Selon Gérard Depardieu, notre trublion en exil, « la France est triste ». Il venait peut-être de voir le film qui va être évoqué ici.
Le tandem Bacri-Jaoui revient toujours au même point : les vicissitudes sentimentales des blancs moyens, enjeux minimes mais universels dans un monde de plus en plus formaté. Cette fois, l’originalité réside dans l’idée de visiter ces névroses et appétits sous l’angle du conte (concept souvent visité par la psychanalyse n’est-ce pas). L’idée n’est (…)
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Cinéma
Articles
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Le fond de l’air est frais
20 mars 2013, par Sébastien Bourdon -
Boys don’t cry
17 mai 2011, par Sébastien BourdonFilmer les enfants, l’exercice est difficile, l’on se trompe souvent, généralement en les montrant comme évoluant dans un univers mièvre. L’enfance est un moment étrange, et il est difficile de rendre compte cette traversée cinématographiquement parlant.
Après s’être attaquée à l’adolescence des jeunes filles dans le très beau Naissance des pieuvres, Céline Sciamma se penche ainsi sur cette période. Et son regard de cinéaste est juste et beau. L’opus rejoint indiscutablement le cercle (…) -
"True Grit" de Joel et Ethan Coen
16 mars 2011, par Sébastien BourdonDead Men Tell no Tales
Les longues soirées d’hiver, on se réchauffe parfois devant un vieux western. Ainsi, Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (1964 – toujours jouissif), Coups de feu dans la Sierra de Sam Peckinpah (1962 – efficace), Jeremiah Johnson de Sidney Pollack (j’avais oublié à quel point c’était violent et triste), 40 tueurs de Samuel Fuller (on ne sait pas où on va, mais on y va, et vite) ou encore La chevauchée des Bannis de Andre de Toth (1959). Ce dernier film, (…) -
"L’Echange" de Clint Eastwood
20 décembre 2008, par Sébastien BourdonEntre la femme et l’enfant, surgit un lien évident, la mère. « L’échange » est un film extrêmement dense et riche, mais c’est aussi et d’abord un portrait de mère. J’ai eu moi-même l’occasion d’observer un tel personnage avec une grande proximité ces dernières années. Une mère, tout le monde sait ce que c’est ou à peu près, mais l’on ne peut avoir le même regard sur la sienne propre que sur celle que l’on voit littéralement naître à ses côtés en devenant soi-même père. Attention, il ne (…)
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Tenir son rang
14 décembre 2009, par Sébastien BourdonAvec ou sans virus, que ce soit de son canapé ou dans les salles obscures, Sébastien s’adonne au décorticage de films.
Une fois n’est pas coutume, le chroniqueur va commencer par déplorer des loupés. Il lui avait été donné l’occasion de finir l’année en beauté avec le concert d’Alice In Chains au Bataclan et la prestation, semble t’il exceptionnelle, de Mc Cartney à Bercy. J’ai laissé filer les places, je me suis réveillé trop tard (pour Macca, j’ai des excuses, c’est parti en dix (…) -
« Tonnerre » de Guillaume Brac
21 février 2014, par Sébastien BourdonMon Cœur a tant de Peine
Alors que venait tout juste de s’éveiller l’an de grâce 2014, je me trouvais dans une chambre d’hôtes au sud de la Bourgogne à discuter avec un couple de belges (on croise toujours des belges dans les chambres d’hôtes françaises, tout le monde vous le dira). Ces derniers me recommandaient vivement la visite de la bourgade de Tonnerre, au charme indiscutable semble t’il et selon eux. Las, je n’en connais toujours pour l’instant qu’un panneau sur l’autoroute. Et (…) -
Requiescat in pace
12 janvier 2010, par Sébastien BourdonMon premier film de Rohmer, je l’ai vu au cinéma et c’était Conte de printemps en 1990. J’avais donc 19 ans. Comment avions-nous décidé d’aller voir ce film, le genre était tout de même un peu éloigné de nos habituelles sorties cinés. Je ne sais pas, je ne sais plus.
Toujours est-il que vingt ans plus tard, je m’en souviens encore comme d’un choc profond (et pas seulement parce que j’étais tombé amoureux de la rousse Florence Darel). Je découvrais que l’on pouvait filmer différemment (…) -
With pleasure
9 octobre 2011, par Sébastien BourdonUn film muet en noir et blanc, en 2011, au temps glorieux de la 3 D et du numérique ? Et pourquoi pas finalement, ce n’est pas parce que Gutenberg a inventé l’imprimerie qu’il fallait arrêter les enluminures (et ai-je arrêté le vélo alors que voilà belle lurette que la voiture a été inventée ?) !
Le « progrès » et sa marche forcée n’impliquent pas nécessairement l’abandon d’un support, surtout s’il est beau. C’est vraisemblablement ce raisonnement qui a amené un cinéaste maniaque du (…) -
« Ida » de Pawel Pawlikowski (2014)
13 mars 2014, par Sébastien BourdonNaima
Où l’on apprend dès le début qu’Anna s’appelle en réalité Ida, qu’elle est juive, et ne l’avait jamais su. Dans la Pologne de 1962, orpheline élevée dans un couvent et sur le point de prononcer ses vœux, elle le découvre à l’occasion d’une rencontre avec sa tante, jusqu’alors inconnue. Ida donc, a vingt ans, est ravissante, et brille d’une discrétion naturelle qui ne résiste toutefois pas à l’intensité de son visage. Celle qui l’incarne avec une telle présence, l’actrice Agata (…) -
Of Wolf and Man
30 septembre 2010, par Sébastien Bourdon« Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois
Alors qu’il y a peu, d’aucunes au bureau faisaient le Ramadan, je leur ai demandé comment l’on pouvait imposer autant de souffrances à son corps alors que Dieu n’existe même pas. Cette question de la croyance en un être suprême et bienfaiteur, je me la pose depuis que j’ai vu, enfant, les images de l’assassinat de Sadate à la télévision. Je ne savais pas à l’époque qui était ce monsieur, mais la brutalité de la chose m’a convaincu de (…)