Le Naturel au Galop
Il arrive que cela prenne un peu de temps et des efforts réitérés en salle obscure pour enfin se trouver confronté à quelque chose qui ressemble à du cinéma. Sur ce coup-là, on va dire qu’on a été servi.
Jacques Audiard n’était certes pas devenu tricard dans nos services, mais ses derniers efforts ne tenaient pas forcément leurs promesses : « Les Frères Sisters » (2018) était un bon film mais pas un grand western, quant à « Dheepan » (2015), il ne dépassait pas le (…)
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« Emilia Perez » de Jacques Audiard
11 septembre 2024, par Sébastien Bourdon -
« Dos Madres » de Victor Iriarte
7 septembre 2024, par Sébastien BourdonMadres Paralelas
Truffaut disait qu’un film se fait au montage, et l’audace dont fait montre le réalisateur Victor Iriarte dans cet exercice au démarrage de l’histoire donne immédiatement une très bonne impression.
La première demi-heure se révèle ainsi assez haletante et intrigante, et il est vrai que le sujet avait de quoi l’être. Une mère espagnole (Lola Dueñas), dont on a enlevé l’enfant après la naissance, drame qui se reproduisit souvent dans l’Espagne franquiste, pleine (…) -
Week-end Prolongé
2 septembre 2024, par Sébastien BourdonÀ cette heure matinale, il ferait presque frais, se dit-on en remontant la rue vers la pâtisserie. Quelques mètres avant cet établissement se trouve un lycée. Ici, les vacances ne sont pas achevées, ce qui donne à notre très éphémère prolongation estivale le charme de la simple continuation.
En réalité, ici comme ailleurs, la fin se profile. Devant l’école arrivent des gens qui, s’ils sont bronzés et légèrement vêtus, n’en portent pas moins des tenues qui trahissent la reprise du travail. (…) -
Fin d’été
31 août 2024, par Sébastien BourdonDerrière l’église Saint Pierre, il y avait un bouquiniste installé dans une petite échoppe pleine jusqu’à la gueule de livres. Les bouquins avaient créé leur propre géographie de l’espace, réduisant les volumes et les possibilités de circulation à la portion congrue.
Il ne fallait point être nombreux si l’on voulait pouvoir circuler entre les rayonnages, ou alors y aller avec des gens qu’on aime.
Il y avait de tout là-dedans, et on se demandait comment ce tout pouvait y rentrer. Cela ne (…) -
« Le Roman de Jim » d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu
27 août 2024, par Sébastien BourdonLa Soif du Bien
Aymeric (Karim Leklou) transpire la gentillesse au risque, parfois, de la faiblesse d’âme. C’est ainsi qu’il verse presque innocemment dans la petite délinquance - égarement interrompu aussi vite que commencé, à l’instar de ses multiples petits jobs alimentaires.
Son inconséquence bonhomme le fait ensuite tomber dans les bras d’une femme enceinte d’un autre (Laetitia Dosch), jusqu’à faire de lui le père de l’enfant, une fois celui-ci paru. Cette belle aventure va donner (…) -
« Monsieur Klein » de Joseph Losey (1976)
22 août 2024, par Sébastien BourdonLa Métamorphose
C’est l’histoire d’un homme qui se découvre un double homonyme et qui, en cherchant à le trouver, finit par se perdre lui-même.
Paris 1942, Robert Klein (Alain Delon), alsacien d’origine et marchand d’art peu scrupuleux, mène une vie confortable et égoïste, peu soucieux de ses semblables en ces temps difficiles. Un matin devant sa porte est déposée la revue Informations Juives, alors qu’il n’est pas de cette obédience religieuse. Probablement inquiet des risques qu’une (…) -
Alain Delon, mort d’un acteur
18 août 2024, par Sébastien Bourdon« Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé », propos que l’on prête au comédien Groucho Marx, et qui est particulièrement adapté s’agissant de maintenant feu Alain Delon. En effet, lorsque l’on a été un si bel animal, incarnant un guépard comme un samouraï, la lente et inexorable destruction de soi a dû sembler particulièrement cruelle.
S’il n’était pas le plus grand des comédiens - un physique pareil ne vous permet pas de tout interpréter - il poussa quand même (…) -
Caprices Météorologiques
16 août 2024, par Sébastien BourdonDans le premier « Fantozzi » (Luciano Salce - 1975), film qui ouvrit une longue série, l’impayable salarié du même nom (Paolo Villaggio) est sans cesse victime de tout un tas de déconvenues, drôles et pathétiques. Un de ses malheurs récurrents est l’apparition à chaque départ en vacances de « la nuvola dell’impiegato » (le nuage de l’employé) : sitôt chargée pour la route, sa minuscule voiture est poursuivie par une nuée pluvieuse qui ne le quitte qu’une fois de retour au bureau.
Il faut (…) -
Ricchi e Poveri
15 août 2024, par Sébastien BourdonUn peu de houle aujourd’hui, en bon citadin, on oublie combien une modeste agitation sur les flots produit également un environnement sonore prégnant, mais propice à la rêverie, maritime de préférence (ou carrément à la sieste).
Au pied de la falaise, l’entrée comme la sortie dans l’eau est plus compliquée avec les vagues : des sexagénaires aux gros ventres et aux bras maigres sont aidés pour s’extraire de l’eau d’une secouriste à peine plus jeune, mais autrement plus athlétique.
Sous (…) -
Fraîcheur Ferrovière
13 août 2024, par Sébastien BourdonJe lisais dans La Repubblica que l’été, les italiens réserveraient maintenant en masse au Nord de l’Europe, espérant échapper ainsi en vacances aux inhumaines chaleurs bien de chez eux. En attendant, un jour prochain, d’être là aussi rattrapés par la patrouille climatique ?
Ça fait d’ailleurs une paille que l’on parle de la Méditerranée comme d’une mer quasi morte, et force est de constater qu’il nous est arrivé dans le civil de prendre des bains moins chauds.
En Ligurie, le relief (…)