« Dos Madres » de Victor Iriarte

Truffaut disait qu’un film se fait au montage, et l’audace dont fait montre le réalisateur Victor Iriarte dans cet exercice au démarrage de l’histoire donne immédiatement une très bonne impression.

La première demi-heure se révèle ainsi assez haletante et intrigante, et il est vrai que le sujet avait de quoi l’être. Une mère espagnole (Lola Dueñas), dont on a enlevé l’enfant après la naissance, drame qui se reproduisit souvent dans l’Espagne franquiste, pleine d’amertume et de rage, décide de le retrouver bien des années après.

Las, cette première partie audacieuse achevée, le film s’enlise dans le mélo, additionnant les péripéties molles et absurdes.

Plus problématique, les idées de mise en scène se transforment progressivement en grosses ficelles esthétiques et narratives, voire en gimmicks exaspérants, que des dialogues indigents ne sauvent pas du désastre.

On s’ennuie donc, et même on s’agace : à ce compte là, ça n’était pas la peine.

Seul plaisir continu procuré par ce film, retrouver sur grand écran la trop rare Ana Torrent, qui parvient à ne jamais se défaire de sa grâce, même dans les moments les plus embarrassants (teinte en blonde !).

Sébastien Bourdon