Cet Honneur et ce Malheur
Filmer la fin d’un monde est toujours chose intéressante, mais comme souvent, Benoît Jacquot s’attarde surtout sur les jeunes filles faisant face à la cruauté du réel (« La Désenchantée », « La Fille Seule », « A Tout de Suite »…).
Le film s’ouvre sur le réveil de l’héroïne, Sidonie Laborde, interprétée par Léa Seydoux. La caméra s’attache à elle et ne la quittera presque pas. On suit ainsi la lectrice de la Reine comme l’on avait pu s’attacher à la « Rosetta » (…)
Cinéma
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« Les Adieux à la Reine » de Benoît Jacquot
13 juillet 2012, par Sébastien Bourdon -
Hibernatus
6 juin 2012, par Sébastien BourdonQuand on est un auteur reconnu, à chaque nouvelle sortie, il en est pour s’interroger sur les honneurs précédemment reçus et s’ils sont mérités à la lumière du dernier ouvrage. Tim Burton entre indiscutablement dans cette catégorie. Est-ce un grand cinéaste ou un habile faiseur ? Y a t’il du fond dans son œuvre, ou se contente t’il d’user jusqu’à la corde une imagerie gothique déjà amplement recyclée ? A tout cela, il appartient à chacun d’apporter sa réponse, qui relève finalement souvent (…)
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« De Rouille et d’Os » de Jacques Audiard
1er juin 2012, par Sébastien BourdonL’autre jour, une fidèle lectrice m’a fait parvenir un article sur le philosophe américain Stanley Cavell, auteur dont j’ignorais tout jusque là. C’est compliqué la philosophie, mais il s’avère que ce garçon s’intéresse beaucoup au cinéma et y tire le fruit de sa réflexion. Si je résume, son école de pensée, c’est le « perfectionnisme », doctrine de la transformation de soi. Et pour développer ce concept, le philosophe se sert du cinéma : il s’agit de fonder son aventure de la pensée sur son (…)
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L’infiniment grand, l’infiniment petit
27 mars 2012, par Sébastien BourdonLe critique est un spectateur comme les autres, mais qui essaie de décrire le lien personnel qui existe entre lui et un film. J’ai entendu ça l’autre jour, ça m’a bien plu. Ça m’a également rappelé que pour cause de récente augmentation de la population globale à mon domicile, je manquais de temps pour voir des choses culturelles et en parler.
Toutefois, grâce aux vacances scolaires et à mon cinéma de proximité, j’ai quand même réussi à voir avec les enfants un film qui me fascinait (…) -
That’s all right Mama
21 mars 2012, par Sébastien BourdonSi on résume, Roger Corman, qui est toujours de ce monde, mais somme toute assez vieux (86 ans) et très fatigué, est un cinéaste américain, réalisateur de plus d’une cinquantaine de films et producteur d’au moins… quatre cents films (au bas mot).
Réalisateur de série B par excellence, il n’en a pas moins contribué à l’apparition de moult talents de réalisateurs chevronnés (Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Joe Dante, le critique Peter Bogdanovich...). On lui doit également l’éclosion (…) -
"J. Edgar" de Clint Eastwood
31 janvier 2012, par Sébastien BourdonI don’t like to dance
J. Edgar Hoover, l’homme qui a inventé et dirigé le FBI pendant 48 ans, rêvait de pouvoir ficher tous les citoyens américains comme les livres d’une bibliothèque et ce afin de pouvoir distinguer les gentils des méchants (les communistes donc). Claude Guéant, sur France Inter il y a quelques jours, disait se réjouir du travail « merveilleux » de la DCRI. Du fichage au conte, il n’y aurait qu’un pas ?
La paranoïa américaine n’est toutefois pas le sujet sur lequel se (…) -
« A Dangerous Method » de David Cronenberg
10 janvier 2012, par Sébastien BourdonPain and Pleasure
Entre l’Autriche et la Suisse, peu de temps avant que le XXème siècle ne sombre dans la folie sanglante qui l’a caractérisée, deux hommes réfléchissent aux origines de la violence et de la souffrance dans l’âme humaine. Le plus jeune des deux (Jung), tout à sa quête scientifique, y affrontera son aîné jusqu’à la rupture et fera également face à ses propres tourments pulsionnels. Cette Europe alémanique d’avant les grandes guerres, ce monde disparu, il me semble que sa (…) -
Le Bois et le Fer
7 décembre 2011, par Sébastien BourdonAmi lecteur, si tu existes et que tu me lis, il ne t’échappera pas que la vision sur grand écran d’un film de Truffaut par un dimanche après-midi pluvieux était à même de me mettre dans un état proche de la béatitude. Si l’on excepte les soubresauts agacés d’un grognon qui s’offusquait, avant même que le film ne commence, de la modeste agitation des bambins nous accompagnant (cinq enfants, qui se sont par ailleurs fort bien tenus), le plaisir fût à la hauteur des attentes. Comme quoi, (…)
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13 trois quart, c’est pas 14
18 novembre 2011, par Sébastien BourdonAlors que la France entière semble se ruer dans les salles obscures pour, une fois encore, se voir et se croire telle qu’elle n’est pas (« Les Intouchables », tout est dans le titre), laissez-moi vous écrire quelques lignes pour vous recommander un petit chef d’œuvre qui vous distraira peut-être du chemin des masses avides de « distraction ».
Quittons donc notre beau pays pour la Belgique, pays que filme Bouli Lanners comme s’il s’agissait d’un grand espace vierge, une Amérique, un Far (…) -
Sapristi
15 novembre 2011, par Sébastien BourdonAutant le préciser tout de suite, dès le début, je suis tintinophile depuis tout petit. Pas acharné, mais je suis quand même du genre à me pâmer devant une édition originale de « Tintin au Tibet » et j’ai de nombreux ouvrages de et sur Hergé dont j’espère qu’ils seront un jour rares (et chers). Bref, l’association Spielberg et Hergé ne pouvait qu’éveiller ma curiosité (et celle de ma progéniture).
Le film ayant fait l’objet d’un intense matraquage publicitaire, avant même de s’asseoir (…)