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Sport Études
lundi 9 juin 2025, par
Lorsque l’on n’a guère d’intérêt pour la chose sportive télédiffusée, on passe souvent à côté d’enthousiasmes collectifs. Bonne ou mauvaise chose, qu’importe, on nous permettra de n’en avoir pas eu grand chose à faire de la victoire récente du PSG. Que ce soit le flocage du maillot ou les débordements qui s’ensuivirent, il n’y avait rien pour plaire.
Issu d’une génération où le tennis avait quand même pris beaucoup de place sur le territoire national, Roland-Garros a durant toutes nos années d’études constitué un formidable moyen de faire autre chose que de réviser.
Il y avait dans ces affrontements épiques sur terre rouge un renvoi à la littérature et à la fiction, à même de vous extirper sans peine de toute tâche un peu pénible, particulièrement celle d’étudier.
Puis d’autres choses ont pris la place de la petite balle jaune et on a préféré les énervés de la guitare à ceux de la raquette.
Enfin, quand on n’a pas d’échéance bachelière ou universitaire, rester devant la téloche pendant des plombes présente un intérêt largement réduit.
Mais de temps en temps, ça peut vous saisir, le surgissement de Lois Boisson dans le flot des réseaux, ou cette finale hommes hier (Sinner - Alcaraz, joueurs dont on ignorait jusqu’à l’existence, mais il paraît qu’ils sont connus), proprement homérique, et qui a réuni trois générations devant l’écran. Pour peu que l’on ait un peu d’appétence pour la dramaturgie, ça le faisait bien.
A les voir souffrir plus de cinq heures durant, impossible de ne pas se souvenir combien le tennis à pratiquer soi-même était une éternelle damnation. Jamais satisfait de son jeu, et pour peu qu’on emporte un set, pour finalement en perdre un autre, on est obligé de se battre pour rejouer une éternité de plus. Ce putain de sport était un chemin de souffrance avec des victoires hypothétiques qui ne cessaient de reculer dans le temps au fur et à mesure de l’avancée du match.
Voir d’autres s’y coller avec une énergie qui ne fut jamais nôtre, c’est un loisir étrange, mais qui peut donner des satisfactions pour peu qu’on le regarde à plusieurs, on l’a vérifié hier.
Sébastien Bourdon