Fin d’été
samedi 31 août 2024, par
Derrière l’église Saint Pierre, il y avait un bouquiniste installé dans une petite échoppe pleine jusqu’à la gueule de livres. Les bouquins avaient créé leur propre géographie de l’espace, réduisant les volumes et les possibilités de circulation à la portion congrue.
Il ne fallait point être nombreux si l’on voulait pouvoir circuler entre les rayonnages, ou alors y aller avec des gens qu’on aime.
Il y avait de tout là-dedans, et on se demandait comment ce tout pouvait y rentrer. Cela ne voulait pas dire qu’on allait immanquablement y trouver ce que l’on cherchait, mais on repartait forcément avec quelque chose.
Estivant en ces lieux, selon la durée du séjour, on y faisait un ou plusieurs passages, et en sortait plus ou moins chargé d’ouvrages.
Le libraire chenu était du genre causant, rompant sans cesse le fil de votre errance en ces lieux minuscules par son interminable logorrhée. Il avait des idées sur tout, normal avec son commerce, et Coluche aurait pu ajouter : il avait surtout des idées.
N’empêche, ce fut un chouette lieu, et j’aime bien l’idée de reconnaître dans ma bibliothèque certains ouvrages dénichés là. Mais comme il l’a indiqué sommairement sur sa porte, « c’est fini ».
Lorsque je m’inquiète un peu plus que d’habitude du temps qui fuit, et que s’éteint un mois d’août, je m’interroge : des étés, combien en reste-t-il ?
Sébastien Bourdon