I don’t like to dance
J. Edgar Hoover, l’homme qui a inventé et dirigé le FBI pendant 48 ans, rêvait de pouvoir ficher tous les citoyens américains comme les livres d’une bibliothèque et ce afin de pouvoir distinguer les gentils des méchants (les communistes donc). Claude Guéant, sur France Inter il y a quelques jours, disait se réjouir du travail « merveilleux » de la DCRI. Du fichage au conte, il n’y aurait qu’un pas ?
La paranoïa américaine n’est toutefois pas le sujet sur lequel se (…)
Accueil > Mots-clés > Sections > Cinéma
Cinéma
Articles
-
"J. Edgar" de Clint Eastwood
31 janvier 2012, par Sébastien Bourdon -
« Come back, Africa » de Lionel Rogosin (1959)
2 décembre 2010, par Sébastien BourdonI ain’t gonna play Sun City
Lionel Rogosin était un new-yorkais qui envisageait le cinéma comme un outil pour évoquer des sujets qui lui tenaient à cœur (la misère du monde). Cinéaste méconnu et pourtant important, il a ainsi droit à quelques lignes dans les livres d’histoire du cinéma alors qu’il a été revendiqué comme une influence majeure par des gens comme Cassavetes (ce qui se voit à l’écran).
Pour réaliser le film ici évoqué, après avoir appris comment fonctionnait une caméra, il (…) -
L’appel de la forêt
1er mars 2008, par Sébastien BourdonLorsque je suis sorti de la salle audonienne où venait d’être projeté Into the Wild de Sean Penn, je me suis dit que chaque film de ce cinéaste était beau mais légèrement imparfait, ce reproche diminuant au fur et à mesure du développement de sa cinématographie. Puis, et j’en avais le pressentiment, et c’est monté en moi avec la nuit, jusqu’à m’obséder : impossible de sortir du film.
C’est l’histoire d’un garçon qui, depuis tout petit, aime trop les livres et jouer dehors et qui va, dans (…) -
Brilliant !
18 décembre 2012, par Sébastien BourdonAu secours, on a violé Molière et, heureux homme, elles étaient nombreuses à s’en charger. Il n’y avait en effet que des femmes sur scène, pour jouer tous les rôles, mâles inclus, sans pour autant jamais se défaire d’une absolue féminité. Ainsi, même l’auteur de la pièce, Jean-Baptiste Poquelin, témoin un peu dépassé de cette visite inattendue de son œuvre, était pour l’occasion, incarné par une femme.
On entre dans la pièce comme l’on monte dans un avion, il y a même des hôtesses de (…) -
Le Bois et le Fer
7 décembre 2011, par Sébastien BourdonAmi lecteur, si tu existes et que tu me lis, il ne t’échappera pas que la vision sur grand écran d’un film de Truffaut par un dimanche après-midi pluvieux était à même de me mettre dans un état proche de la béatitude. Si l’on excepte les soubresauts agacés d’un grognon qui s’offusquait, avant même que le film ne commence, de la modeste agitation des bambins nous accompagnant (cinq enfants, qui se sont par ailleurs fort bien tenus), le plaisir fût à la hauteur des attentes. Comme quoi, (…)
-
Un poison violent
27 décembre 2013, par Sébastien BourdonDans le dernier numéro de l’excellente revue « So Film », Brian de Palma déplore que ses pairs et cinéastes Scorcese et Coppola ne prennent plus le métro, ce qui les amèneraient aujourd’hui à réaliser des films en décalage avec la réalité. Ce n’est sûrement pas le cas de Philippe Garrel, tant son film nous donne notamment à voir la paupérisation de l’artiste, entre appartement miteux et petits théâtres de grande banlieue.
Autant te l’avouer tout de suite, ami lecteur (si tu existes), je (…) -
« Magic in the Moonlight » de Woody Allen
30 octobre 2014, par Sébastien BourdonThe Real Thing
En entrant, on est immédiatement agressé par l’odeur d’huile de friture de même que par la musique diffusée dans le hall qui, de cet art, n’a que le nom. Sale, bruyant et cher, bienvenue dans le multiplexe Pathé Wepler (Place de Clichy). Aller au cinéma « normal » serait donc devenu une punition, on se demande comment les gens acceptent d’être traités ainsi. Non, le cinéma d’art et d’essai de quartier n’est pas un luxe, il est une évidente nécessité.
Cet enfer (…) -
Gris est ma couleur de peau
20 avril 2010, par Sébastien BourdonMême par le petit bout de la lorgnette, le film est extrêmement juste. Ainsi, dans ces endroits de nulle part que l’on trouve en Afrique, il y a une chose qui compte, c’est le bidon d’essence. Le peu qui fonctionne ne tient que grâce à ça. Et Claire Denis, sans que cela se voit, sans que cela semble influer sur l’histoire, montre souvent et discrètement cette réalité pragmatique. Elle connaît ce qu’elle filme, la chose est certaine.
Pour le reste, le film est parfaitement brutal et éthéré (…) -
« L’invasion des profanateurs de sépultures » Don Siegel (1956)
16 avril 2010, par Sébastien BourdonHuman Beans
Autant révéler tout de suite la vérité, il n’y a pas de sépultures et donc personne ne profanera ces dernières. Le traducteur du titre n’y connaissait vraisemblablement rien, en langue comme en film. Il s’agit d’une histoire d’invasion de corps vivants (« body snatchers » en anglais) par des aliens, sans aucune transformation physique, mais avec une déshumanisation complète, indécelable au premier abord. Il s’agit d’un film de science-fiction, mais sans effets spéciaux ou (…) -
Les saisons du coeur
20 janvier 2014, par Sébastien BourdonPas forcément emballé par le film, mais toujours ravi de voir en vrai un réalisateur, je me suis finalement assis face à une œuvre qui, sur le fond, n’avait pas décidé de révolutionner le cinéma français (les errances émotionnelles de trentenaires parisiens), mais sur la forme tentait à tout le moins quelque chose d’un peu différent.
L’histoire se déroule chronologiquement, sur plusieurs saisons grises. L’automne est notamment décrit en ces termes par le personnage d’Armand (Vincent (…)