« Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois
Alors qu’il y a peu, d’aucunes au bureau faisaient le Ramadan, je leur ai demandé comment l’on pouvait imposer autant de souffrances à son corps alors que Dieu n’existe même pas. Cette question de la croyance en un être suprême et bienfaiteur, je me la pose depuis que j’ai vu, enfant, les images de l’assassinat de Sadate à la télévision. Je ne savais pas à l’époque qui était ce monsieur, mais la brutalité de la chose m’a convaincu de (…)
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Cinéma
Articles
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Of Wolf and Man
30 septembre 2010, par Sébastien Bourdon -
Requiescat in pace
12 janvier 2010, par Sébastien BourdonMon premier film de Rohmer, je l’ai vu au cinéma et c’était Conte de printemps en 1990. J’avais donc 19 ans. Comment avions-nous décidé d’aller voir ce film, le genre était tout de même un peu éloigné de nos habituelles sorties cinés. Je ne sais pas, je ne sais plus.
Toujours est-il que vingt ans plus tard, je m’en souviens encore comme d’un choc profond (et pas seulement parce que j’étais tombé amoureux de la rousse Florence Darel). Je découvrais que l’on pouvait filmer différemment (…) -
Le navire de la mort avait un nouveau capitaine
8 octobre 2009, par Sébastien BourdonDans notre bonne ville de Saint-Ouen, on ne fait pas que jeter ses ordures dans la rue ou s’entretuer pour le contrôle du marché de la drogue, on a aussi une très belle politique culturelle. Et c’est ainsi que nous avons pu nous offrir à l’espace 1789 (4 euros la place !) le guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay (on peut prononcer « Gué » si on est du Sud-ouest), avec ses deux acolytes de Zone Libre (deuxième guitare, batterie) jouant un free-rock du meilleur ton sur le - à juste titre (…)
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Imitation of life
29 mai 2009, par Sébastien BourdonAvez-vous déjà remarqué que l’on peut presque, aux teintes, à la couleur, déterminer la décennie durant laquelle a été tourné un film ? C’est valable même quand s’il s’agit de noir et blanc.
Oui, oui, j’en suis sûr, vous remettriez en quelques secondes dans l’ordre chronologique Le Dictateur (Chaplin - 1945), Sur les quais (Kazan - 1955) et La nuit des morts-vivants (Romero - 1970).
Avec ce Mirage de la vie (titre français qui ne dit pas la richesse de ce qu’il traduit), on est ainsi (…) -
Un Eté Débraillé
8 juillet 2013, par Sébastien BourdonSi on ne vous l’a pas déjà dit, si vous ne l’avez pas encore lu, je vous le confirme ici, cet objet filmique ressemble à l’improbable télescopage de l’œuvre de Jean-Luc Godard avec celle de Max Pécas. On disserte parfois, on court tout le temps, et déboulent régulièrement dans le cadre des filles à moitié nues.
Ce défi d’auteur est fort bien tenu, on rit presque en continu et on ne s’ennuie jamais. Il fallait oser un tel alliage, mais en même temps, il y a quelque chose de profondément (…) -
Sapristi
15 novembre 2011, par Sébastien BourdonAutant le préciser tout de suite, dès le début, je suis tintinophile depuis tout petit. Pas acharné, mais je suis quand même du genre à me pâmer devant une édition originale de « Tintin au Tibet » et j’ai de nombreux ouvrages de et sur Hergé dont j’espère qu’ils seront un jour rares (et chers). Bref, l’association Spielberg et Hergé ne pouvait qu’éveiller ma curiosité (et celle de ma progéniture).
Le film ayant fait l’objet d’un intense matraquage publicitaire, avant même de s’asseoir (…) -
« De Rouille et d’Os » de Jacques Audiard
1er juin 2012, par Sébastien BourdonL’autre jour, une fidèle lectrice m’a fait parvenir un article sur le philosophe américain Stanley Cavell, auteur dont j’ignorais tout jusque là. C’est compliqué la philosophie, mais il s’avère que ce garçon s’intéresse beaucoup au cinéma et y tire le fruit de sa réflexion. Si je résume, son école de pensée, c’est le « perfectionnisme », doctrine de la transformation de soi. Et pour développer ce concept, le philosophe se sert du cinéma : il s’agit de fonder son aventure de la pensée sur son (…)
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Brilliant !
18 décembre 2012, par Sébastien BourdonAu secours, on a violé Molière et, heureux homme, elles étaient nombreuses à s’en charger. Il n’y avait en effet que des femmes sur scène, pour jouer tous les rôles, mâles inclus, sans pour autant jamais se défaire d’une absolue féminité. Ainsi, même l’auteur de la pièce, Jean-Baptiste Poquelin, témoin un peu dépassé de cette visite inattendue de son œuvre, était pour l’occasion, incarné par une femme.
On entre dans la pièce comme l’on monte dans un avion, il y a même des hôtesses de (…) -
Lève la lunette !
12 mai 2010, par Sébastien BourdonL’autre jour, une journaliste a demandé Gérard Depardieu s’il pouvait lui parler du fait que le film était dédié à son fils défunt, Guillaume. Ce dernier, brusquement agressif, lui a répondu « non, pourquoi tu veux que je t’en parle, salope !!! » et a finalement tourné les talons dans un rire sonore, sous les cris des journaleux outrés. J’adore ce mec.
Gérard Depardieu est le plus grand acteur du monde. Je le sais depuis La chèvre que j’avais vu avec ma sœur et mes parents au cinéma (…) -
Des Femmes et des Dieux
22 mai 2013, par Sébastien BourdonOn pourrait vous parler du film, de son scenario, de ses conditions de tournage, de ses acteurs, mais avant tout, il faut évoquer la matière dont il est fait, le Technicolor, ici en majesté. Quoi de plus beau sur grand écran, dans une copie restaurée, qu’un film tourné selon ce procédé. L’on voudrait toucher l’écran tant la matière est vivante et belle, presque tangible. La pellicule utilisée ici est faite de trois couches superposées, particulièrement délicate à voir comme à manipuler et le (…)