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Flush the Fashion
dimanche 29 septembre 2024, par
Paris, un samedi après-midi de début d’automne. Les rues du Temple et de Rambuteau n’ont plus grand chose de francophone, on y parle surtout anglais, et à voix haute, comme forcée.
On ne s’y habille pas non plus comme le tout-venant, on sent dans le mélange des genres un souci continu du choix des formes et des matières.
Quand bien même on aurait l’air de tomber du lit, la couche était haute et on a bien réfléchi à quoi mettre avant de toucher le sol.
Cycliste urbain beaucoup trop mouillé en 2024 - et l’année n’est pas finie - on a suivi la mode pour s’intéresser à une marque supposée nous protéger de l’ondée et rencontrant actuellement un succès phénoménal (à Paris, c’est flagrant).
Les boutiques ont poussé comme des champignons - normal, avec toute cette eau - et nous voici donc au sein de l’une d’elles.
Ça ne désemplit pas d’une population cossue, plus ou moins jeune, mais le croyant pour toujours.
Les vendeurs sont tatoués et piercés, ce qui de nos jours ne permet plus d’avoir le moindre doute quant à la soumission au système du lieu où nous pénétrons (ça me rappelle cette tournure d’un professeur de sciences éco au lycée - « le conformisme de l’anticonformisme » - qui m’avait plongé dans des abîmes de perplexité).
Le concept du magasin est minimaliste, un modèle de chaque, à charge pour vous de mettre la main sur un vendeur qui extraira des profondeurs de l’échoppe la couleur et la taille souhaitées.
L’atmosphère est singulière, un flot continu de gens qui essayent des vêtements, tous identiques ou presque, à la chaîne, les prennent ou pas, avec un échange humain réduit à sa plus stricte expression.
Car la conviction de la marque est faite : ils vendront, nous achèterons.
À ce niveau là d’abrutissement désinvolte, je suis sorti manger coréen. De toutes façons, aujourd’hui, il ne pleut pas.
À peine reconnecté sur les réseaux, j’ai constaté l’invasion sur ces derniers de publicités pour ladite marque…
Sébastien Bourdon