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« Le Roman de Jim » d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu

mardi 27 août 2024, par Sébastien Bourdon

La Soif du Bien

Aymeric (Karim Leklou) transpire la gentillesse au risque, parfois, de la faiblesse d’âme. C’est ainsi qu’il verse presque innocemment dans la petite délinquance - égarement interrompu aussi vite que commencé, à l’instar de ses multiples petits jobs alimentaires.

Son inconséquence bonhomme le fait ensuite tomber dans les bras d’une femme enceinte d’un autre (Laetitia Dosch), jusqu’à faire de lui le père de l’enfant, une fois celui-ci paru. Cette belle aventure va donner un sens et une profondeur à son existence, mais père de cœur et de fait reste un statut fragile, comme la suite des événements va douloureusement le démontrer.

Le film, comme le livre de Pierric Bailly dont il est tiré, tente de démontrer que Dieu ne vomit pas forcément les tièdes. Force est de constater, mais c’était hélas comme souvent probable, que l’écrit s’en sort beaucoup mieux. C’est d’autant plus regrettable que les frères Larrieu semblent avoir ici perdu leur regard et leur mordant.

Sans être foncièrement désagréable - particulièrement dans un été 2024 d’une pauvreté cinématographique inhabituelle - le film dépasse en effet rarement l’aimable téléfilm. On est loin du mélodrame bouleversant, genre auquel il pourrait se rapporter, avec son scénario qui se prête au développement de sentiments et situations intenses.

À quelques rares exceptions près (Sara Giraudeau), le casting est d’ailleurs à la peine, jusqu’à jouer franchement mal. Ainsi de Laetitia Dosch, particulièrement exaspérante, mais peut-être est-ce pour nous rendre encore plus antipathique son personnage, jamais à court d’une idée à la con pour faire de la peine à tout le monde.

Le principal protagoniste semble ainsi jouer tout seul, ne trouvant qu’occasionnellement un peu de répondant dans ses partenaires de jeu.

Les réalisateurs se sont-ils laissés piéger par un livre de trop bonne facture, la qualité de l’ouvrage les intimidant, on ne sait, mais on aurait aimé retrouver ses sensations de lecteur, ou à l’inverse, se faire autrement malmener.

Sébastien Bourdon