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« Le Sens de la Fête » d’Eric Nakache et Olivier Toledano

lundi 23 octobre 2017, par Sébastien Bourdon

The Party

Il ne peut échapper à personne combien fleurissent toutes les semaines sur les écrans français des comédies sinistres dont le seul but est de probablement distraire l’électeur.

Ce spectacle déprimant est parfois vaguement perturbé par des comédies originales et moins chères telle « La Loi de la Jungle  » d’Antonin Peretjatko mais l’échec au box-office de l’excellent « Problemos » d’Eric Judor confirme la tendance.

En grognon patenté (et pas tenté), on s’apprêtait à faire l’impasse sur la dernière production de Toledano et Nakache ce d’autant que l’on avait guère goûté le phénomène « Intouchables ».

Mais il fallait bien trouver un samedi soir un truc à même de plaire à notre marmaille aux âges variés. Et ça se donnait pas loin, ce qui est un argument de poids.

Dès le début du film, apparaît à l’image un Jean-Pierre Bacri donnant le meilleur de lui-même en taulier d’une société organisatrice de mariages (pas un de ces grotesques « wedding-planneurs », on sent qu’il bosse à l’ancienne). Face à un jeune couple blanc et bourgeois qui cherche à ce que lui coûte le moins possible la célébration égocentrique de leur union par essence périssable, l’acteur, avec sobriété, rabat le caquet de ces morveux.

Ensuite, sur, excusez du peu, une musique d’Avishai Cohen, on part au château pour un autre mariage qui occupera la durée du film (unité de temps, de lieu et d’action, c’est beau comme l’antique).

Si l’opus renoue avec le luxe et la qualité de certaines drôleries françaises d’antan (Rappeneau notamment), il fait parfois aussi penser au meilleur de la comédie américaine d’autrefois, où l’on se souvient que pour être drôle, la vivacité et l’élégance peuvent être d’indéniables atouts.

Une fois la présentation des personnages effectuée, le spectacle des catastrophes prévisibles et inéluctables que Bacri tente d’éviter peut commencer. Pour courir vers ce drolatique désastre, le casting est parfait, mélangeant valeurs sûres ringardes (Gilles Lellouche, parfait en animateur, ringard, justement) et valeurs établies du cinéma exigeant évoqué plus haut (Suzanne Clément et Vincent Macaigne, carrément).

Si l’on excepte quelques fulgurances gentillettes (la fin n’en finit pas d’arriver et passe par quelques inévitables coquetteries bien pensantes), le film reste enlevé et drôle de bout en bout.

Évidemment, aucun bouleversement sociologique ne se produit, et hormis quelques frottements, aucun mélange réel n’advient. A quoi bon ronchonner, le film est finalement assez représentatif d’une société bigarrée où les assemblages réels restent à faire. Mais à la fin Bacri part avec sa maîtresse et laisse la main à une jeune femme noire, ce n’est pas si mal.

Et c’est surtout très drôle.

Sébastien Bourdon

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