Visionner les premières images de celui qui sera un grand du 7ème art constitue nécessairement une expérience intéressante, au-delà même des éventuelles qualités intrinsèques du film. L’exercice peut toutefois être périlleux et la satisfaction tirée quelque peu mesurée par ce qui est parfois un premier essai bancal et maladroit. S’agissant de Scorcese, c’est d’autant plus vrai que ces quarante dernières années, il a inondé le cinéma mondial de films que nous avons tous vus ou presque, alors (…)
Cinéma
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« Who’s that knockin’ at my door » Martin Scorcese (1969)
27 juillet 2009, par Sébastien Bourdon -
Imitation of life
29 mai 2009, par Sébastien BourdonAvez-vous déjà remarqué que l’on peut presque, aux teintes, à la couleur, déterminer la décennie durant laquelle a été tourné un film ? C’est valable même quand s’il s’agit de noir et blanc.
Oui, oui, j’en suis sûr, vous remettriez en quelques secondes dans l’ordre chronologique Le Dictateur (Chaplin - 1945), Sur les quais (Kazan - 1955) et La nuit des morts-vivants (Romero - 1970).
Avec ce Mirage de la vie (titre français qui ne dit pas la richesse de ce qu’il traduit), on est ainsi (…) -
« La Première Etoile » de Lucien Jean-Baptiste
5 mai 2009, par Sébastien BourdonBienvenue chez les Skis
Le défi : ne parler ni d’Eastwood, ni de Truffaut, trouver le film où vous ne m’attendiez pas. Pas une rareté belge, ni une œuvre de Sam Raimi. Bye-bye Kurosawa et Bergman. Ce coup ci, c’est garanti, personne ne me taxera d’élitisme. Ce film là, personne n’en a parlé, mais à en croire le box-office, beaucoup l’ont vu. Mes critiques préférés l’ont superbement ignoré. Ce n’est pas un film qui existe dans ma galaxie culturelle. Ni envie, ni mépris, peut-être un peu de (…) -
« Gran Torino » de Clint Eastwood
27 mars 2009, par Sébastien BourdonDe quoi parle-t-on ? D’un western déguisé en chronique banlieusarde contemporaine, un film humaniste, plein de mélancolie et de drôlerie. Eastwood filme la mort de l’Amérique et le pire, c’est qu’il ne semble pas considérer que cela soit très grave. Il s’agit de filmer un passage à témoin, comme s’inscrivant dans l’ordre des choses. Dans la même logique, le propre effacement de Clint et de ce qu’il a interprété est parallèlement mis en scène.
Il a fallu à peine un mois à Eastwood pour (…) -
Eat the rich
8 février 2009, par Sébastien BourdonEn ces temps sombres, il faut faire œuvre de résistance. Nous avons besoin de rire brutal, et un film est là pour ça Louise-Michel de Gustave Kervern et Benoît Delépine.
Le film débute par une tentative maladroite d’enterrement du communisme et se termine sur les assauts répétés, boiteux, mais essentiels contre le capitalisme.
Véritable manifeste punk à l’endroit du monde dans lequel nous vivons, rien de ce qui fait notre drame quotidien n’est épargné. On rit de tout, du chômage, de (…) -
"L’Echange" de Clint Eastwood
20 décembre 2008, par Sébastien BourdonEntre la femme et l’enfant, surgit un lien évident, la mère. « L’échange » est un film extrêmement dense et riche, mais c’est aussi et d’abord un portrait de mère. J’ai eu moi-même l’occasion d’observer un tel personnage avec une grande proximité ces dernières années. Une mère, tout le monde sait ce que c’est ou à peu près, mais l’on ne peut avoir le même regard sur la sienne propre que sur celle que l’on voit littéralement naître à ses côtés en devenant soi-même père. Attention, il ne (…)
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Cabale à Kaboul
23 avril 2008, par Paul KirknessC’est en regardant la télévision pendant les bombardements en Afghanistan, en pleine guerre avec les Talibans, que le belge Dan Alexe a découvert l’existence de Isaac , le dernier Juif de Kaboul. C’est ainsi que le documentariste s’est rapidement mis à apprendre le persan avec l’idée de réaliser un film autour de ce ‘dernier homme’.
Sur place, la surprise est grande. La dernière synagogue de Kaboul est devenue la maison de Isaac évidemment. Mais il n’est pas seul. Depuis les Talibans, (…) -
Le côté sombre du cinéma américain
6 mars 2008, par Sébastien BourdonJe ne sais pas si c’est la perspective d’être de plus en nombreux, de manière exponentielle dans les années à venir, qui pousse les cinéastes américains contemporains à revenir aux grands espaces déserts. En tout cas, il y a comme un retour de flamme et de forme sur ces territoires vierges ou presque.
Après le Sean Penn, nous avons vu hier soir le dernier opus des frères Coen, No Country For Old Men, en attendant le Paul Thomas Anderson (tourné, ça ne s’invente pas, à quelques mètres (…) -
L’appel de la forêt
1er mars 2008, par Sébastien BourdonLorsque je suis sorti de la salle audonienne où venait d’être projeté Into the Wild de Sean Penn, je me suis dit que chaque film de ce cinéaste était beau mais légèrement imparfait, ce reproche diminuant au fur et à mesure du développement de sa cinématographie. Puis, et j’en avais le pressentiment, et c’est monté en moi avec la nuit, jusqu’à m’obséder : impossible de sortir du film.
C’est l’histoire d’un garçon qui, depuis tout petit, aime trop les livres et jouer dehors et qui va, dans (…) -
De la Dérision en Amérique - Tome I
25 mai 2007, par Christopher MontelMilos Forman y a pris un plaisir certain : les scènes finales de son film sorti en 1996 « The People vs Larry Flint » racontent la plaidoirie historique de l’avocat Alan Isaacman, joué par Edward Norton, défendant le géant dégoûtant du porno américain face au leader de la Christian Majority Jerry Falwell, et la reconnaissance écrite et explicite par la Cour suprême des États-Unis en 1988, à l’issu de Falwell vs Flint, du droit absolu et illimité à la satire au sein de la République des Pères (…)