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« Ghostlight » de Kelly Sullivan et Alex Thompson

dimanche 11 mai 2025, par Sébastien Bourdon

Au Théâtre ce Soir

A Chicago, une famille dans la peine tente de surmonter son désarroi : la fille est une pile électrique révoltée (Katherine Kupferer), face à laquelle des parents visiblement usés ne savent plus très bien quoi faire.

Dan, le père (Keith Kupferer) traîne son spleen silencieux sur les chantiers où il exerce, quand la mère courage (Tara Mallen) pallie au mieux à cette déliquescence mal maîtrisée du foyer.

Tout cela s’explique par un drame relativement récent, par un deuil qui ne finira jamais, d’autant qu’il n’a pas franchement commencé.

Le bruit provoqué par les pelleteuses fait un jour sortir une actrice (Dolly de Leon) de ses gonds comme de la salle où elle répète, provoquant une rencontre inattendue avec Dan, événement qui va amener son introduction, puis son intégration progressive et malaisée de ce dernier à la troupe amateur.

On y travaille « Roméo et Juliette », et il se trouve que la pièce fait un écho étrange à sa vie. Dans la découverte d’une culture qui lui était quelque peu étrangère et par la pratique du jeu, Dan va trouver un apaisement inattendu (inattendu pour lui, parce que le spectateur le voit arriver à des kilomètres).

Remarquablement interprété par le trio - qui fait famille à l’écran comme à la ville - le plus souvent bien écrit, le film pêche néanmoins par son développement programmatique : tout est cousu de fil blanc et l’issue n’est guère surprenante. Seuls certains tenants et aboutissants nous échappent d’abord, et sont révélés plus ou moins habilement progressivement.

Autre souci, la volonté scénaristique de faire à tout prix coïncider la pièce de Shakespeare avec les malheurs de cette famille est nécessairement forcée. La société de « l’antique Vérone » a des dilemmes sociaux et moraux un peu trop distants du Chicago contemporain pour que les imbriquer soit tout à fait crédible.

Il n’en demeure pas moins que le film se tient et touche : être sauvé par l’art vivant, par la capacité qu’il offre d’appréhender l’existence et de la sublimer, est rappelé ici comme un émerveillement possible dans toute existence humaine.

Sébastien Bourdon

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