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Bride of dishonour

« Mes meilleures amies » (« Bridesmaids ») de Paul Feig

vendredi 19 août 2011, par Sébastien Bourdon

En France, on confie la distribution des films produits par Judd Apatow à des gougnafiers qui laissent croire au public qu’il s’agit de grosses farces vulgaires comme l’Amérique a pu nous en abreuver par tonnes de pellicule (« American Pie » ?).

On leur donne un titre imbécile et on en massacre le doublage. Bilan : les gens continuent à préférer les films avec Kad Merad (acteur extrêmement pratique, s’il joue dans un film, on peut être certain que c’est très mauvais et économiser ainsi des fortunes en tickets de cinéma au regard de ses apparitions pléthoriques dans notre cinéma national). Et pourtant il est fort regrettable de se priver du plaisir que procure ces impeccables comédies. Une fois encore, la presse est de son côté unanime, mais existent-ils encore des gens qui lisent les journaux ?

La dernière production d’Apatow en date pourrait viser un peu plus, une fois n’est pas coutume, le public féminin. Moins de garçons dans le casting et une histoire que l’on pourrait qualifier de « filles ». La salle est ainsi remplie ce soir - toutes proportions gardées, on est quand même au mois d’août - de femmes, dont beaucoup sont blanches, blondes et visiblement aisées. Oui, nous sommes porte Maillot. Bref, c’est bourré de lectrices de Elle et je me demande quelle sera leur sentiment (et le mien).

Ca n’a pas manqué, certaines ont quitté la salle avant la fin (j’en ai compté deux). Le reste du public, à l’instar de votre serviteur, a pleuré de rire du début à la fin. Ne trahissant ni le style, ni la réputation du célèbre cinéaste producteur, Paul Feig se vautre dans une hilarante grossièreté comme dans une très juste et touchante évocation de la solitude affective. Dans la vie, on a des peines de cœur, mais également des grippes intestinales (et parfois les deux en même temps).

Evidemment, à la fin, tout rentre dans l’ordre et l’on n’échappe à un happy ending américain à peine de circonstance. Toutefois, dans ce final, on ne peut une fois encore que constater le rapport déréglé qu’entretient ce groupe d’auteurs avec la normalité. Une sorte de « oui, mais en fait non, et puis peut-être oui ». Cette valse-hésitation peut toutefois s’expliquer par le désir légitime de vendre des tickets, il faut bien vivre.

Mais, dans cette description de la quête désespérée d’une vie « normale » (se marier, avoir des enfants, ce genre de trucs), les personnages sont débordé par une réalité, toujours exacerbée, et absolument poilante pour le spectateur. Avec un même principe d’écriture : sous l’apparente vulgarité se dissimule la fragilité des êtres.

Le film est porté par la sublime Kristen Wiig, à la fois actrice principale et co-auteur du scenario. Elle illumine l’écran, toujours juste, qu’elle soit ivre-morte ou triste et esseulée par la contemplation d’une vie qui part à vau-l’eau. Je crois bien que je suis amoureux.

On vous vend souvent des films en vantant le fait qu’ils aient été produits par trucmuche ou machin. L’époque a la promotion qu’elle mérite. Toutefois, il faut bien reconnaître que si l’on fait apparaître le nom d’Apatow sur une affiche, vous feriez bien d’y courir.

’Sébastien

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