En m’asseyant dans la salle, seul, attendant ma dulcinée, je me suis dit que je bavarderai bien avec mes voisins, pour passer le temps. Et puis tout à coup, j’ai réalisé que la vie n’est pas un concert de metal et que les humains, quand ils ne se connaissent pas, ne se parlent pas.
J’avais beaucoup hésité à aller voir ce film, me disant que cela pouvait être aussi bien un chef d’œuvre qu’un pensum écolo-new age. Pire encore, il pouvait s’agir d’une célébration à peine déguisée de la foi (…)
Cinéma
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Agnus Dei
8 juillet 2011, par Sébastien Bourdon -
Boys don’t cry
17 mai 2011, par Sébastien BourdonFilmer les enfants, l’exercice est difficile, l’on se trompe souvent, généralement en les montrant comme évoluant dans un univers mièvre. L’enfance est un moment étrange, et il est difficile de rendre compte cette traversée cinématographiquement parlant.
Après s’être attaquée à l’adolescence des jeunes filles dans le très beau Naissance des pieuvres, Céline Sciamma se penche ainsi sur cette période. Et son regard de cinéaste est juste et beau. L’opus rejoint indiscutablement le cercle (…) -
Derrière la porte
2 mai 2011, par Sébastien BourdonQuel merveilleux moment que l’obscurité qui tombe dans la salle et que débute sur l’écran un opus aussi délicieux et raffiné que ce Lubitsch méconnu. On connaît pourtant ses classiques, « Ninotchka », « Sérénade à trois » ou encore « To be or not to be », mais celui-là ne me m’évoquait rien.
La trame est vieille comme le monde bourgeois, une femme, un mari, un amant. Il s’agit là d’un scenario propice au rire, inspiré d’ailleurs d’une pièce de théâtre, mais également aux larmes et (…) -
"True Grit" de Joel et Ethan Coen
16 mars 2011, par Sébastien BourdonDead Men Tell no Tales
Les longues soirées d’hiver, on se réchauffe parfois devant un vieux western. Ainsi, Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (1964 – toujours jouissif), Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah (1962 – efficace), Jeremiah Johnson de Sidney Pollack (j’avais oublié à quel point c’était violent et triste), 40 tueurs de Samuel Fuller (on ne sait pas où on va, mais on y va, et vite) ou encore La chevauchée des Bannis de Andre de Toth (1959). Ce dernier film, (…) -
Live after Death
16 février 2011, par Sébastien BourdonLe vendredi soir, il me plaît d’acheter des bande-dessinées et des fleurs, c’est sur mon chemin de cycliste et cela marque symboliquement le début du week-end. Chacun sait que le meilleur moment dans le week-end, c’est le vendredi soir.
Arrivé chez le fleuriste, je constate, comme à chaque fois, que toute la clientèle semble trouver de bon ton de tutoyer invariablement ce garçon. L’attente à la caisse, rendue déjà douloureuse par la techno afro-cubaine sortie des enceintes, est (…) -
Harvester of Sorrow
18 janvier 2011, par Sébastien BourdonEn arrivant au cinéma l’autre soir, était affiché en grand dans l’entrée le thème de réflexion d’une artiste en résidence à l’espace 1789 (Olivia Rosenthal) : « quel film a changé votre vie ? »
Sacrée question, il m’est venu deux films spontanément : « « La loi du silence » de Hitchcock et « La chambre verte » de Truffaut. Ce n’est pas l’objet de la chronique, alors je ne vais pas m’appesantir, mais je suis simplement rendu compte en les visionnant à l’époque (en cassette VHS) que le (…) -
« Come back, Africa » de Lionel Rogosin (1959)
2 décembre 2010, par Sébastien BourdonI ain’t gonna play Sun City
Lionel Rogosin était un new-yorkais qui envisageait le cinéma comme un outil pour évoquer des sujets qui lui tenaient à cœur (la misère du monde). Cinéaste méconnu et pourtant important, il a ainsi droit à quelques lignes dans les livres d’histoire du cinéma alors qu’il a été revendiqué comme une influence majeure par des gens comme Cassavetes (ce qui se voit à l’écran).
Pour réaliser le film ici évoqué, après avoir appris comment fonctionnait une caméra, il (…) -
Sonseeahray
17 novembre 2010, par Sébastien BourdonMon fils aîné, un garçon très brillant, du haut de son lit, alors que je lui demandais ce qu’il avait pensé du film, me déclara que c’était tout le contraire de « La Charge Fantastique » que nous avions vus il y a quelque temps sur l’écran familial. Effectivement, ce film de Raoul Walsh avec Errol Flynn, sorti en 1941, biographie très romancée du Général Custer, ne nous montre les indiens que comme de lointains cavaliers hurlants qu’il faut abattre au plus vite si l’on veut conserver son (…)
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« Une femme disparaît » d’Alfred Hitchcock (1938)
23 octobre 2010, par Sébastien BourdonWhere is Miss Froy ?
Une sucrerie, un bonbon pour la toux, au ciné-club ce soir. Dans ce dernier film de la période anglaise d’Hitchcock on trouve, en vrac, le charme des screwball comedies des années 30 et 40, l’étrangeté de l’expressionnisme allemand et le suspens… hitchcockien.
C’est drôle et c’est enlevé, le maître organise son film comme un jeu pour enfants, avec sa poésie et sa toute relative violence. Etre loin de chez soi, dans un pays imaginaire (le « Bandrika ») et se (…) -
Mister Memory
19 octobre 2010, par Sébastien BourdonL’autre soir, j’ai emmené un fils et deux neveux au cinéma voir un vieil Hitchcock, période anglaise, « Les 39 marches » (1935). Je les regardais marcher devant moi, côte à côte, devisant. Je me suis alors souvenu des séances à l’Action Christine où j’emmenais un petit frère et un petit cousin voir des films de Leo Mc Carey. J’ai réalisé que cela faisait un moment que j’étais un « adulte », sans forcément m’en être toujours rendu compte.
J’étais un peu inquiet de ce que ces jeunes garçons (…)