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Ricchi e Poveri
jeudi 15 août 2024, par
Un peu de houle aujourd’hui, en bon citadin, on oublie combien une modeste agitation sur les flots produit également un environnement sonore prégnant, mais propice à la rêverie, maritime de préférence (ou carrément à la sieste).
Au pied de la falaise, l’entrée comme la sortie dans l’eau est plus compliquée avec les vagues : des sexagénaires aux gros ventres et aux bras maigres sont aidés pour s’extraire de l’eau d’une secouriste à peine plus jeune, mais autrement plus athlétique.
Sous le ponton qui avance sur la mer, sur lequel se juche un petit café, a été installée une douche. Le luxe, le vrai, tient parfois à peu de choses, et cette installation rudimentaire, face à l’océan, surpasse probablement nombre de commodités de palace cinq étoiles.
À propos de luxe, une promenade à Portofino recadre un peu le débat. Le ravissant petit port cerné de verdure est envahi de boutiques probablement indispensables aux besoins non moins essentiels des marins multimillionnaires : Alexander Mc Queen, Louis Vuitton, Dior…
Il est vrai que l’eau est habitée d’immenses promène-couillons à voile ou à moteur, bateaux gigantesques masquant la vue et alignant les prix à la consommation du lieu sur leur ostensible richesse (la Margherita à 18 Euros, le double ou presque du prix habituellement pratiqué en Italie).
Les restaurants semblent toutefois loin de connaître l’affluence d’une veille de Ferragosto, la foule qui passe ne s’arrête pas ou peu. L’ultra richesse ne ruisselle guère, asséchant même les lieux : les parvenus dans leurs bateaux et villas, le reste plébéien errant dans le site ripoliné.
« Come on baby, eat the rich
Put the bite on the son of a bitch »
Motörhead « Eat the Rich »
« Eat the rich
There’s only one thing that they’re good for
Eat the rich
Take one bite now, come back for more »
Aerosmith « Eat the Rich »
Sébastien Bourdon