L’autre jour, j’entendais mon libraire tenter maladroitement d’expliquer à un type venu trouver « un livre pour une petite fille de huit ans » qu’une telle chose n’existe en fait pas réellement. En effet, qu’importe l’âge, seuls le goût et l’appétence comptent. Et puis, comme le disait Jimi Hendrix à propos de la musique, mais qui vaut pour la littérature, il n’y en a que deux sortes, « la bonne et la mauvaise ».
S’agissant du cinéaste Hayao Myazaki, il faut littéralement vivre dans une (...)
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Cinéma
Articles
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Il faut tenter de vivre
18 février 2014, par Sébastien Bourdon -
« Who’s that knockin’ at my door » Martin Scorcese (1969)
27 juillet 2009, par Sébastien BourdonVisionner les premières images de celui qui sera un grand du 7ème art constitue nécessairement une expérience intéressante, au-delà même des éventuelles qualités intrinsèques du film. L’exercice peut toutefois être périlleux et la satisfaction tirée quelque peu mesurée par ce qui est parfois un premier essai bancal et maladroit. S’agissant de Scorcese, c’est d’autant plus vrai que ces quarante dernières années, il a inondé le cinéma mondial de films que nous avons tous vus ou presque, (...)
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Gris est ma couleur de peau
20 avril 2010, par Sébastien BourdonMême par le petit bout de la lorgnette, le film est extrêmement juste. Ainsi, dans ces endroits de nulle part que l’on trouve en Afrique, il y a une chose qui compte, c’est le bidon d’essence. Le peu qui fonctionne ne tient que grâce à ça. Et Claire Denis, sans que cela se voit, sans que cela semble influer sur l’histoire, montre souvent et discrètement cette réalité pragmatique. Elle connaît ce qu’elle filme, la chose est certaine.
Pour le reste, le film est parfaitement brutal et (...) -
Freedom is first
12 février 2013, par Sébastien BourdonIl est des cinéastes dont l’œuvre est si importante que même leurs films ratés se doivent d’être vus. Il est en effet passionnant d’avoir une vue d’ensemble d’autant que, dans les loupés, on trouve toujours des éclairs de grâce ou de génie. Steven Spielberg est indéniablement de cette race de réalisateur, même s’il a pu parfois décevoir ou agacer par un souci de plaire trop appuyé. Il est vrai qu’il lui fut souvent reproché par la critique, même pour des œuvres radicalement différentes, de (...)
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« Gran Torino » de Clint Eastwood
27 mars 2009, par Sébastien BourdonDe quoi parle-t-on ? D’un western déguisé en chronique banlieusarde contemporaine, un film humaniste, plein de mélancolie et de drôlerie. Eastwood filme la mort de l’Amérique et le pire, c’est qu’il ne semble pas considérer que cela soit très grave. Il s’agit de filmer un passage à témoin, comme s’inscrivant dans l’ordre des choses. Dans la même logique, le propre effacement de Clint et de ce qu’il a interprété est parallèlement mis en scène.
Il a fallu à peine un mois à Eastwood pour (...) -
Regarde les hommes tomber
1er juin 2012, par Sébastien BourdonL’autre jour, une fidèle lectrice m’a fait parvenir un article sur le philosophe américain Stanley Cavell, auteur dont j’ignorais tout jusque là. C’est compliqué la philosophie, mais il s’avère que ce garçon s’intéresse beaucoup au cinéma et y tire le fruit de sa réflexion. Si je résume, son école de pensée, c’est le « perfectionnisme », doctrine de la transformation de soi. Et pour développer ce concept, le philosophe se sert du cinéma : il s’agit de fonder son aventure de la pensée sur (...)
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13 trois quart, c’est pas 14
18 novembre 2011, par Sébastien BourdonAlors que la France entière semble se ruer dans les salles obscures pour, une fois encore, se voir et se croire telle qu’elle n’est pas (« Les Intouchables », tout est dans le titre), laissez-moi vous écrire quelques lignes pour vous recommander un petit chef d’œuvre qui vous distraira peut-être du chemin des masses avides de « distraction ».
Quittons donc notre beau pays pour la Belgique, pays que filme Bouli Lanners comme s’il s’agissait d’un grand espace vierge, une Amérique, un Far (...) -
Brilliant !
18 décembre 2012, par Sébastien BourdonAu secours, on a violé Molière et, heureux homme, elles étaient nombreuses à s’en charger. Il n’y avait en effet que des femmes sur scène, pour jouer tous les rôles, mâles inclus, sans pour autant jamais se défaire d’une absolue féminité. Ainsi, même l’auteur de la pièce, Jean-Baptiste Poquelin, témoin un peu dépassé de cette visite inattendue de son œuvre, était pour l’occasion, incarné par une femme.
On entre dans la pièce comme l’on monte dans un avion, il y a même des hôtesses de (...) -
Bienvenue chez les skis
5 mai 2009, par Sébastien BourdonLe défi : ne parler ni d’Eastwood, ni de Truffaut, trouver le film où vous ne m’attendiez pas. Pas une rareté belge, ni une œuvre de Sam Raimi. Bye-bye Kurosawa et Bergman. Ce coup ci, c’est garanti, personne ne me taxera d’élitisme. Ce film là, personne n’en a parlé, mais à en croire le box-office, beaucoup l’ont vu. Mes critiques préférés l’ont superbement ignoré. Ce n’est pas un film qui existe dans ma galaxie culturelle. Ni envie, ni mépris, peut-être un peu de condescendance, (...)
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« Une Séparation » de Asghar Farhadi
17 août 2011, par Sébastien BourdonComment peut-on être persan ?
A quoi sert le cinéma ? Probablement à mieux appréhender le monde. En quittant la salle obscure, au-delà de la satisfaction d’avoir vu un film passionnant, on conserve l’impression d’avoir voyagé à Téhéran et de s’être fait une idée de ce pays et des gens qui y vivent. En effet, au-delà de la parfaite maîtrise de son scenario, malgré la censure, le cinéaste Asghar Farhadi nous donne une vision de l’Iran dont il n’est pas interdit de penser qu’elle est (...)