Cris et Chuchotements
Une comptine enfantine, déjà obsédante à nos oreilles, ouvre le film. De l’obscurité, surgissent ensuite, comme enchaînées, des mains jointes dans une prière, un sanglot plutôt. Un peu plus d’une heure et demie plus tard, par la magie diabolique d’un cinéma parfaitement maîtrisé, si l’héroïne n’aura jamais semblé douter un seul instant des évènements, le spectateur ne saura être définitif sur ce qu’il lui a été conté. Toutes les lectures semblent permises, du film de (…)
Cinéma
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« Les Innocents » de Jack Clayton (1961)
2 décembre 2015, par Sébastien Bourdon -
« L’homme Irrationnel » de Woody Allen (2015)
9 novembre 2015, par Sébastien BourdonL’ombre d’un Doute
Cela fait si longtemps que l’on est fidèle à Woody Allen que lorsque le film commence, on est immédiatement gagné par une sensation de familiarité qui va jusqu’à la police de caractères utilisée pour le générique. Et évidemment encore, l’ouverture de l’opus se fait avec, en fond sonore, un inévitable jazz qui craque (quoique, pour une fois, le morceau soigneusement choisi par le cinéaste dans sa discothèque est plus binaire que ternaire, avec un swing qui décoiffe – « (…) -
It’s Alive !!
2 novembre 2015, par Sébastien BourdonParce que la confusion est si souvent faite, rappelons-le à toutes fins utiles, Frankenstein, ce n’est pas le monstre, c’est celui qui l’engendre. Le professeur Henry Frankenstein est-il fou ou génial, qu’importe finalement, seules les conséquences de ses actes jugeront de son étrange œuvre. Le livre de Mary Shelley (« Frankenstein ou le Prométhée Moderne » - 1818) et ses multiples adaptations nous ramènent à la fable du Golem, quelque chose que l’humain conçoit, semble maîtriser un instant, (…)
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« Comme un Avion » de Bruno Podalydès
6 juillet 2015, par Sébastien BourdonVoyageur Immobile
Commençons par le meilleur, voilà longtemps que l’on n’avait pas autant ri dans une salle de cinéma. Avec une grâce propre au sujet, pagayer pour s’évader, le cinéaste nous amène souvent à l’hilarité, mais avec une élégance de tous les instants.
Michel, un homme d’une petite cinquantaine d’années (interprété par le réalisateur), bien installé dans une existence douillette, matériellement comme émotionnellement, sentant que les années filent et en concevant un très (…) -
Good Planet
8 juin 2015, par Sébastien Bourdon« Human » de Yann Arthus-Bertrand Durant le cocktail qui a précédé cette projection réservée à quelques happy few (dont votre serviteur), nous avons devisé de choses diverses avec des gens variés. Entre un verre de rouge et une tartine d’un délicieux jambon espagnol, nous tombions notamment d’accord sur le fait que la génération de nos enfants se distinguait par une grande taille à venir, événement inéluctable confirmé par la pointure de leurs pieds (on a de sacrées discussions dans les (…)
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Redémarrer le coeur
29 mai 2015, par Sébastien Bourdon« Le Soleil Brille pour Tout le Monde » de John Ford (1953)
Alors qu’à Hollywood sévissait la chasse aux sorcières, s’est tenue une réunion le 22 octobre 1950 au cours de laquelle le réalisateur Cecil B. deMille a tenté d’obtenir des membres de la Screen Directors Guild qu’ils signent un serment de loyauté envers les Etats-Unis. DeMille souhaitait notamment par la signature d’un tel engagement obtenir des réalisateurs américains qu’ils dénoncent impérativement toute information obtenue à (…) -
La Femme qui Rit
12 mai 2015, par Sébastien Bourdon« L’Apollonide, souvenirs de la maison close » de Bertrand Bonello (2011)
Le XIXème siècle se meurt dans une maison close parisienne et c’est au cœur d’un lieu où se pratique une exploitation humaine que l’on pourrait croire douce qu’est traité ce passage du temps. Qu’est-ce donc que ce bordel au si joli nom, « L’Apollonide » ? Dans un décor rococo, avec force mousseline et corsets, s’y meuvent des jeunes femmes, encadrées d’une main de fer dans un gant de velours par la directrice des (…) -
Les valses de Vienne
21 avril 2015, par Sébastien Bourdon« Le Troisième Homme » Carol Reed (1949)
Vienne, capitale de l’Autriche, si chère au cœur d’Hitler qu’elle manqua finir, à l’instar de Dresde, en complet champ de ruines. Il existe également un autre versant de cette ville qui fut incarnée dans la prose de Zweig, notamment, et de la plus belle manière, dans « Le Monde d’hier » (1944). Ce monde noble et ancien détruit par le nazisme sert de décor à ce, sans aucun doute, classique du cinéma du XXème siècle (qu’il reste de bon ton de voir ou (…) -
La Marche du Progrès
26 mars 2015, par Sébastien Bourdon« Wild River » d’Elia Kazan (1960)
Passé le générique, le film s’ouvre sur des documents d’actualité, « entièrement d’époque ». Le Tennessee était dans les années 30 un fleuve aux crues mortelles, ce qui nous est brièvement, mais violemment montré, entre témoignages de survivants et vision de maisons s’effondrant dans les flots déchaînés.
Face à ces désastres récurrents, une Amérique volontaire, celle du New Deal de Roosevelt, opte pour la construction d’un barrage qui mettra fin à ces (…) -
"American Sniper" de Clint Eastwood
12 mars 2015, par Sébastien BourdonReady to come home
La dame dans la queue juste derrière moi, quand est venu son tour, a dit à la caissière : « Clint Eastwood, deux places s’il vous plaît ». Ce que c’est que d’être un cinéaste célèbre tout de même. Il est vrai que nous sommes une cohorte de fidèles, qui inlassablement, à chaque nouvelle sortie, viennent voir de quoi est encore capable l’ancien maire de Carmel (Californie).
Le film a rencontré un succès public colossal et a au passage réveillé la controverse un peu (…)