Tewfik Jallab).

Évidemment, c’est toujours lorsque l’on est très occupé que la vie vient perturber vos plans : son père ayant fait un énième infarctus, tout en refusant de lâcher la rampe du resto, après une bien longue absence, la fille vient un peu au secours de ses géniteurs, en cuisine comme ailleurs.

De retour dans son bled, elle tombe sur son amour non consommé de jeunesse, Raphaël (Bastien Bouillon). Lui n’est jamais parti, il a eu femme et enfant, la passion de la moto l’ayant amené à ouvrir en ces lieux son garage.

Ils se sourient, causent, et la magie naïve de leurs années collège et lycée - doublée de la mélancolie de l’inachevé - semble avoir soudainement prise sur eux.

Par quel mystère programmatique cette modeste pochade a-t-elle été choisie pour ouvrir le festival de Cannes ? Ce petit film chanté n’est point désagréable, mais en termes d’ambitions cinématographiques et de description de l’état du monde, on est assez loin de ce qui se projette habituellement sur La Croisette (pour le meilleur ou pour le pire).

Le retour au terroir est il est vrai tendance dans les salles, mais il ne sort pas ici des chemins convenus, on dirait parfois que le scénario a des cases à cocher et qu’il prend soin de n’en louper aucune, mollement de surcroît.

Heureusement, l’interprétation du casting sauve le plus souvent du naufrage. Surtout, la jonction avec les parties chantées se fait avec un naturel déconcertant, rendant l’ensemble éminemment sympathique et lui impulsant un rythme qui manque trop souvent.

Et puis, comment ne pas être sensible au propos sur les années douloureuses d’éveil amoureux et leur pénible survivance avec le temps. La malédiction de ces âges vous poursuivrait jusqu’au dernier souffle ?

La bonne nouvelle du film, c’est quand même que les types qui savaient faire des roues arrières à moto ne s’en sortent pas tellement mieux non plus.

Sébastien Bourdon

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