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Gods of Thunder

Le passage inespéré de Kiss à Paris !

vendredi 20 juin 2008, par Sébastien Bourdon

Au regard de ma soirée de mardi 17 juin, je ne m’attarderai pas sur le caractère plus que judicieux qu’il y a à préférer le rock n’ roll au football ... Mais bon.

Hier soir, à Bercy, il n’y avait que des enfants dans la salle, des vrais (Gustave, mon fils aîné du haut de ses 5 ans, et pas mal d’autres bambins, souvent maquillés) et les autres, qui en avaient au moins gardé l’âme (un peu moins le physique).

Parce que voilà Kiss, c’est Spiderman et Iron Man en vrai, avec des guitares en plus, lorsque la lumière s’éteint et que l’aboyeur en a terminé avec son inénarrable et identique speech depuis 30 ans (« All right Paris, you wanted the best, you got the best, the hardest band in the world, KISS !!! »), ça vous frappe d’entrée, vous redevenez un enfant émerveillé.

Et vous n’êtes pas le seul, la foule à l’unisson se dresse et hurle sa joie. Bercy est devenu une gigantesque garderie.

On a eu droit à tout, c’était la complète, entrée-plat-fromage-dessert, deux heures et quart de show. Et que je te lance des roquettes avec ma guitare, et que chaque coup de cymbale allume des flammes derrière la scène, et en avant la salle remplie de confettis pendant « Rock n’ roll all night » (j’en ai plein mon sac à dos, Gustave a voulu en récupérer un maximum), et feu d’artifice à tous les étages, et que je vole au-dessus de la scène pour aller jouer en face... Du spectacle, jusqu’à la gueule, sans que cela ne soit jamais écœurant parce que il y a une joie d’offrir là-dedans totalement exceptionnelle.

Parlons musique un peu quand même, « le problème de Kiss, c’est son répertoire » a dit un de mes amis présents ledit soir (qui était néanmoins extatique à la sortie). Résumons et expliquons pour les néophytes. La tournée « Alive 35 », c’est la célébration de l’album « Alive » sorti en 1976 et écoulé à ce jour à 9 millions d’exemplaires (pour un album live, ce n’est pas rien). Mais voilà, ce disque à l’aura mythique ne reflète que très partiellement la carrière du groupe (seulement les trois premiers albums) et manquent forcément à l’appel pas mal de - bons - titres de la longue carrière qui a suivi. Du coup, de cette première partie du concert émergeait une relative unité sonore (soyons sérieux, « Hotter than hell » et « Firehouse », c’est peu ou prou la même chanson non ?) où l’on aurait presque, sans l’investissement scénique hors norme de ces garçons, pu s’ennuyer. D’autant que le son de Bercy ne rend pas forcément service à la musique électrique un peu épaisse. Cela étant, des titres comme « Parasite », « She » ou « Black Diamond » me font invariablement frissonner et ils furent délivrés avec une belle énergie.

Même Gustave commençait un peu à piquer du nez, quand tout à coup, on a commencé à remonter leur discographie, vers une production plus récente (après 1976 !). Et là, le spectacle a gagné en intensité, parfois à ma grande surprise, notamment avec « Lick it Up », titre 80’s de la période démaquillée : mon Dieu, quelle pêche, avec en plus au cours du morceau une citation (du genre « tout est dans tout et inversement ») de « We won’t get fooled again » des Who.

Plus fort encore, la parenthèse Gene « The Demon » Simmons qui, dans une lumière verte, émet des sons d’outre-tombe avec sa basse, dégueule son hémoglobine, s’envole en haut des cintres et nous assène un magistral « I Love It Loud » (et toute la foule d’entonner : « Heyhey yeah yeah !! »). Il fallait d’ailleurs voir la mine réjouie de Gustave devant cette partie du spectacle.

Evidemment, ils ont joué « I Was Made For lovin’ You » et j’ai vu les filles onduler. Ca fait 30 ans que ça marche, New York 1979, c’est comme si on y était. Juste après, pour rester dans l’amour courtois, nous fut balancé un « Love Gun » d’anthologie avec Paul décollant de la scène, accroché à un câble, pour venir se poser sur une petite scène à l’arrière. (http://www.youtube.com/watch?v=lXEC8hjC23g&eurl=http://www.kissonline.com/)

Les hostilités se terminèrent par l’inévitable extrait de « Destroyer », « Detroit Rock City ». Un dernier mot : Paul Stanley est immense et je suis son prophète, ce type est une putain de rock-star.

Un an après Genesis, j’ai donc poursuivi sans nostalgie l’excavation de l’histoire de mes goûts. Je ne m’étais pas trompé, quoiqu’ait pu en penser ma mère lorsqu’elle m’a demandé d’enlever des murs de ma chambres les affiches d’un Gene Simmons sanguinolent ! Kiss c’est grand, c’est beau.

A la question « et le tee-shirt ? ». Je réponds carrément « les tee-shirts » pour les garçons et moi, le programme et même, attention, l’album du concert que l’on pouvait acquérir moyennant acquisition d’un bon (20 euros !) avant le début du spectacle. J’ai fait une bonne demi-heure de queue à la sortie pour le récupérer entre un fan de Rush, Genesis, Trust et autres Iron Maiden (on s’est comparés les concerts, exercice classique), et un petit mécanicien qui avait failli se faire engueuler par son patron car il avait été obligé de prendre son après-midi pour venir et qui a conclu en disant : « j’ai quatre heures de route pour me rentrer et je dois me lever à 6 h 30, mais bon, c’est pas grave, j’ai vu Kiss ». Sourire extatique. Nous nous sommes séparés, le disque à la main, dans une nuit définitivement glam rock.

Tout à l’heure, dans la rue, j’ai croisé des types avec le tee-shirt « Alive 35 », je les ai salués, forcément encore ravis que nous étions de notre soirée de la veille.

Sébastien - Alive - 37.

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