Autant l’écrire tout de suite, l’auteur de ces lignes a vécu – toutes proportions gardées - des situations similaires à celles rencontrées par les protagonistes de ce film. Le simple fait de regarder la bande-annonce me nouait la gorge. Mais si je n’ai peut-être point voulu le manquer, c’est justement parce que ces quelques images m’ont semblé profondément justes. Et à cause du titre du film. Lorsque vous arrivez, par un petit matin blême, aux urgences hospitalières de Robert Debré avec (…)
Cinéma
-
Great expectations
15 septembre 2011, par Sébastien Bourdon -
Bride of dishonour
19 août 2011, par Sébastien BourdonEn France, on confie la distribution des films produits par Judd Apatow à des gougnafiers qui laissent croire au public qu’il s’agit de grosses farces vulgaires comme l’Amérique a pu nous en abreuver par tonnes de pellicule (« American Pie » ?).
On leur donne un titre imbécile et on en massacre le doublage. Bilan : les gens continuent à préférer les films avec Kad Merad (acteur extrêmement pratique, s’il joue dans un film, on peut être certain que c’est très mauvais et économiser ainsi (…) -
« Une Séparation » de Asghar Farhadi
17 août 2011, par Sébastien BourdonComment peut-on être persan ?
A quoi sert le cinéma ? Probablement à mieux appréhender le monde. En quittant la salle obscure, au-delà de la satisfaction d’avoir vu un film passionnant, on conserve l’impression d’avoir voyagé à Téhéran et de s’être fait une idée de ce pays et des gens qui y vivent. En effet, au-delà de la parfaite maîtrise de son scenario, malgré la censure, le cinéaste Asghar Farhadi nous donne une vision de l’Iran dont il n’est pas interdit de penser qu’elle est proche (…) -
« Super 8 » de J. J. Abrams
12 août 2011, par Sébastien BourdonBad things happen, but you can still live
On peut avoir peur de l’eau pendant des années avec la seule affiche des « Dents de la Mer » (1975), ou se souvenir pour l’éternité de la séance qui vous a fait découvrir « Indiana Jones » (1981) au cinéma, et ne rien oublier de ce film, des trésors enfouis aux serpents qui les gardent.
J.J. Abrams, fort de la même expérience rétinienne, en est devenu cinéaste. Plus jeune que son mentor, avec une expérience différente, il colle à l’époque en (…) -
Agnus Dei
8 juillet 2011, par Sébastien BourdonEn m’asseyant dans la salle, seul, attendant ma dulcinée, je me suis dit que je bavarderai bien avec mes voisins, pour passer le temps. Et puis tout à coup, j’ai réalisé que la vie n’est pas un concert de metal et que les humains, quand ils ne se connaissent pas, ne se parlent pas.
J’avais beaucoup hésité à aller voir ce film, me disant que cela pouvait être aussi bien un chef d’œuvre qu’un pensum écolo-new age. Pire encore, il pouvait s’agir d’une célébration à peine déguisée de la foi (…) -
Boys don’t cry
17 mai 2011, par Sébastien BourdonFilmer les enfants, l’exercice est difficile, l’on se trompe souvent, généralement en les montrant comme évoluant dans un univers mièvre. L’enfance est un moment étrange, et il est difficile de rendre compte cette traversée cinématographiquement parlant.
Après s’être attaquée à l’adolescence des jeunes filles dans le très beau Naissance des pieuvres, Céline Sciamma se penche ainsi sur cette période. Et son regard de cinéaste est juste et beau. L’opus rejoint indiscutablement le cercle (…) -
« Angel » de Ernst Lubitsch (1937)
2 mai 2011, par Sébastien BourdonDerrière la Porte
Quel merveilleux moment que l’obscurité qui tombe dans la salle et que débute sur l’écran un opus aussi délicieux et raffiné que ce Lubitsch méconnu. On connaît pourtant ses classiques, « Ninotchka », « Sérénade à Trois » ou encore « To be or not to be », mais celui-là ne me m’évoquait rien.
La trame est vieille comme le monde bourgeois, une femme, un mari, un amant. Il s’agit là d’un scenario propice au rire, inspiré d’ailleurs d’une pièce de théâtre, mais également (…) -
"True Grit" de Joel et Ethan Coen
16 mars 2011, par Sébastien BourdonDead Men Tell no Tales
Les longues soirées d’hiver, on se réchauffe parfois devant un vieux western. Ainsi, Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (1964 – toujours jouissif), Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah (1962 – efficace), Jeremiah Johnson de Sidney Pollack (j’avais oublié à quel point c’était violent et triste), 40 tueurs de Samuel Fuller (on ne sait pas où on va, mais on y va, et vite) ou encore La chevauchée des Bannis de Andre de Toth (1959). Ce dernier film, (…) -
Live after Death
16 février 2011, par Sébastien BourdonLe vendredi soir, il me plaît d’acheter des bande-dessinées et des fleurs, c’est sur mon chemin de cycliste et cela marque symboliquement le début du week-end. Chacun sait que le meilleur moment dans le week-end, c’est le vendredi soir.
Arrivé chez le fleuriste, je constate, comme à chaque fois, que toute la clientèle semble trouver de bon ton de tutoyer invariablement ce garçon. L’attente à la caisse, rendue déjà douloureuse par la techno afro-cubaine sortie des enceintes, est (…) -
Harvester of Sorrow
18 janvier 2011, par Sébastien BourdonEn arrivant au cinéma l’autre soir, était affiché en grand dans l’entrée le thème de réflexion d’une artiste en résidence à l’espace 1789 (Olivia Rosenthal) : « quel film a changé votre vie ? »
Sacrée question, il m’est venu deux films spontanément : « « La loi du silence » de Hitchcock et « La chambre verte » de Truffaut. Ce n’est pas l’objet de la chronique, alors je ne vais pas m’appesantir, mais je suis simplement rendu compte en les visionnant à l’époque (en cassette VHS) que le (…)