Dans le dernier numéro de l’excellente revue « So Film », Brian de Palma déplore que ses pairs et cinéastes Scorcese et Coppola ne prennent plus le métro, ce qui les amèneraient aujourd’hui à réaliser des films en décalage avec la réalité. Ce n’est sûrement pas le cas de Philippe Garrel, tant son film nous donne notamment à voir la paupérisation de l’artiste, entre appartement miteux et petits théâtres de grande banlieue.
Autant te l’avouer tout de suite, ami lecteur (si tu existes), je (…)
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Cinéma
Articles
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Un poison violent
27 décembre 2013, par Sébastien Bourdon -
Les saisons du coeur
20 janvier 2014, par Sébastien BourdonPas forcément emballé par le film, mais toujours ravi de voir en vrai un réalisateur, je me suis finalement assis face à une œuvre qui, sur le fond, n’avait pas décidé de révolutionner le cinéma français (les errances émotionnelles de trentenaires parisiens), mais sur la forme tentait à tout le moins quelque chose d’un peu différent.
L’histoire se déroule chronologiquement, sur plusieurs saisons grises. L’automne est notamment décrit en ces termes par le personnage d’Armand (Vincent (…) -
Les Frères Grimm
13 octobre 2005, par Paul KirknessAprès le malheureux échec du tournage de Don Quixote de la Mancha, Gilliam a eu un petit temps mort de trois années pendant lesquelles il s’est apparemment penché sur plusieurs projets... L’ex animateur des Monty Python a eu pas mal de mal à encaisser les coups mais, pour un grand stressé - rappelons qu’il a perdu l’usage de ses jambes de manière temporaire lors du tournage de Brazil - il s’est remarquablement relevé. Au final, c’est une adaptation fictive de la vie des frères Grimm qu’il (…)
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Gris est ma couleur de peau
20 avril 2010, par Sébastien BourdonMême par le petit bout de la lorgnette, le film est extrêmement juste. Ainsi, dans ces endroits de nulle part que l’on trouve en Afrique, il y a une chose qui compte, c’est le bidon d’essence. Le peu qui fonctionne ne tient que grâce à ça. Et Claire Denis, sans que cela se voit, sans que cela semble influer sur l’histoire, montre souvent et discrètement cette réalité pragmatique. Elle connaît ce qu’elle filme, la chose est certaine.
Pour le reste, le film est parfaitement brutal et éthéré (…) -
« L’invasion des profanateurs de sépultures » Don Siegel (1956)
16 avril 2010, par Sébastien BourdonHuman Beans
Autant révéler tout de suite la vérité, il n’y a pas de sépultures et donc personne ne profanera ces dernières. Le traducteur du titre n’y connaissait vraisemblablement rien, en langue comme en film. Il s’agit d’une histoire d’invasion de corps vivants (« body snatchers » en anglais) par des aliens, sans aucune transformation physique, mais avec une déshumanisation complète, indécelable au premier abord. Il s’agit d’un film de science-fiction, mais sans effets spéciaux ou (…) -
« Gran Torino » de Clint Eastwood
27 mars 2009, par Sébastien BourdonDe quoi parle-t-on ? D’un western déguisé en chronique banlieusarde contemporaine, un film humaniste, plein de mélancolie et de drôlerie. Eastwood filme la mort de l’Amérique et le pire, c’est qu’il ne semble pas considérer que cela soit très grave. Il s’agit de filmer un passage à témoin, comme s’inscrivant dans l’ordre des choses. Dans la même logique, le propre effacement de Clint et de ce qu’il a interprété est parallèlement mis en scène.
Il a fallu à peine un mois à Eastwood pour (…) -
Of Wolf and Man
30 septembre 2010, par Sébastien Bourdon« Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois
Alors qu’il y a peu, d’aucunes au bureau faisaient le Ramadan, je leur ai demandé comment l’on pouvait imposer autant de souffrances à son corps alors que Dieu n’existe même pas. Cette question de la croyance en un être suprême et bienfaiteur, je me la pose depuis que j’ai vu, enfant, les images de l’assassinat de Sadate à la télévision. Je ne savais pas à l’époque qui était ce monsieur, mais la brutalité de la chose m’a convaincu de (…) -
« Nous ne Vieillirons pas Ensemble » de Maurice Pialat (1972)
25 juillet 2013, par Sébastien BourdonAppetite for Destruction
Le postulat de l’œuvre n’est certes pas révolutionnaire, filmer l’agonie de l’amour, celui qui liait depuis des années un homme, non pas à sa femme (Macha Méril), mais à sa maîtresse (Marlène Jobert). Faire ainsi le portrait d’un type somme toute assez antipathique, un peu rustre et brutal, pourtant étonnamment attachant (Jean Yanne).
Pour les gens nés dans les années 70 (plutôt au début desdites années), l’on redécouvre avec une certaine joie, empreinte d’une (…) -
No one here gets out alive
6 juillet 2010, par Sébastien BourdonJ’en reviens toujours à cet été de mes 20 ans – ou bien était-ce celui de mes 19 – où, dans un hypermarché de banlieue, j’avais acheté les cassettes qui ont constitué le ciment de la bande-son de mon existence. Il y avait les Doors sur la route des vacances de cet été là, en l’occurrence le premier album The Doors (1967) , et le dernier, LA Woman (1971).
J’ai vraiment adoré ce groupe, jusqu’à en trouver formidable à sa sortie le film d’Oliver Stone inspiré de l’existence de Jim Morrison (…) -
Les chiens noirs du Mexique
27 janvier 2010, par Sébastien BourdonLa fascination pour Trintignant est ancienne. Deux films me reviennent immédiatement : Vivement dimanche de Truffaut et La course du lièvre à travers les champs de René Clément. Et bien sûr, Le fanfaron de Dino Risi. Dès que je l’ai vu, et surtout entendu, j’ai pensé, plus grand acteur du monde. De Girod à Rohmer, de Kieslowski à Chéreau, je n’ai jamais décroché.
Et puis, devenu vieux monsieur avec ce qu’il faut d’élégance et d’indignité, il en a eu marre du cinéma, et alors que sa santé (…)