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Enfin sorti - Death Magnetic de Metallica

vendredi 19 septembre 2008, par Sébastien Bourdon

On ne peut plus ouvrir un canard sans tomber sur la mine réjouie de Metallica (en vrac, cette semaine, Le Monde, Time et Rock n’ Folk). Et c’est très bien. C’est juste que lorsque les ventes pour les concerts d’avril à Paris ouvriront, il faudra faire vite pour trouver des places, très vite.

Ce soudain intérêt pour Metallica de la part de la presse généraliste donne des résultats surprenants. Ainsi, Le Monde a quand même mis deux fois en une nos thrasher de la Bay Area en à peine un mois de temps : pour le concert d’Arras et pour la sortie de l’album. Cet affichage était complété d’articles quasi pleine page à l’intérieur du journal, en pages « Culture ».

Encore plus fascinant, la première une du Monde, celle consacrée au concert d’Arras, affichait une photo de fans en délire : là, le journaliste avait tout compris, « We the people, some kind of monster » : le heavy-metal est une musique faite par des fans, pour des fans.

Ce genre de phénomène produit chez le headbanger français une double réaction : plaisir et... agacement. Les sociologues ont depuis longtemps démontré, thèses épaisses à l’appui*, que le métalleux bouffe infiniment plus de culture que la moyenne nationale, sans qu’il en soit pour autant libéré du préjugé franchouillard type, fan de hard-rock = bourrin. Alors quand par extraordinaire ce qu’il aime devient mainstream, il est content mais il a quand même envie de vomir sur tout le monde (au bas mot).

Groupe fasciné par la mort et groupe souvent enterré (même physiquement, s’agissant du 1er bassiste Cliff Burton) et pourtant oh combien vivant. Bref, il est temps de comprendre quelque chose de fondamental : Metallica est un groupe extrêmement important, musicalement et sociologiquement. Son histoire est de plus passionnante. Ceux qui n’y connaissent rien et n’en veulent rien savoir devraient tout de même se palucher un jour le splendide film Some Kind Of Monster : on n’a pas fait beaucoup mieux sur les affres de la création.

Après un album sur la douleur accouché dans la souffrance (ou l’inverse), au titre on ne peut plus explicite, St Anger, les hostilités reprennent donc cette année avec Death Magnetic.

La rumeur était prometteuse : le retour des solis (abandonnés sur le précédent effort discographique), l’entrée d’un nouveau producteur (Rick Rubin qui a produit en vrac les Beastie Boys, Slayer, Red Hot Chili Peppers, Johnny Cash, The Cult...), une saine envie de retrouver la veine énervée des débuts etc... Les quelques premiers extraits entendus sur le net le confirmaient, je salivais d’avance.

Et paf, le 12 septembre, un peu vibrant quand même, j’ai fait l’acquisition de ce qui s’est révélé être une très, très belle machine à baffes, dont l’écoute me fait beaucoup de bien tous les jours. Comme le chante Down « the power of the riff compels me », et là c’est l’idée, des riffs, du brutal, du sauvage, du sautillant. Mais, comme toujours avec Metallica, cela s’accompagne d’une envie irrépressible de chanter sous la douche (ce qui avec Slayer par exemple, peut s’avérer plus difficile).

Exemple : « Cyanide ». Le groupe la joue une ou deux fois, avant la sortie du disque, dans des festivals américains cet été, ce qui permet de la découvrir ensuite sur la Toile (filmée sur téléphone portable). Et lorsqu’ils décident de la jouer à Arras, le public en chante déjà le refrain par cœur alors que le disque n’est même pas sorti. En voyant ça, j’en ai eu des frissons sur You Tube (forme moderne d’exaltation) : « Suicide, I’ve already died, You’re just the funeral I’ve been waiting for, Cyanide, living dead inside, Break this empty shell forever more ».

Pour se faire une idée, je recommande vivement la projection chez soi ou sur son lieu de travail, à condition d’être équipé de bonnes enceintes, du clip de « The Day That Never Comes » réalisé par Thomas Vinterberg (réalisateur danois de Festen).

Je vais arrêter là mais je pense que je pourrais vous en parler un peu toutes les semaines, chanson par chanson, au risque certain de vous lasser. De Metallica je suis et reste un fan de base.

A une question de journaliste sur son rapport actuel avec la « angry music », James Hetfield répondait l’autre jour : « there is something about that music that moves me in a way no other music does ». On ne saurait mieux dire.

« Adrenaline starts to flow »...

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